| PLURALISME, subst. masc. A. − PHILOS. Doctrine qui admet la nécessité de postuler plusieurs principes pour expliquer la constitution du monde, et affirme que les êtres qui le composent sont irréductibles à une substance unique et absolue. Le pluralisme est opposé au monisme. La véritable philosophie est au-delà du monisme comme du pluralisme, parce que les catégories de l'un et du plusieurs dans l'ordre de l'esprit perdent l'une et l'autre toute signification (G. Marcel, Journal, 1914, p.94). − P. ext.: . On pourrait dire (...) que chaque dieu déterminé est contingent, alors que la totalité des dieux, ou plutôt le dieu en général, est nécessaire. En creusant ce point (...) on trouverait qu'il n'y a jamais eu de pluralisme définitif que dans la croyance aux esprits, et que le polythéisme proprement dit, avec sa mythologie, implique un monothéisme latent, où les divinités multiples n'existent que secondairement, comme représentatives du divin.
Bergson, Deux sources, 1932, p.211. B. − SOCIOL. Doctrine ou pratique qui admet la coexistence d'éléments culturels, économiques, politiques, religieux, sociaux différents au sein d'une collectivité organisée. Pluralisme juridique, politique, scolaire, syndical. En somme, le pluralisme à l'italienne (...) peut se définir de la façon suivante: «Le pluralisme, c'est quand plusieurs personnes disent la même chose que moi» (L'Express, 28 févr. 1977, p.73, col. 2).C'est contre le pluralisme intellectuel des magistrats sortis de l'École [L'École nationale de la Magistrature] qu'on allume le contre-feu d'un pseudo-pluralisme de recrutement. En réalité (...) il s'agit d'étouffer par l'extérieur les courants divers qui traversaient la magistrature depuis quelques années (Le Nouvel Observateur, 29 oct. 1979, p.48, col. 1). Prononc.: [plyʀalism̭]. Étymol. et Hist. 1895 philos. (Maeterlinck, trad.: Novalis, Les Disciples à Saïs, et les Fragments, p.206 ds Quem. DDL t.26). Dér. de plural*; suff. -isme*. Fréq. abs. littér. 16. Bbg. Dub. Dér. 1962, p.36. |