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POISSON1, subst. masc.
A. − [En tant qu'espèce et/ou individu de cette espèce]
1. Animal aquatique vertébré à peau non cornée, à température variable et à respiration généralement branchiale, pourvu de nageoires et possédant généralement une vessie natatoire, présentant souvent un corps fusiforme et couvert d'écailles, qui se reproduit selon le mode ovipare ou vivipare.
Rem. Poisson a longtemps désigné tous les animaux aquatiques (y compris p.ex. les cétacés et les grenouilles). De nos jours, les zoologistes utilisent ce mot, qui n'a pas de valeur classificatoire, à des fins essentiellement pratiques. ,,Si le terme Poisson n'a plus aux yeux du zoologiste une précision suffisante, il présente cependant une valeur pratique indiscutable et permet de réunir des espèces animales voisines par leur aspect général et leur mode de vie et à ce titre il doit être conservé dans l'usage courant`` (Zool., t.3, 1972, p.1026 [Encyclop. de la Pléiade]).
Au sing. à valeur coll. Tous les matins, le poisson arrive du lac pour aller au pied du torrent se nourrir des nombreux débris que la chute entraîne (Crèvecoeur, Voyage, t.2, 1801, p.101).L'air sent le poisson frais pêché, les saletés qui pourrissent (Mille, Barnavaux, 1908, p.46).Ils n'eurent d'autre ressource que de filer droit sur Sein −heureusement, le poisson mordait −(Queffélec, Recteur, 1944, p.107).
Au sing. ou au plur. La pêche était bonne. Les larges poissons à ventre blanc gisaient à côté de lui, secoués par des spasmes de mort (Maupass., Contes et nouv., t.1, En mer, 1883, p.97).Les poissons de la Loire montaient baiser à la surface de l'eau la lumière du jour (Boylesve, Leçon d'amour, 1902, p.196):
1. Tous les poissons ne mordent pas de même. Ceux-ci, jeunes et inexpérimentés, ou plus voraces (...) engloutissent tout de suite proie et fer; ceux-là, poissons d'âge, circonspects, portant cicatrices, mesurent leur touche, changent d'appât, cherchent à découvrir la pointe. Pesquidoux, Chez nous, 1923, p.237.
SYNT. Poisson à mâchoires; poisson cartilagineux, écailleux, osseux; poisson abyssal, littoral, pélagique; poisson carnassier, électrique, marin, migrateur; poissons fossiles; poisson de mer, de rivière, de roche, de vase, d'eau douce; banc de poissons; attraper, écailler, pêcher, prendre des poissons; ferrer un poisson.
2. P. méton., au sing. Cet animal (mort) en tant que substance et en particulier en tant qu'aliment. Le fin poisson n'est pas pour leurs dents; ils mangent du congre, du carrelet (Hamp, Marée, 1908, p.14).On sait à quel point le poisson entre aujourd'hui comme nourriture principale dans l'alimentation japonaise (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum., 1921, p.67).−Prenez donc de nos quenelles de poisson à la niçoise... C'est une spécialité du chef. Ces messieurs les ont-ils déjà goûtées? (Romains, Hommes bonne vol., 1938, p.152).
SYNT. Poisson bouilli, farci, grillé, poché, au bleu, en matelote; poisson meunière, salé, séché, pané; couteau, couvert, service à poisson; étal de poisson(s); halle au(x) poisson(s), marchande de poisson(s); restaurant de poisson(s); friture, soupe, terrine de poisson(s); l'odeur du poisson; aimer le poisson; préparer, écailler, vider le poisson.
3. En partic.
a) [Désignant des groupes ou des espèces particulières]
Poisson-chat. V. chat1III A 1 b.
Poisson-clown. ,,Poisson marin vivant en symbiose avec les grandes anémones urticantes`` (Animaux 1981). Il en est de même pour les Amphiprions ou Poissons-Clowns, renommés pour la beauté de leurs coloris (Zool., t.3,1972, ,p.1184 [Encyclop. de la Pléiade]).
Poisson-coffre. Poisson dont les écailles sont des plaques osseuses hexagonales formant une sorte de cuirasse d'où émergent les yeux, la bouche, les nageoires et la queue (d'apr. Animaux 1981). Les Tétraodontiformes aux formes curieuses et aux téguments souvent recouverts de tubercules, de piquants ou de plaques renferment les Poissons-Globe (Tetraodon, Diodon), les Poissons-Coffre (Ostracion) et les Poissons-Lune (Mola) (Zool., t.3,1972, ,p.1042 [Encyclop. de la Pléiade]).
