| * Dans l'article "PISTACHE,, subst. fém." PISTACHE, subst. fém. A. − BOTANIQUE 1. a) Fruit du pistachier (infra dér.): . Les pistaches, fruits du pistacia vera (...) nous viennent surtout de la Sicile: ce sont des drupes de la grosseur des olives, composés extérieurement d'une substance charnue, rougeâtre, très-rugueuse, légèrement aromatique, sous laquelle se trouve un noyau blanchâtre qui se divise facilement en deux valves, et qui contient une amande anguleuse, revêtue d'une pellicule rougeâtre, verte pâle à l'intérieur, d'une saveur douce et agréable.
Kapeler, Caventou, Manuel pharm. et drog., t.2, 1821, p.549. b) P. méton.
α) Amande vert pâle contenue dans le fruit du pistachier, comestible et très parfumée, utilisée en gastronomie, en confiserie, en pâtisserie et en charcuterie. Les fruits [du pistachier] (...) renferment une amande huileuse et douce, qui porte le nom de pistache (Hoefer1850).Une hure de sanglier aux pistaches (Gautier, Fracasse, 1863, p.60).Cette tranche de mortadelle ravissante avec son grain de pistache (Butor, Passage Milan, 1954, p.178). − P. méton. Parfum utilisé en confiserie et extrait de cette amande. Elle était pour son mari plus charmante que jamais, lui faisait des crèmes à la pistache (Flaub., MmeBovary, t.2, 1857, p.119).Deux cent cinquante francs, ça fait deux cent quarante-neuf glaces à la framboise (...) Et une à la pistache (Montherl., Célibataires, 1934, p.822).
β) Empl. adj. inv., en appos. couleur (ou vert) pistache, p.ell. pistache. Trois valets de pied, en gants blancs, vêtus d'une livrée bleue à galons pistache (Sandeau, Sacs, 1851, p.5).Un papier salpêtré, couleur pistache, où se contournent des ornements d'une rocaille couleur d'oeillet d'Inde (Goncourt, Journal, 1880, p.87). − En compos. Un buffet de cauchemar en bois fendillé, on dirait du crêpe, une couleur vert-pistache encrassant le fond des fentes comme la poudre de riz encrasse le fond des rides (Triolet, Prem. accroc, 1945, p.279). − Empl. subst. masc. Tout y est peint à trois couches, même la cathédrale, qui est enluminée d'un pistache assez facétieux (Gautier, Caprices et zigzags, Paris, Lecou, 1852, p.66). 2. P. anal. a) Région. (Afrique). Arachide, cacahuète. Rousseau a fait fixer à 5 frs le boisseau d'arachides (...) dans les autres villages de la baie, à Rufisque par exemple, les pistaches se traitent à 2 frs le boisseau (J. Charpy, La Fondation de Dakar, 1958, p.73 ds Invent. Particul. Lex. Fr. Afr. n. 1983). b) Pistache de terre ou fausse pistache. Synon. de arachide, cacahuète.Dans d'autres [graines] les cotylédons sont charnus-oléagineux, comme, par exemple, dans l'Arachis hypogoea (vulgairement Pistache de terre), qui peut fournir une grande proportion d'huile, et, sous ce rapport, est devenue, dans ces derniers temps, un immense objet de commerce (A. de Jussieu, Cours élém. d'hist. nat., Bot., Paris, Masson, 12eéd., 1884, p.497). c) Amande du fruit du pignon (v. pignon1A 1). La plupart des prétendues pistaches recouvertes de sucre que l'on trouve chez les confiseurs sont des semences extraites des fruits coniques d'une espèce de pin (Dumas1873). B. − Au fig., pop., vx. Ivresse, soûlerie. Avoir une pistache. Être ivre. (Ds Larch. Suppl. 1883, Car. Argot 1977). Prendre, ramasser une pistache. S'enivrer. Il y en eut bien encore, de temps en temps, qui, le gousset abondamment garni, prirent des pistaches mémorables (Courteline, Train 8 h 47, 1888, épil., p.249). Prononc. et Orth.: [pistaʃ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. 1546 subst. masc. «fruit du pistachier» (J. Martin, Songe de Poliphile [trad. de l'ital.], 36 vods Quem. DDL t.7); 1627 fém. (A. Du Pinet, trad. de Matthiolus, Commentaires sur les six livres de Pedanius Dioscoride, p.568); 2. 1781 adj. inv. (doc. ds Les La Trémoïlle pendant cinq siècles, éd. Ch.-L. de La Trémoïlle, t.5, p.174: taffetas chiné pistache). Empr. à l'ital. du Nord (vénitien et émilien) pistacio (1289, lat. médiév. pistachius à Venise d'apr. DEI; ital. pistacchio dep. ca 1340, Palladio volgar. ds Tomm.-Bell.), du lat. pistacium, empr. au gr. π
ι
σ
τ
α
́
κ
ι
ο
ν «pistache», dér. de π
ι
σ
τ
α
́
κ
η «pistachier». Cf. a. fr. m. fr. pistace «fruit du pistachier» (att. du xiiies., Livre des simples médecines, 941, éd. P. Dorveaux, p.162, à 1611, Cotgr.), empr. au lat. pistacia, neutre plur. devenu fém. V. DEI et FEW t.8, pp.596b-597. Fréq. abs. littér.: 45. DÉR. Pistachier, subst. masc.,bot. Arbre ou arbrisseau résineux comprenant diverses espèces: le pistachier vrai ou cultivé qui produit la pistache, le pistachier térébinthe et le pistachier lentisque (d'apr. Privat-Foc. 1870). Le pistachier cultivé (...) est un arbre de vingt à vingt-cinq pieds dont les branches sont étalées et fortes (...). Le pistachier térébinthe (...) est un bel arbre dont les feuilles sont composées de sept à neuf folioles ovales (...). Le pistachier lentisque (...) est d'un aspect agréable; il s'élève peu, et se divise en rameaux nombreux, touffus, formant une cyme arrondie en tête (Hoefer1850).V. aussi lentisque ex. de Fromentin.− [pistaʃje]. Att. ds Ac. dep. 1694. − 1resattest. 1611 pistacher (Cotgr.), 1651 pistachier (N. de Bonnefous, Le Jardinier françois, p.115 d'apr. R. Arveiller ds R. Ling. rom. t.34, p.183); de pistache, suff. -(i)er*. BBG. −Bouvier (J.-C.). Anthologie des expr. en Provence. s. l., 1982, p.67-68. −Chautard Vie étrange Argot 1931, p.662. _ Quem. DDL t.13, 16, 18. _Steinmetz (H.). Gallorom. Bezeichnungen für betrunken... Bonn, 1978, p.47. |