| PIQUETER, verbe trans. A. − Établir un alignement, un tracé, à l'aide de piquets, de repères. Synon. jalonner, marquer.Ils étaient allés chercher des branchettes de tremble dans la grange et ils avaient peu à peu sondé et piqueté tout le tracé de cet os de grès (...). Il s'annonçait comme un os épais (Giono,Batailles ds mont.,1937, p.58). − Part. passé et empl. adj. Au printemps éclaté, le terrain est hersé, nivelé, roulé, enfin piqueté (Pesquidoux, Chez nous,1921, p.108). B. − Parsemer de petits points, de petits trous, de petites taches. Des milliers de fleurs jaunes (...) piquetaient [le campo], que l'illusion de la vue rapprochait, fondait ensemble vers l'horizon (Montherl.,Bestiaires,1926, p.406). − Part. passé et empl. adj. Synon. de piqué, tacheté.Grille piquetée de rouille. Dans les fonds, derrière Sedan, piqueté de petites clartés vives, c'était un entassement de ténèbres (Zola,Débâcle,1892, p.155).Des yeux piquetés de roux, comme deux brins de réséda (...) le regardaient (R. Bazin,Blé,1907, p.280).Près de la fenêtre mansardée (...) il y avait un calendrier-réclame qui portait une petite glace piquetée de rouille (Sartre,Âge de raison,1945, p.269). REM. Piqueteur, subst. masc.,région. (Canada). ,,Participant d'un piquet de grève`` (Richesses Québec 1982, p.1797). Il s'arracha de son socle triomphal, fendit le défilé, bouscula les piqueteurs et se rua vers sa maison (R. Carrier,Le deux-millième étage,1973,p.135, ds Richesses Québec 1982, p.1797). Prononc. et Orth.: [pikte], (il) piquette [pikεt]. Att. ds Ac. 1935. Conjug. v. jeter. Étymol. et Hist.I. 1399-1400 «attaquer à coups de pic» (J. Froissart, Chroniques, I, 138, éd. G. T. Diller, p.494). II. a) Fin xvies. «marquer un emplacement au moyen de piquets» (Reg. des habit. des par. S. Nicol. et de la Cout., Rev. hist. et arch. du Maine, 1877, p.314 ds Gdf.); b) 1842 «marquer sur une pièce de bois la forme de la pièce taillée qu'on se propose d'en tirer» (Ac. Compl.). III. 1773 «parsemer de petites taches et de points» ici part. passé (Bern. de St-P., Voyages, p.45). I dér. de pic*; suff. -eter*. II dér. de piquet*; dés. -er. III fréquentatif de piquer*; suff. -eter*. Fréq. abs. littér.: 39. DÉR. Piquetage, subst. masc.a) Action de planter des piquets pour établir un alignement, un tracé; résultat de cette action. Il faut du bois de chauffage, du bois d'oeuvre pour le charpentier, le charron, le menuisier, du bois de clôture et de piquetage (Pesquidoux,Livre raison,1925, p.163).b) [En parlant d'un ensemble de choses] Fait de parsemer (une surface) de petits points, de petites taches. Là-bas dans le creux il y avait déjà le petit piquetage vert des narcisses qui crevaient la terre (Giono,Que ma joie demeure,1935, p.88).c) Région. (Canada). Faire du piquetage. ,,Participer à un piquet de grève`` (Richesses Québec 1982, p.1797). − [pikta:ʒ]. − 1reattest. 1871 1ersept. (E. Lavisse, Revue des Deux Mondes, p.61 ds Littré Add.); de piqueter, suff. -age*. |