Poisson-couronne (vx). Hareng. (Dict. xixes.).
Poisson-épée. Espadon. C'est une merluche de choix, (...) préférable au saumon, au thon, au poisson-épée (Gautier, Fracasse, 1863, p.62).
Poisson-globe. Poisson dont les écailles sont des plaques osseuses formant un globe. V. supra Zool., t.3, 1972, p.1042.
Poisson-lune. Synon. de môle3.
Poisson rouge. Poisson (cyprin doré) qu'on garde dans les aquariums, les bassins à des fins décoratives. Il s'amusait à regarder les poissons rouges nager dans le bassin (Flaub., 1reÉduc. sent., 1845, p.135).Les murs se rehaussaient qui entouraient des jardinets de plus en plus petits, (...) un bassin, un jet d'eau imbécile, des poissons rouges (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p.98).
Poisson-scie. V. scie.
Poisson-pilote. V. pilote I C.
Poisson-plat. Variété de poissons à corps aplati dont les yeux sont situés sur la face supérieure. (Dict.xixeet xxes.). V. Zool., op. cit., p.1044.
Poisson volant. Poisson s'élevant dans les airs grâce à ses nageoires pectorales dont l'un des principaux types est l'exocet ou hirondelle de mer. L'aronde est un poisson volant (Ac.1835-1935).Les poissons volants ne viennent plus effleurer dans leur vol rapide les crêtes des vagues écumeuses (Dumont d'Urville, Voy. Pôle Sud, t.8, 1845, p.73).Au milieu des plumes de poulet et des peaux de banane sur la mer qui crache des poissons volants! (Claudel, Part. midi, 1949, i, p.1099).
b) Empl. vieillis ou hist.
Poisson-femme (vx). Lamantin. (Dict. xixes.).
Poisson-fleur (vx). Actinie, méduse (Dict. xixes.).
Poisson à lard (vx). Cétacés, veaux de mer (Dict. xixes.). Il convient de relever une expression purement maritime: celle de «poisson à lard». On appelle ainsi les poissons dont la chair peut être fondue (baleines, phoques, morses...) (Le Clère1960).
Poisson royal. Poisson (dauphin, esturgeon ou saumon) qui devenait propriété du roi lorsqu'il s'échouait sur les rivages. (Ds Littré, dict.xxes.). Dans la coutume de Normandie étaient «poissons royaux»: le dauphin, l'esturgeon, le saumon, le turbot et quelques autres. Seul le dauphin entrait à la fois dans la catégorie de poissons à lard et de poisson royal (Le Clère1960).
c) Dans le domaine de l'alim.
Poisson blanc. Variété de poissons dont la chair est réputée pour avoir peu de goût. On pêche, dans les rivières de Gand, un poisson blanc fort délicat (Chateaubr., Mém., t.2, 1848, p.575).
Poisson à bâton. ,,Morue séchée`` (Ac. Gastr. 1962). Synon. stockfish.
d) PÊCHE. Poisson-mort. Poisson blanc mort utilisé comme appât pour la pêche au brochet, à l'anguille, au sandre (d'apr. Pollet 1970, Schreiner 1975). Anton. vif.
e) Colle de poisson. V. colle A.
f) Poisson d'avril*. Il ressemblait à un estimable bourgeois qui met solennellement au feu sa bûche de Noël, tire les Rois, invente des poissons d'avril (Balzac, C. Birotteau, 1837, p.111).
4. P. métaph. [En parlant de pers., en tant qu'on peut les saisir, les attraper] Synon. de gibier.Ne s'agit-il pas d'extraire, par des opérations purement intellectuelles, l'or enfoui dans les cachettes de province, de l'en extraire sans douleurs! Le poisson départemental ne souffre ni le harpon, ni les flambeaux, et ne se prend qu'à la nasse, à la seine, aux engins les plus doux (Balzac, Gaudissart, 1834, p.7).
En partic. Gros poisson. Personnage important. Anton. menu fretin*. (Dict.xxes.):
2. En ce moment, de gros poissons effarés, sortis de la vase, s'ébattent encore à la surface [au Maroc]. N'attendons pas qu'ils aient regagné leur retraite profonde et qu'ils aient recommencé à faire cette belle politique qui leur fait de si belles finances, pour poser à leur sujet une question: que signifient certains propos du pacha de Marrakech? Mauriac, Bloc-Notes, 1958, p.204.
