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PIMPANT, -ANTE, adj.
A. −
1. [En parlant d'une pers., le plus souvent d'une femme] Qui est vêtu avec recherche, élégance, d'une manière qui attire l'oeil; dont l'apparence vestimentaire est séduisante par sa grâce, sa fraîcheur, sa gaîté. Une vraie femme du monde, élégante, coquette et toute pimpante dans sa fraîche beauté de dix-neuf ans (Theuriet,Mais. deux barbeaux, 1879, p.96).Il se mit à déballer le tableau [un portrait]. Le papier se déchira sous ses doigts avec fracas et l'oncle Horace apparut, pimpant, frais, vainqueur (Green,Chaque homme, 1960, p.282):
1. ... les allées du jardin des Tuileries étaient inondées de femmes pimpantes: trois jeunes filles de Grétry y brillaient, blanches et roses comme leur parure... Chateaubr.,Mém., t.1, 1848, p.233.
Rare. [Avec compl. prép. de indiquant les pièces d'habillement qui font l'objet d'une recherche particulière] De vieux Parisiens (...), tout pimpants de guêtres et de pantalons gris, le favori délicatement peigné, le tube impeccable (Fargue,Piéton Paris, 1939, p.84).
P. anal. [En parlant d'un animal] Je me félicite de ma générosité (...) chaque fois que je regarde cette cage. Je pourrais y mettre un oiseau et je la laisse vide. Si je voulais, telle grive brune, tel bouvreuil pimpant, qui sautille, ou tel autre de nos oiseaux variés serait esclave (Renard,Hist. nat., 1896, p.215).
2. Le plus souvent péj., vieilli. [Surtout en parlant d'une pers. du sexe masc.] Qui est d'une coquetterie excessive, affectée. On tenait à être joli. On se brodait, on s'empourprait. Un bourgeois avait l'air d'une fleur, un marquis avait l'air d'une pierrerie. On n'avait pas de sous-pieds, on n'avait pas de bottes. On était pimpant, lustré, moiré, mordoré, voltigeant, mignon, coquet, ce qui n'empêchait pas d'avoir l'épée au côté (Hugo,Misér., t.2, 1862, p.616).
Empl. subst. Les Manants, se jetant sur leurs couteaux Mort au mignon... au gentilhomme... au pimpant (Dumas,Tour Nesle, 1832, i, tabl. 1, 1, p.5).Qui l'aurait reconnu, lui, le vaillant, le pimpant, sous ses hardes déchirées et malpropres (...)? (A. Daudet,Tartarin Alpes, 1885, p.265).
Loc., p.plaisant., vx. Faire le pimpant. Michelet, au vrai, voulez-vous savoir ce que c'est? −Nature de cuistre qui fait le pimpant (Sainte-Beuve,Poisons, 1869, p.112).
B. − P. méton.
1. [En parlant de la toilette ou de l'apparence vestimentaire d'une pers., de son expression, d'un trait de son comportement] Qui manifeste de l'élégance, de la fraîcheur, le goût ou le désir de plaire. Bonnet, chapeau pimpant; air, sourire pimpant. J'aime à froisser sous mes désirs de pimpantes toilettes, à briser des fleurs, à porter une main dévastatrice dans les élégants édifices d'une coiffure embaumée (Balzac,Peau chagr., 1831, p.108).Sa mise était celle d'un homme du monde, ayant conservé dans la vie civile la désinvolture pimpante d'un officier (Ponson du Terr.,Rocambole, t.2, 1859, p.31).
2. [En parlant d'une production musicale ou littér.] Qui est plein de fraîcheur, de vie, de gaîté, de séduction. Synon. fringant.Quantité de débutants [poètes] nous donnent des vers agiles, pimpants, ciselés, d'un fond de langue exquis (Veuillot,Odeurs de Paris, 1866, p.66).La joie de danser et de vivre (...) éclate dans le pimpant ensemble des ballerines [dans Concurrence de G. Auric] (Levinson,Visages danse, 1933, p.72):
2. ... la Fille de Madame Angot est restée comme un modèle typique de la musique gaie, élégante, spirituelle, française en un mot. Comment cette jolie intrigue, comment cette partition pimpante ont-elles été accueillies à leur naissance? L. Schneider,Maîtres opérette fr., 1924, p.169.
Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Dans tous ces morceaux [de Rigault], à côté de l'agréable, à côté du vif, du pimpant, je sens une pointe de prétention (Sainte-Beuve,Nouv. lundis, t.1, 1861, p.273).
C. − P. anal.
1. [En parlant de la nature ou de l'une de ses manifestations] Leur bruit [des moulins] répété par les échos de la haute ville, en harmonie avec l'air vif, avec les pimpantes clartés du matin (Balzac,Pierrette, 1840, p.3).La nature se renouvelait, jeune et pimpante. Les gazouillis des oiseaux enguirlandaient toutes les branches (Adam,Enf. Aust., 1902, p.297).Le bruit [d'une explosion] empruntait (...) quelque solennité au calme de ce matin de février pimpant qu'il venait de rompre (Romains,Hommes bonne vol., 1938, p.7).
2. [Appliqué à tout objet ou lieu qui évoque la vie, le mouvement] Dont les couleurs sont gaies, vives, dont la disposition est plaisante, agréable. Synon. coquet.Ville, rue, avenue pimpante; église, villa, voiture, yacht pimpant(e); cretonne, tissu pimpant(e); rideaux pimpants. Aux environs d'Amsterdam les villages semblent des décors d'opéra-comique, tant ils sont pimpants et bien époussetés (Taine,Philos. art, t.1, 1865, p.258).Un vaste seau émaillé, vert dehors, rouge dedans, pimpant et gai comme un jouet, (...) où le lait blanc clapotait (Van der Meersch,Empreinte dieu, 1936, p.149):
3. Dans le salon pimpant, dans la chambre coquette, tout était médité pour l'agrément des visites galantes, tout quémandait l'approbation des hommes de club et de sport qui venaient fumer un cigare chez l'aimable causeur. Vogüé,Morts, 1899, p.49.
[P. méton. du subst.] Ces porcelaines si claires, si lumineuses, si riantes et d'un si pimpant coup d'oeil sous les glaces de la vitrine (Goncourt,Journal, 1889, p.909).Ulm, la plus jolie ville d'Allemagne, avec ses maisons peintes, ses volets de couleur, sa fraîcheur pimpante (Faure,Hist. art, 1914, p.505).
Prononc. et Orth.: [pε ̃pɑ ̃], fém. [-ɑ ̃:t]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1500 (Recueil de farces inédites du XVes., éd. G. Cohen, XXVII, 5: Tu as ung beau bonnet Tout fin pinpant). Dér. du rad. pimp- exprimant la parure, la grâce (cf. l'a. prov. pimpar «parer», fr. pimper*). Fréq. abs. littér.: 115.