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POMPE1, subst. fém.
A. −
1.
a) Cortège solennel. Désormais, il n'est plus d'autre forme lyrique que l'opéra historique. Car c'est elle qui permet les défilés, les cortèges, les pompes nuptiales ou funèbres, les chasses, les grands ballets donnés sous prétexte de fêtes dans les résidences royales (Dumesnil,Hist. théâtre lyr., 1953, p.122):
1. Cette pompe escortait un homme nu qui portait sa propre image. En marge du chemin, à la place d'honneur, sous un laurier sculpté reposait un âne assis, qui regardait passer la procession. Jouhandeau,M. Godeau, 1926, p.229.
b) En partic. Pompes funèbres. V. funèbre A.
P. méton. Local (où sont réglés les détails des convois funèbres).
2. Déploiement de faste, de décorum. Nous avons des habitudes de bien-être, une hygiène publique et privée, qui ne s'accordent pas avec cette pompe, cet apparat sans raison (Viollet-Le-Duc, Archit., 1863, p.477).Les jours de fêtes carillonnées où l'on serait heureux de voir la musique égale en beauté au cérémonial et à la pompe du rite, l'on est précisément condamné à n'entendre que de la quintessence de mauvais chant (Huysmans,Oblat, t.1, 1903, p.71):
2. C'est aux fusillés, aujourd'hui, d'être à l'honneur, eux qui n'avaient pas connu encore les pompes officielles, ni l'éloquence des évêques. Je me souviens de certaines messes, presque clandestines, au lendemain des exécutions... Mauriac,Bâillon dén., 1945, p.432.
En grande pompe. Solennellement. Les jeunes gens de Tarascon promènent, en grande pompe et beaux costumes, une carcasse de bois recouverte de toile (Dévigne,Légend. de Fr., 1942, p.19).
3. Souvent au plur. Vanités du monde. Renoncer au monde et à ses pompes. Cette idolâtrie de l'or et de l'argent avec lesquels tout est jaugé et qui ne servent qu'à la pompe et aux vanités mondaines (Caron, Hutin,Alchimistes, 1959, p.79).Les pompes et les passions de la nature le portaient à des images aux titres dramatiques (Cassou,Arts plast. contemp., 1960, p.178).
[P. allus. à la formule relig. renoncer à Satan, à ses pompes et à ses oeuvres] Fermer le carnet rose et renoncer au Satan enjuponné, à ses pompes mystérieuses et à ses oeuvres charmantes (Pailleron,Âge ingrat, 1879, i, 3, p.11).
B. − Noblesse du style. La pompe du style devient à la pensée ce qu'est aux yeux un papier doré sans nuances (Vigny,Journal poète, 1843, p.1197).
P. exagér., dans le domaine littér. ou artist. Recherche excessive, emphase, grandiloquence. Beaucoup de vague dans l'idée sous la pompe de l'expression, une dialectique plus brillante que solide, des arguments grêles sous un vêtement très ample (Reybaud,J. Paturot, 1842, p.356).
C. − COUT. Travail à la pompe. Travail des ouvriers retoucheurs. (Dict.xixeet xxes.).
Prononc. et Orth.: [pɔ ̃:p]. Homon. et homogr.: pompe2, 3. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1165 «cérémonial somptueux, déploiement de faste, de luxe» (Benoît de Ste-Maure, Troie, 26909 ds T.-L.); av. 1662 en grande pompe (Pascal, Pensées, 308 ds OEuvres compl., éd. L. Lafuma, 1963, p.540b); b) ca 1350 fém. plur. relig. «faux prestiges, vanités de ce monde» (Gilles li Muisis, Poésies, I, 244 ds T.-L.); c) 1503 pompes funebres «cérémonie funèbre» (J. Lemaire de Belges, La Plainte du désiré, 165, éd. D. Yabsley, p.81); 1834 «établissement assurant les funérailles» (Landais d'apr. FEW t.9, pp.143-144); 2. av. 1502 pompe «cortège solennel» (O. de La Marche, Mém., III, 101 ds Gdf. Compl.); 3. 1636 «caractère noble, élevé, solennel (du style)» (Monet); 1798 «recherche trop visible du grand dans l'expression littéraire ou artistique» (Ac.); 4. 1842 «ensemble des ouvriers tailleurs à la journée» (R. de Beauvoir, Français peints par eux-mêmes, t.5, Le Tailleur, p.251). Empr. au lat. pompa «procession, cortège; apparat» (également pompa funebris, v. OLD, s.v. funebris). Bbg. Duch. Beauté 1960, p.116; pp.118-119; p.129.