| PIOCHEUR, -EUSE, subst. A. − 1. Subst. masc. Personne qui manie la pioche. À quatre reprises différentes, il faut avancer, puis rétrograder pour que la compagnie s'échelonne régulièrement sur la longueur du boyau à creuser et que le même intervalle subsiste entre chaque équipe d'un piocheur et de deux pelleteurs (Barbusse,Feu, 1916, p.342).Le dernier coup de pic s'enfonce dans le vide, et le piocheur dégringole, emporté par son élan dans un grand trou en contrebas (Malraux,Espoir, 1937, p.781). 2. Subst. fém., AGRIC., vieilli. Machine servant à piocher, à défoncer le sol. Synon. usuel scarificateur.La charrue est-elle trop faible pour ameublir le sol à une profondeur convenable, on peut utiliser les piocheuses ou défonceuses. Ces nouveaux engins sont de fortes roues armées sur leurs jantes de dents recourbées (...) qui, sous le mouvement de rotation de l'appareil, produisent un profond déchirement (L. Villerme,Les Machines agricoles, in R. des deux mondes, 1erjuill. 1860, p.229 ds Quem. DDL t.10). B. − P. anal., fam. Celui, celle qui travaille beaucoup et, en partic., qui étudie beaucoup, qui a une activité intellectuelle intense et assidue. Elle n'a pas osé lever les yeux, elle n'a rien regardé, excepté ses pieds et son cahier, ce sera une piocheuse (Taine,Notes Paris, 1867, p.88).Le voilà tout à coup travaillant et étant toujours le premier jusqu'à la fin de ses classes. Puis le piocheur qu'il était devenu se préparait à l'École Normale (Goncourt,Journal, 1890, p.264): . J'étais monté dans ma chambre pour travailler (...). Ce travail, c'est ma petite pénitence de chaque matin. Je l'ai demandée moi-même et je la fais scrupuleusement. Il y va de ma réputation de piocheur, de nègre littéraire.
Renard,Écorn., 1892, p.156. − Empl. adj. Il était aimé pour sa docilité d'élève piocheur (Zola,L'OEuvre, 1886, p.170). Prononc. et Orth.: [pjɔ
ʃoe:ʀ], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1878 (au masc.). Étymol. et Hist. A. 1. 1534 «celui qui manie la pioche» (Rabelais, Gargantua, I, éd. R. Calder et M. A. Screech, p.23, 1); 2. 1808 «ouvrier qui abat beaucoup d'ouvrage» (Hautel); 1832 «élève zélé, étudiant assidu» (Burat-Gurgy, Le Lit de camp, t.3, p.83). B. 1860 subst. fém. agric. (L. Villerme, loc. cit.). Dér. de piocher*; suff. -eur2*. Fréq. abs. littér.: 19. |