| PORTUGAIS, -AISE, adj. et subst. A. − (Celui, celle) qui est originaire du Portugal, qui y habite. Conquistador, marin portugais. Magellan, Portugais, au service d'Espagne (Voy. La Pérouse, t.1, 1797, p.xix).L'entêtement proverbial des Portugais (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p.357): . Les Espagnols et les Portugais ont conçu un mercantilisme purement monétaire en fonction des richesses minières que ces deux pays possédaient en Amérique latine...
Lesourd, Gérard, Hist. écon., 1968, p.153. B. − 1. (Ce) qui est propre à ce pays, à ses habitants. Colonie, cuisine portugaise. De rares sièges d'un rococo portugais, d'un bois lourd et ténébreux (Baudel., Poèmes prose, 1867, p.113).Du saucisson portugais, du jambon, une salade de riz (Beauvoir, Mandarins, 1954, p.129). − HIST. Amérique portugaise. Partie de l'Amérique colonisée par le Portugal (le Brésil). Avant l'émancipation de l'Amérique espagnole et portugaise, Cadix et Lisbonne avaient à peu près le monopole du commerce de ces vastes colonies (Say, Écon. pol., 1832, p.399). 2. En partic. a) Subst. masc.
α) LING. Langue romane parlée au Portugal et dans les pays qui ont été colonisés par le Portugal. Le portugais brésilien. Souvent un dialecte porte le nom de langue parce qu'il a produit une littérature; c'est le cas du portugais et du hollandais (Sauss.1916, p.278).
β) Portugais bleu, p.ell. portugais. ,,Cépage à raisins noirs, originaire de la région de Porto, cultivé dans quelques vignobles du Midi méditerranéen (français)`` (Fén. 1970). b) Subst. fém.
α) Vx. Pièce d'or (frappée au Portugal). [Un] douzain offert à une riche héritière (...) qui contenait cent quarante-quatre portugaises d'or (Balzac, E. Grandet, 1834, p.35).
β) Huître portugaise, p.ell., portugaise. Variété d'huître concave (gryphée) cultivée ou récoltée sur la côte Atlantique, du Portugal à la Loire. La culture de la portugaise qui s'est tant développée depuis la guerre, exige moins de frais que la marenne (Chardonne, Dest. sent. III, 1936, p.137).Les bancs (...) d'huîtres portugaises situés à l'embouchure de la Charente (Boyer, Pêches mar., 1967, p.78). − P. anal., au plur., arg. et pop. Oreilles. Quand je décorche le bigophone, il étire ses portugaises (P. Guth, Le Naïf locataire, 1966 [1956], p.126 ds Rob. Suppl. 1970). ♦ Avoir les portugaises ensablées. Être sourd, dur d'oreille, ne pas entendre. Te tracasse pas pour lui [de sa présence] (...) il a les portugaises un tantinet ensablées (Simonin, Touchez pas au grisbi, 1953, p.197).
γ) MAR. Réunion de deux cordages au moyen d'un quarantenier. V. amarrage ex. 2. c) Loc. adj., GASTR. À la portugaise. Pomme à la portugaise ou, p.ell., adj., pomme portugaise. Pomme cuite garnie de confiture. (Dict. xixeet xxes.). REM. Portos, subst. masc. plur.,pop., synon. (supra A, avec une connotation raciste).La xénophobie est une vieille histoire en France. (...) les «Portos» (...) peuvent en témoigner (Différence, 1983, no27, p.35). Prononc.: [pɔ
ʀtygε], fém. [-ε:z]. Étymol. et Hist.1. a) α) Ca 1500 subst. les Portugoys ethnol. (Philippe de Commynes, Mémoires, éd. J. Calmette, t.2, p.211);
β) 1552 adj. ethnol. (Doc. ds E. Charrière, Négociations de la France dans le Levant, t.2, p.176: deux soeurs portugoises); b) 1553 [éd.] ling. (Le Premier livre de l'histoire de l'Inde, [...] faict par Fernand Lopes de Castagneda: et traduit de Portugués en François par Nicolas de Grouchy [titre]); 2. 1575 métrol. (Thevet, Cosmographie universelle, VI, 5 ds Hug.); 3. a) 1890 huître portugaise, portugaise (Lar. 19eSuppl.); b) 1950 avoir les portugaises ensablées (d'apr. Esn.); 4. 1891 portugais bleu «variété de vigne» (Baillon t.3). Empr. au port. português ethnol. (xives. [?] d'apr. Mach.3), issu du lat. tardif portucalensem, de Portucale, nom de pays, par l'intermédaire d'une forme portugalensem (v. Mach.3). On note plus anciennement Portugalois, subst. «habitant du Portugal» (1384, doc. ds A. Thierry, Rec. des Monuments inédits de l'hist. du Tiers-État, t.1, p.718) et Portugaloise, métrol. (1564, Ronsard, Trois livres du rec. des nouv. poésies, livre I, 73 ds OEuvres, éd. P. Laumonier, t.12, p.91), formes qui reposent sur d'anc. var. du patronyme. Fréq. abs. littér.: 395. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 852, b) 635; xxes.: a) 296, b) 433. Bbg. Gall. 1955, p.233. _ Quem. DDL t.15. |