| POLARITÉ, subst. fém. A. − Propriété d'un système dans lequel s'opposent deux pôles distincts. 1. PHYS., CHIM. Sens d'un déséquilibre électrique ou magnétique. Les oxydes étaient privés de polarité; Berzelius les appela des corps neutres (Hist. gén. sc., t.3, vol. 1, 1961, p.308).La polarité du champ [magnétique] général change de signe à chaque cycle (Schatzman, Astrophys., 1963, p.64). ♦ Polarité d'une molécule. ,,Propriété d'une molécule dont les charges électroniques font apparaître une ou plusieurs zones chargées électriquement et constituent des pôles`` (Adr.-Legr. 1981). L'utilisation de l'azote vient de ce que les molécules n'ont aucune polarité et, par conséquent, se déposent régulièrement comme des billes (Caillère, Hénin, Minér. argiles, 1963, p.57). ♦ Polarité d'un aimant, d'une aiguille aimantée (vieilli). Propriété d'un aimant, d'une aiguille aimantée de s'orienter vers le pôle magnétique. (Ds Ac.). 2. BIOL., CYTOL. ,,Propriété que possèdent en général les cellules et les êtres vivants de présenter deux pôles opposés à signification physiologique différente`` (Husson 1970). Synon. usuel polarisation.Polarité d'une cellule, d'un embryon, d'un oeuf fécondé. En dehors de la présence du noyau, nous avons trouvé, dans l'oeuf, une polarité cytoplasmique (Caullery, Embryol., 1942, p.120).La principale de ces glandes −le pancréas −se distingue (...) par sa double polarité, qui lui vaut d'agir à la fois en qualité de glande digestive à sécrétion externe et de glande glycorégulatrice [s.v. gluco-] à sécrétion interne (Bariéty, Coury, Hist. méd., 1963, p.761). 3. GÉOM. Transformation par polaires réciproques. Par polarité, des points alignés sont transformés en droites concourantes et réciproquement des droites concourantes sont transformées en points alignés (Bouvier-GeorgeMath.1979). B. − Au fig. Opposition (spatiale, conceptuelle) de deux choses; antinomie. Le chromatisme romantique tend à effacer la polarité brutale du majeur et du mineur (Jankél., Fauré, 1938, p.10).La verticalité est assurée par la polarité de la cave et du grenier (Bachelard, Poét. espace, 1957, p.35). Prononc. et Orth.: [pɔlaʀite]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist.1. 1765 «propriété qu'a l'aimant de se diriger vers les pôles» (Encyclop.); 2. a) 1790 phys. (Expériences sur le refroidissement de l'eau au-dessous du terme de la congellation [trad. des Philos. transactions, v. infra] ds Ann. de chim., t.4, p.246); b) 1806 polarité électrique (Thouvenel, Mém. sur l'aérologie, II, 137 ds DG); 3. 1808 biol. (Cuvier, Rapport hist. sur les progrès des sc. nat., p.233 ds Quem. DDL t.12). Dér. sav. de polaire*; suff. -ité*. Cf. déjà l'angl. polarity, au sens 1, en 1646 (v. NED) et, au sens 2 a, en 1788 (Philosophical Transactions, t.78, rééd. de 1809, t.16, p.417). Fréq. abs. littér.: 25. Bbg. Quem. DDL t.12. _Rosmorduc (J.). Pôle, polarité, polarisation dans le vocab. de l'optique. Doc. Hist. Vocab. sc. 1981, no2, pp.93-102. |