5. Au fig., loc. et expr.
a) Expressions
La sauce vaut mieux que le poisson, la sauce fait manger/fait passer le poisson. [Se dit de qqc. de peu agréable que les circonstances font passer] P. plaisant. Le style excessivement personnel et maniéré de M. Marcel Coulon n'offre peut-être par les qualités indispensables de l'exposé critique, mais il s'agit ici d'un poisson qui fait passer la sauce (A. Thériveds Le Temps, 11 août 1938).
Les gros poissons mangent les petits. ,,Les puissants oppriment les faibles`` (Ac. 1798-1935).
Petit poisson deviendra grand (p.allus. littér. à La Fontaine, Fables, V, 3). Telle ou telle chose, tel ou tel individu connaîtra son plein développement, prendra de l'importance.
b) Loc. pop., fam.
Avaler la mer et les poissons. V. avaler1C 1.
Engueuler (qqn) comme du poisson pourri, traiter (qqn) de poisson pourri. Prendre quelqu'un à partie de façon violente et grossière. Ô juges, mes petits pères, Vous êtes par trop sévères Pour cette jeune houri, De la mère Angot filleule, Encor qu'elle vous engueule Comme du poisson pourri! (Ponchon, Muse cabaret, 1920, p.265).Admettons que nous descendions tous les trois, car, s'il s'agit de plomber le gorille j'en suis, et je paie ma place, qu'est-ce qu'on va faire? Leur dire qu'ils sont du poisson pourri? Ils vont rigoler (Giono, Bonheur fou, 1957, p.298).
Être muet comme un poisson. Ne rien dire. Synon. être muet comme une carpe*.Il était muet comme un poisson, si ce n'est quand il avait rêvé, car sa manie était de raconter ses rêves (Feuillet, Sibylle, 1863, p.8).Maître Adam: Votre femme est muette?... Léonard: Comme un poisson (A. France, Com. femme muette, 1912, i, 1, p.437).
P. antiphr. Être éloquent comme un poisson. Votre successeur au ministère, le comte de Bramberg, doit prononcer son discours d'entrée devant la chambre des barons. Or, le brave comte est éloquent comme un poisson (Coppée, Théâtre, Homme et fort., t.3, 1875, p.96).
(N'être) ni chair* ni poisson.
(Être (heureux)) comme un poisson dans l'eau. Être très à son aise dans quelque chose. J'étais là comme le poisson dans l'eau, et l'argent roulait dans la maison (Sénac de Meilhan, Émigré, 1797, p.1904).La médisance, la calomnie, les insinuations, le mensonge, il y a des bougres qui vivent là-dedans comme le poisson dans l'eau. C'est leur élément naturel (Duhamel, Combat ombres, 1939, p.230).
Faire une queue de poisson (à qqn). Rabattre brusquement son véhicule devant quelqu'un qu'on vient de dépasser. Ils vous ont fait une véritable queue de poisson! Ils auraient voulu vous flanquer dans le lac qu'ils ne s'y seraient pas pris autrement (Hergé, Les Aventures de Tintin, L'Affaire Tournesol, Tournai, Casterman, 1966, p.21).
Finir, se terminer en queue de poisson. Tourner court, avoir une fin abrupte et décevante par rapport à ce qui précède. J'aime certes mieux couper court que de finir en queue de poisson (Gide, Journal, 1915, p.524).Ça m'irritait de penser que Robert et Henri s'étaient brouillés à propos d'une histoire qui finissait en queue de poisson (Beauvoir, Mandarins, 1954, p.404).
Noyer* le poisson.
S'en soucier, s'en ficher, s'en foutre comme un poisson d'une pomme. Se moquer de quelque chose, n'avoir cure de quelque chose (d'apr. Virmaitre, Dict. arg. fin-de-s., 1894, p.272).
Changer l'eau du poisson. Uriner (d'apr. Rigaud, Dict. jargon paris., 1878, p.77).
B. − P. anal.
1. ASTRONOMIE
a) Les Poissons. Constellation fixe du zodiaque. (Dict.xixeet xxes.).
b) Poisson austral. Constellation de l'hémisphère austral située sous l'urne du Verseau (d'apr. Bouillet 1859, Muller 1980).
c) Poisson volant. Petite constellation de l'hémisphère austral composée de six étoiles (d'apr. Bouillet 1859, Muller 1980).
