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* Dans l'article "PLÉBÉIEN, -IENNE,, adj. et subst."
PLÉBÉIEN, -IENNE, adj. et subst.
I. − Substantif
A. − HIST. ROMAINE. Personne qui appartenait à la plèbe (p.oppos. à patricien). Dans la Rome primitive, le plébéien pouvait librement entreprendre toutes les fonctions qui n'étaient pas exclusivement réservées aux patriciens (Durkheim, Divis. trav.,1893, p.319).V. plébiscite ex. 1 et infra ex. 4:
1. ... à Rome nul ne peut exercer le droit de propriété s'il n'est citoyen; or le plébéien, dans le premier âge de Rome, n'est pas citoyen. Le jurisconsulte dit qu'on ne peut être propriétaire que par le droit des Quirites; or le plébéien n'est pas compté d'abord parmi les Quirites. À l'origine de Rome l'ager romanus a été partagé entre les tribus, les curies et les gentes; or le plébéien, qui n'appartient à aucun de ces groupes, n'est certainement pas entré dans le partage. Ces plébéiens, qui n'ont pas la religion, n'ont pas ce qui fait que l'homme peut mettre son empreinte sur une part de terre et la faire sienne. Fustel de Coul., Cité antique,1864, p.301.
B. − P. ext., littér. Personne qui appartient à la foule anonyme, à la masse populaire. John Bull est la personnification du plébéien anglais (Mérimée, Ét. litt. russe,t.2, 1870, p.245).V. plébéianisme dér. infra ex. de Barrès:
2. Ils avaient à peu près le même âge. Tous deux étaient des fils d'artisans, des plébéiens, mais l'espérance était aussi naturelle à l'un qu'à l'autre l'impatience. Le père de Diderot était riche, le père de Jean-Jacques avait gaspillé son bien. Guéhenno, Jean-Jacques,1948, p.167.
C. − Littér., péj. Personne qui appartient au commun du peuple et porte la marque d'une certaine vulgarité:
3. En le regardant bien il aurait pu passer à la rigueur, l'abbé Protiste, pour une manière d'employé d'étalage, comme les autres, peut-être même pour un chef de rayon, mouillé, verdâtre et resséché cent fois. Il était véritablement plébéien par l'humilité de ces insinuations. Par l'haleine aussi. Céline, Voyage,1932, p.419.
II. − Adjectif
A. − HIST. ROMAINE. De la plèbe, des plébéiens. Famille plébéienne; mariage plébéien. Proposer de créer des consuls plébéiens, c'était vouloir supprimer la religion de la cité (Fustel de Coul., Cité antique,1864p.394):
4. ... la montagne plébéienne, (...) l'Aventin, lieu commun aux Romains et aux Latins, où les plébéiens, c'est-à-dire les Latins récemment admis dans la cité, cherchèrent plus tard un refuge contre la tyrannie des patriciens... Michelet, Hist. romaine,t.1, 1831, p.73.
B. − Vieilli. Du peuple. Nom plébéien; origine, vertu plébéienne. Le sentiment qui domine dans tous les ouvrages de Rousseau est une certaine colère plébéienne qui s'irrite contre toute espèce de supériorité (J. de Maistre, Souveraineté,1821, p.457):
5. ... Mmede Chevreuse avait cru pouvoir dominer dans une cour sortie des camps. Cette cour cherchait, il est vrai, à s'instruire des airs de jadis, dans l'espoir de couvrir sa récente origine: mais l'allure plébéienne était encore trop rude pour recevoir des leçons de l'impertinence aristocratique. Chateaubr., Mém.,t.3, 1848, p.353.
C. − Parfois péj. Vulgaire, commun; qui manque d'élévation. Âme plébéienne; goûts plébéiens. En parlant aux sous-officiers, je reprenais toujours un accent plébéien (Abellio, Pacifiques,1946, p.17).
Prononc. et Orth.: [plebejε ̃], fém. [-jεn]. Ac. 1718: plebeien; 1740: plébéien; 1762: -béïen; dep. 1798: -béien. Étymol. et Hist. Ca 1355 adj. (Bers., Tit.-Liv., B. N. 20312ter, fo3 ds Gdf. Compl.); fin xives. subst. plebeyen (Songe du vergier, éd. M. Schnerb-Lièvre, I, 150, 14, t.1, p.299). Dér. de plèbe*; suff. -ien*, v. patricien, d'apr. le lat. plebeius «de la plèbe, non patricien» et «du commun, du peuple» également att. comme subst. en ces sens, dér. de plebs, -bis «plèbe». Cf. en m. fr. les adj. plebeique 1492 (N. Gilles, Ann., fo22 rods Gdf.) −xvies. ds Hug., et plebee adj. gén. fém. 1536 (ds Isambert, Rec. gén. des anc. lois fr., t.12, p.531: gens plébées) −1788, Fér. Crit. Fréq. abs. littér.: 492. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1101, b) 1381; xxes.: a) 353, b) 199.
DÉR.
Plébéianisme, subst. masc.,rare et littér. État de plébéien (supra I B), d'homme du peuple; caractère qui lui est propre. Plus tard, devenu prêtre à son tour, prêtre à demi voilé du plébéianisme grandissant (...) le voilà [M. Ballanche] qui marche et continuera, à travers tout, de marcher vers l'avenir (Sainte-Beuve, Portr. contemp.,t.2, 1834, p.11).Le plébéianisme. Ce que je vois en Lorraine, ce que j'entends, c'est le paysan, la parole du paysan. En sorte que certains caractères qui me choquent sont ceux de toute race où ne survivent que les fils de plébéiens (ou d'immigrés), parce que les nobles sont partis, les fiers, les intrépides, morts, et que d'eux rien ne reste (Barrès, Cahiers,p.2, 1901, p.236). [plebejanism̭]. 1reattest. 1795 (Babeuf, Tribun du peuple, no35, p.106); dér. sav. de plébéien, suff. -isme*. Cf. l'angl. plebeianism de même sens dep. 1775 ds NED.
BBG.Dub. Pol. 1962, pp.376-377, p.376 (s.v. plébéianisme). _Vardar Soc. pol. 1973 [1970], p.286.