| POMMEAU, subst. masc. A. − Boule arrondie, en forme de petite pomme, terminant la poignée d'un sabre, d'une épée. Ces mains musculeuses crispées sur des pommeaux d'épées (Faure, Hist.art, 1914, p.444).L'épée qu'elle tient de la dextre a son pommeau orné d'un soleil rayonnant (Fulcanelli, Demeures philosophales, t.2, 1929, p.195): . Des sabres à pommeaux, arrangés en fémurs, des lames à manches d'ivoire et d'acier niellé (...) se levait une espèce de squelette sinistre de la guerre...
Goncourt, Man. Salomon, 1867, p.131. − P. anal. ♦ Boule située à l'extrémité d'une canne, d'une cravache, d'un parapluie et servant de poignée. L'enfant envoya de loin un baiser; sa mère lui répondit d'un signe avec le pommeau de sa cravache (Flaub., MmeBovary, t.1, 1857, p.180).Il portait avec ostentation une canne dont le pommeau travaillé au tour avait pour ombre la silhouette de l'empereur (A. France, Bonnard, 1881, p.286).Jaloux tenait à la main (...) une canne à pommeau de cornaline d'une beauté prodigieuse (Green, Journal, 1939, p.214). ♦ Extrémité renflée de pistolets anciens. Synon. pommette. (xxes.). ♦ PÊCHE. ,,Espèce de boule, généralement de caoutchouc, terminant la canne à pêche à lancer`` (Lar. encyclop.). B. − Partie antérieure, légèrement arrondie, de l'arçon d'une selle de cheval. Sais-tu monter à cheval? (...) Tu te tiendras au pommeau de la selle d'une main (Dumas père, Halifax, 1842, ii, 11, p.70).Marie fit trois pas vers le fermier, qui lui dit, en se penchant sur le pommeau de sa selle et en baissant la voix: −Petite, voilà un beau louis d'or pour toi! (Sand, Mare au diable, 1846, p.136). Prononc. et Orth.: [pɔmo]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. «pommette, petite boule décorant, surmontant un objet» a) fin xies. judéo-fr. pomel un chandelier (Raschi, Gl., éd. A. Darmesteter et D.S. Blondheim, 840b); b) ca 1160 un casque (Eneas, 4437 ds T.-L.); c) av. 1188 la garde d'une épée (Partonopeus de Blois, éd. J. Gildea, 3570); d) ca 1200 le pomel de la bocle [de l'écu] (1reContinuation de Perceval, éd. W. Roach, t.1, 8459); e) 1448-49 un pemiel de sielle (doc. Arch. de Tournai ds Gdf. Compl.); f) 1834 d'une canne (Raymond); 2. a) ca 1160 «ornement en forme de boule surmontant un tombeau» (Eneas, 6433 ds T.-L.); b) ca 1165 une tente, un pavillon (Benoît de Ste-Maure, Troie, 14305, ibid.); ca 1200 Un tref a un ponmiau doré (1reContinuation de Perceval, t.2, 2719); c) av. 1188 un toit (Partonopeus de Blois, 841). Dér. de l'a. fr. pom «pommeau (de l'épée)», v. pomme; suff. -el, -eau*. Fréq. abs. littér.: 115. |