2. ASTROL. Les Poissons. Dernier signe zodiacal, commençant le 21 février et se terminant le 20 mars. (Dict. xixeet xxes.).
P. méton. Personne native du signe des Poissons. Elle sera une grande faiblesse chez le «Poissons» faible, chez lequel Neptune sera plus fort que Jupiter (CurcioAstrol.1980).
3. HÉRALD. Dénomination s'appliquant à toutes représentations du poisson dont on ne peut désigner l'espèce (d'apr. Littré).
4. ICONOGR. RELIG., HIST. Symbole du Christ chez les premiers chrétiens (d'apr. Marcel 1938; Foll. 1966). Dans la symbolique chrétienne, se dit-il, le poisson est une des formes figurées du Christ (Huysmans, Là-bas, t.2, 1891, p.75).
5. [Extraction pétrolière] Objet, outil coincé dans un puits de forage de façon accidentelle (d'apr. Ayache 1981; Barbier Pétrole 1980).
6. PÊCHE. Poisson artificiel. Leurre, en forme de poisson, qui peut être fait de diverses parties articulées, utilisé pour pêcher les poissons carnivores (d'apr. Pollet 1970, Schreiner 1976). Synon. devon.Poisson d'étain.
7. ENTOMOL. Poisson d'argent. Synon. lépisme.
C. − Arg., vx. Souteneur, proxénète (d'apr. Vidocq, Voleurs, t.2, 1836, p.329; Delvau 1883). Synon. poisse.
REM. 1.
Poiscaille, subst. fém.,arg. et pop. Poisson. Un aquarium où y avait des drôles de poiscailles, chinetoques qu'èm a expliqué (...). −En fait de poiscailles chinetoques (Simonin, J. Bazin, Voilà taxi!1935, pp.142-143).Au bout [de la rue Chaptal], les attendait le meublé discret, avec ses hublots, ses poiscailles argentés (Le Breton, Rififi, 1953, p.83).
2.
Poissonnaille, subst. fém.,fam. [À un sens coll.] Menu poisson, fretin. On ne nous a servi que de la poissonnaille (Ac.1798-1935).
3.
Poissonnet, subst. masc.,hapax. Petit poisson. Le banc de poissonnets ne se dérangeait même pas, continuait de flâner en surface, à une épaisseur de vitre (Genevoix, Avent. en nous, 1952, p.37).
4.
Poissonner, verbe intrans.,hapax, pop. Attraper du poisson. El'Bounhoumme qui vous parlait là en balançant d'un pied su'l'aut' comme un héron en train ed' poissonner, ça n'était rien d'autre equ' ce tir'lupin d'Andoche (Martin du G., Gonfle, 1928, III, 3, p.1233).
Prononc. et Orth.: [pwasɔ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. Zool. a) ca 980 pescion (Jonas, éd. G. de Poerck, 36); fin xes.peison (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 441); ca 1160 poisson (Moniage Guillaume, éd. W. Cloetta, I, 720); b) ca 1245 poisons roiaus «poissons dignes de la table du roi» (Henri d'Andeli, Bataille des VII arts, 40, éd. A. Héron, p.44); 1265 blanch pisson (hapax) «blanchaille, fretin» (doc. ds Du Cange, s.v. anwilla); 1701 poisson blanc (Nouv. maison rustique t.1, p.260); 1690 poisson-volant (Fur.); 1762 poisson-coffre (Valm.); 1764 poisson-rouge, poison d'or (ibid.); c) 1466 poisson d'avril «entremetteur, intermédiaire, jeune garçon chargé de porter les lettres d'amour de son maître» (Pierre Michault, Doctrinal du temps présent, éd. T. Walton, X, 399); 1507-08 poisson d'apvril «id.» (Eloy d'Amerval, Livre de la Deablerie, éd. Ch. Fr. Ward, 176); 1509 poisson d'apvril «maquereau» (Resurrection de Jenin Landore ds Anc. Théâtre fr., éd. Viollet-le-Duc, t.2, p.31; ici jeu de mots fondé sur les deux sens qu'avait maquereau); 1827 poisson «souteneur» (d'apr. Chautard Vie étrange Argot, p.140); 1691 poisson d'avril «tromperie, mystification traditionnelle du 1eravril» (J. de La Brune, La Vie de Charles V, duc de Lorraine, p.13); 1718 donner un poisson d'avril à qqn «obliger quelqu'un à faire quelque démarche inutile pour avoir lieu de se moquer de lui»(Ac.); 1740 donner un poisson d'avril à qqn «faire accroire à quelqu'un le premier jour d'avril une fausse nouvelle, ou l'obliger à faire quelque démarche inutile pour avoir lieu de se moquer de lui» (ibid.); 2. collectivement 1155 peissun (Wace, Brut, 5923 ds T.