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PODESTAT, subst. masc.
HISTOIRE
A. − Premier magistrat de certaines villes d'Italie et du midi de la France qui détenait, au Moyen Âge, les pouvoirs exécutifs et judiciaires. C'est là [dans la Provence et le Comtat Venaissin] qu'après l'établissement de la municipalité consulaire, s'est implantée dans trois grandes villes, l'institution bizarre du podestat (Thierry,Tiers État, 1853, p.297).Les hautes époques d'Orsenna avaient laissé leur chiffre à ces voûtes basses et énormes, où circulait un souffle d'antique puissance et de moisissure. Par les embrasures ouvertes au ras du pavé, des canons aux armes des anciens podestats de la ville béaient sur un gouffre immobile de vapeurs blanches d'où montait le souffle glacial du brouillard (Gracq,Syrtes, 1951, p.22).
B. − Sous le régime fasciste, chef de l'administration communale nommé par le gouvernement italien (d'apr. Lexis 1975).
Prononc. et Orth.: [pɔdεsta]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. Ca 1240 potestat de Romme (La 2eColl. anglo-norm. des Mir. de la Vierge, éd. H. Kjellman, XXIV, 25, p.107); 1351 potestas (J. Le Long, Voyages d'Odéric de Pordenone [trad. du lat. de G. de Sotagna], éd. H. Cordier, p.77 d'apr. R. Arveiller ds Mél. Frank, p.15); 1457 potestat (B. de La Broquière, Le Voyage d'Outremer, éd. H. Schéfer, p.141, ibid.); 1542 au plur. podestatz (Lettre de G. Pellicier, in Charrière, Négociations de la France dans le Levant, t.1, p.532, ibid.). Empr. à l'ital. podestà «chef de l'administration et de la justice communales» (dep. le xiiies., Giamboni d'apr. DEI), aussi potestà (dep. le xives., ibid.), du lat. potestas, -atis «force; pouvoir», en partic. «pouvoir d'un magistrat». Fréq. abs. littér.: 30. Bbg. Boulan 1934, p.43.