| PINSON, subst. masc. ORNITH. Oiseau passériforme de petite taille, au bec court et conique, dont l'espèce la plus commune est le pinson des arbres au plumage très coloré. Pinson des Ardennes, des neiges. Je n'entends pas mon merle parisien −les merles ici ne sifflent pas −mais un «cardinal» et un pinson se répondent sous mes fenêtres (Green,Journal,1942, p.216).Tout son peuple de serins, de linottes, de pinsons et de perruches vertes vivait librement dans les deux chambres aux fenêtres grillagées comme la porte (T'Serstevens, Itinér. esp.,1963, p.329).V. bruant ex. de Michelet:. Qu'il pleuve ou qu'il gèle, que le soleil adoucisse l'air ou que souffle la bise mordante, les quinze premiers jours de février ne s'achèvent pas dans ma ville sans avoir apporté le chant du Pinson.
P. Géroudet,Les Passereaux,t.3, 1957, p.203. − Expr. fam. [P. réf. au chant du pinson] Gai, joyeux comme un pinson. V. gai I A 1. ♦ Mimi Pinson. Synon. de grisette, midinette.Mimi Pinson peut rester fille; Si Dieu le veut, c'est son droit. Elle aura toujours son aiguille, Landerinette! Au bout du doigt (Musset, Mimi Pinson, 1845, p.231).P. allus. Ce qui me déplaît par-dessus tout [dans les Cahiers de Barrès]: la mièvrerie, la molle joliesse de certaines phrases, où respire une âme de Mimi Pinson (Gide, Journal, 1930, p.971). − P. métaph. Ceux de la voiture devaient se parler à l'oreille (...) et des rires de pinson éclataient à chaque chuchotement (D'Esparbès, Lég. outil,1903, p.7). ♦ Avec valeur hypocor. Elle m'appela son pinson (Queneau,Si tu t'imagines,1952, p.126). REM. 1. Pinsonne, subst. fém.,fam. et rare. Femelle du pinson. C'est une petite dame [madame Pinson] parée de modestie et de simplicité; vêtue de gris un peu fauve, avec une raie plus claire qui partage les plumes de la tête; on dirait une écolière à bandeaux plats (...). Nul ne la reconnaîtrait pour Pinsonne sans les marques blanches de ses ailes (Alain,Propos,1921, p.239). 2. Pinsonneux, subst. masc.,région. (Ardennes). Personne qui élève des pinsons en captivité pour les engager dans des concours de chant. Les pinsonneux arrivaient [pour le concours de pinsons d'Ardennes], leurs petites geôles sous le bras, dans une toile. Ils s'installaient sur le trottoir, déballaient leurs cages, à deux mètres l'un de l'autre (Van der Meersch,Empreinte dieu,1936, p.105). Prononc. et Orth.: [pε
̃sɔ
̃]. Homon. pinçon, formes de pincer. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. Ca 1185 pinçun (Marie de France, Purgatoire St Patrice, 1410 ds T.-L.). Du lat. vulg. *pincio, -onis, formé sur le rad. expr. pinc-, traduisant le cri de l'oiseau [cf. cymrique pinc, angl. spink; all. Fink] et dont sont aussi issus le toscan pincione, le corse pinziolo, le sicilien pinzuni, v. FEW t.8, p.519b. Le lat. class. fringilla, fringillus ne subsiste que dans le domaine italien. Fréq. abs. littér.: 169. |