-L.); 3. loc. fig. a) 1476 les grans poissons mengüent les petis (Jean Molinet, Faictz et Dictz, éd. N. Dupire, t.1, p.72, 216); 1611 les gros poissons mangent les petis (Cotgr.); b) 1560 n'estre ne chair ne poisson (Calvin, Institution de la religion chrétienne, éd. J.-D. Benoît, II, 3, t.2, p.70); c) 1611 muet comme un poisson (Cotgr.); d) 1640 heureux comme le poisson dans l'eau (Oudin Curiositez); 1679 estre comme un poisson dans l'eau (Rich.); e) 1640 ne savoir à quelle sauce manger ce poisson (Oudin Curiositez); 1640 la sauce vaut mieux que le poisson (ibid.); 1694 la sauce fait manger le poisson (Ac.); 1903 la sauce fait passer le poisson (Nouv. Lar. ill.); f) 1688 il avalerait la mer et les poissons (Miège); g) 1833 finir en queue de poisson (Balzac, Ferragus, p.14); 1926 queue de poisson (en parlant d'un cycliste) (d'apr. Esn.); h) 1920 engueuler qqn comme du poisson pourri (Bauche); 4. a) 1679 astron. les poissons (Rich.); 1691 poisson austral, poisson volant (Ozanam); b) 1869 iconogr. «symbole du Christ dans l'art chrétien primitif» (Littré); c) 1903 poisson artificiel (servant d'appât) (Nouv. Lar. ill.). Dér. très anc. de peis/pois att. en a. fr. par les comp. graspeis «baleine» (ca 1140, Geffrei Gaimar, Hist. des Anglais, éd. A. Bell, 444), proprement «gras poisson» et porpais «marsouin» (1036 [original perdu de 1170; copie du xvies.], doc. ds Fagniez t.1, p.57). Peis/pois est issu du lat. piscis «poisson» et au plur. Pisces «les Poissons (signe du zodiaque)». À la différence des autres lang. rom. qui ont toutes le simple (roum. pe,ste, ital. pesce, esp. pez, port. peixe), le fr. a développé le dér. poisson, sans doute pour éviter la confusion entre les homon. peis «poisson» et peis «plante dont certaines variétés potagères sont cultivées pour leurs graines» (lat. pisum). 1 c Avril est la saison privilégiée de la pêche au maquereau et le déb. du printemps est propice aux amours illégitimes. Le rapport entre poisson d'avril «maquereau» et poisson d'avril «farce faite le premier avril» reste difficile à expliquer. 3 b, l'ambiguïté entre chair (viande) et poisson a été entretenue par la classification adoptée par l'Église pour les aliments considérés comme maigres; 3 d cf. ca 1274 «Je ne suis pas si aise com li poissons qui noe» (Adenet le Roi, Berte, éd. A. Henry, 859); 3 g trad. du Desinit in piscem d'Horace, p.allus. aux sirènes dont la tête est belle mais dont le corps se termine «en poisson». Queue de poisson (en parlant d'un véhicule) p.compar. avec le mouvement ondoyant du coup de queue d'un poisson; 3 h sans doute p.allus. aux injures des harengères, des poissardes, v. Rey-Chantr. Expr.; 4 b le mot gr. ι ̓ χ θ υ ́ ς «poisson» corresp. aux init. de Ι η σ ο υ ̃ ς Χ ρ ι σ τ ο ς θ ε ο υ ̃ υ ι ̔ ο ́ ς σ ω τ η ́ ρ, «Jésus-Christ, de Dieu Fils, Sauveur». Fréq. abs. littér.: 3414 (poisson-lune: 13). Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 7001, b) 4342; xxes.: a) 4276, b) 3645. Bbg. Quem. DDL t.9.