| PLAIDEUR, -EUSE, subst. A. − Celui, celle qui plaide, qui conteste en justice. À Athènes, voici en quels termes un plaideur réclame une succession: «Réfléchissez bien, juges; et dites lequel de mon adversaire ou de moi, doit hériter des biens de Philoctémon (...)» (Fustel de Coul., Cité antique, 1864, p.84).En face du juge, juste de l'autre côté de la table, les plaideurs dont la cause est appelée. La plaignante est une dame de la campagne (Maupass., Contes et nouv., t.1, Autres temps, 1882, p.61): 1. ... quand une exception d'inconstitutionnalité est élevée dans un procès, l'importance de la question amène en général, les plaideurs à épuiser tous les degrés de juridiction et à venir faire juger finalement le procès par la Cour Suprême, qui prend ainsi figure d'arbitre suprême des litiges constitutionnels.
Vedel, Dr. constit., 1949, p.69. B. − Péj. Celui, celle qui aime les procès, la chicane, qui en a la manie. N'oubliez pas que le référé est pour demain! dit-elle gracieusement en plaideuse consommée. Elle voyait venir deux personnes, et voulait passer à leurs yeux pour une comtesse de Pimbèche (Balzac, Cous. Bette, 1846, p.368).Il y a dans chaque Français un plaideur qui sommeille, formaliste, obstiné, et qui sait son droit (Ambrière, Gdes vac., 1946, p.261): 2. Son oeil d'écureuil en disait long. Du reste, plaideur enragé. Même, d'un héritage qu'il avait fait, prés, terres et bois, tout passait en gribouillages d'huissier, ou de notaire.
Pourrat, Gaspard, 1922, p.67. − En appos. avec valeur d'adj. À partir de l'éloquence plaideuse, l'épique et l'élégiaque s'élèvent aisément, car elles considèrent des événements passés et irréparables (Alain, Beaux-arts, 1920, p.105).Cette démarche insolite, boîteuse, ahurissante, des fantômes plaideurs et des personnages à clef (Brasillach, Corneille, 1938, p.111). Prononc. et Orth.: [plεdoe:ʀ], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1210 (Guiot de Provins, Bible, 2406 ds T.-L.). Dér. de plaider*; suff. -eur2*. Fréq. abs. littér.: 101. |