| PIVOINE, subst. fém. BOT. Plante bulbeuse vivace, de la famille des Renonculacées, qui fleurit en mai et juin, à grandes fleurs rouges, roses, blanches ou panachées, odorantes ou non. Pivoine arborescente, herbacée. La pivoine produit beaucoup d'effet, mais sa floraison est de très courte durée et elle occupe beaucoup de terrain toute l'année (Gressent, Créat. parcs et jardins, 1891, p.924):. La pivoine, sanguine en son premier mois, pousse d'un tel jet que ses hampes, ses feuilles à peine dépliées traversent, emportent et suspendent dans l'air leur suprême croûte de terre comme un toit crevé.
Colette, Mais. Cl., 1922, p.262. ♦ Pivoine officinale. La racine de la pivoine (...) est tuberculeuse, solide, compacte (...). Fraîche, elle a une odeur forte, narcotique et désagréable, qu'elle perd en se séchant, et une saveur amère sucrée un peu astringente (Kapeler, Caventou, Manuel pharm. et drog., t.2, 1821, p.550). − Loc. fam. [À propos de qqn] (Être, devenir) rouge comme une pivoine. Rougir très fortement sous l'effet d'une émotion. Jeanne parut, essoufflée, rouge comme une pivoine, les yeux grands ouverts, les bras ballants, charmante dans sa gaucherie naïve (A. France, Bonnard, 1881, p.409). REM. Pivoiner, verbe intrans.,fam. Rougir, devenir rouge comme une pivoine. Je t'aime, tu m'aimes, je te l'annonce, tu tâches de pivoiner et de baisser tes stores, toutes les femmes font ça pour enjôler les hommes (Huysmans, Soeurs Vatard, 1879, p.126). Prononc. et Orth.: [pivwan]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1393 bot. (Ménagier, éd. G. E. Brereton et J. M. Ferrier, II, 2, p.122, § 35). Empr. au lat. paeonia «id.», d'où dès l'a. fr. la forme pyoine (1180-90 Alex. de Paris, Alexandre, I, 1147 in Elliott Monographs, no37, p.26), avec -v- épenthétique, cf. le lat. des inscriptions pompéiennes paeuonia ds Z. rom. Philol. t.61, p.358, empr. au gr. π
α
ι
ω
ν
ι
́
α «id.» (v. André Bot.), fém. substantivé de l'adj. π
α
ι
ω
́
ν
ι
ο
ς «relatif à Paeôn, propre à guérir» de π
α
ι
ω
́
ν «Paeôn, littéralement le guérisseur, le secourable». Fréq. abs. littér.: 97. Bbg. Arveiller (R.). R. Ling. rom. 1976, t.40, pp.457-458. _ Lommatzsch (E.). Blumen und Früchte im altfrz. W. Z. fr. Spr. Lit. 1966, t.76, p.312. _ Quem. DDL t.7, 13. |