| PLATANE, subst. masc. BOTANIQUE A. − Arbre des régions tempérées à l'allure majestueuse, aux branches horizontales, à feuilles larges et dentées, dont le tronc, pouvant atteindre un mètre de diamètre et quarante mètres de haut, présente un aspect écailleux, gris-verdâtre, et qui orne les parcs, les places qu'il ombrage, et borde souvent les routes. Platane d'Orient (synon. plane1), d'Occident; immense platane; allée de platanes. Personne, je le vois bien, ne t'a jamais enseigné que le platane étant, d'après le saint texte, un des arbres mystérieux désignés pour symboliser Marie, il est en même temps celui de tous dont le feuillage retient le plus longtemps et avec le plus d'éclat les adorables couleurs du soleil mourant (Bloy,Journal, 1900, p.24).Une place méridionale avec des platanes tout autour, qu'on ne taillait pas, et qui formaient de l'ombrage jusqu'à toucher les maisons (Aragon,Beaux quart., 1936, p.33): . ... la rêverie du voyageur est abritée sur cette terrasse par de magnifiques platanes. Leur croissance rapide et leur belle verdure tirant sur le bleu, ils la doivent à la terre rapportée, que M. le maire a fait placer derrière son immense mur de soutènement.
Stendhal,Rouge et Noir, 1830, p.7. − [En représentation dans l'art] [L'art sylvestre et floral d'Émile Gallé] commençait d'envahir le socle des monuments publics et la façade des hôtels bourgeois. Le «modern style» se constituait: iris, vigne-vierge, feuilles de platane et de marronnier (L. Febvre,La Vie, cette enquête continue, [1935] ds Combats, 1953, p.46). − P. méton. Bois de cet arbre, de qualité comparable à celle du hêtre et servant en charpente, en menuiserie et en ébénisterie. Les bois clairs, plus rares, ne sont employés que si leurs veines sont une parure suffisante pour de vastes panneaux dépourvus de toute autre ornementation. On rencontre ainsi du hêtre ponctué, du platane moiré, du frêne tacheté (Viaux,Meuble Fr., 1962, p.130). − Expr., fam. Rentrer dans un platane. [Pour un automobiliste] Entrer en collision avec un arbre bordant la route. (Ds Rob., Pt Rob.). B. − Faux platane, érable faux platane. Variété d'érable appelée aussi érable sycomore. Le croiriez-vous, ajouta-t-il? J'ai encore trouvé (...) non sans quelque surprise, l'érable à feuille de platane, acer platanoïdes, et tout me persuade que ce n'est point un arbre transplanté (Dusaulx,Voy. Barège, t.1, 1796, p.297).On y voyait des platanes à fleurs d'érable (Hugo,Bug-Jargal, 1826, p.235). REM. 1. Platanaie, subst. fém.Plantation de platanes, lieu planté de platanes. (Dict.xixeet xxes.). 2. Plataniste, subst. masc.,antiq. Plaine ombragée de platanes dans laquelle la jeunesse de Sparte pratiquait les exercices de gymnastique. Quand elle parut [Cymodocée], la foule qu'attiroit cette cérémonie poussa un cri d'admiration. Les païens disoient: «C'est la fille de Tyndare, couronnée des fleurs du plataniste (...)» (Chateaubr.,Martyrs, t.2, 1810, p.197). 3. Platanoïde, adj.Qui ressemble au platane. L'espèce la plus célèbre est l'érable à sucre du Canada; il ressemble à l'érable platanoïde de nos bois, mais il n'est point lactescent comme ce dernier (R.-R. Castel, Les Plantes, Paris, Déterville, 1802, p.206, note 17).V. aussi supra B ex. de Dusaulx. Prononc. et Orth.: [platan]. Ac. 1718 et 1740: ,,plane s.m. sorte d'arbre appelé autrement platane``; 1762: ,,platane voyez plane``; dep. 1798: platane. Étymol. et Hist. 1548 [éd.] (G. de Selve, Vies de Plut., p.65 ds Gdf. Compl.). Empr. au lat. platanus «id.» qui est déjà à l'orig. d'autres formes sav. telles plaitoine, plantoine, ca 1150 (Le Conte de Floire et Blancheflor, éd. J. L. Leclanche, 1863 et 2024) platan, fin xiie-début xiiies. (Flore et Blancheflor, I, éd. M. M. Pelan, 1671). Fréq. abs. littér.: 462. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 463, b) 611; xxes.: a) 798, b) 761. |