| PILASTRE, subst. masc. A. − ARCHIT. Membre vertical formé par une saillie rectangulaire d'un mur généralement muni d'une base et d'un chapiteau à la manière d'une colonne (d'apr. Archit. 1972). Pilastre niché, en gaine. Plus loin, des hémicycles de pierre à pilastres, à balustres, à niches, s'arrondissaient en espaliers sauvages (Goncourt, MmeGervaisais, 1869, p.38).C'était une jolie rotonde composée de quatre péristyles en saillie, ornée de huit pilastres d'ordre toscan (Fargue, Piéton Paris, 1939, p.28): . ... un grand quadrilatère bâti en pierres de taille, avec de hauts pilastres corinthiens appliqués à sa façade, un fronton très-embrouillé, trois statues décorant le sommet du tympan et les angles de la corniche, et une coupole en dôme soutenue par des arcades plein-cintre appuyées sur des colonnes...
Du Camp, Hollande, 1859, p.110. ♦ Pilastre cannelé. Pilastre orné de cannelures. De légers pilastres cannelés séparent les croisées à petits carreaux verdâtres, et sur leurs chapiteaux corinthiens s'appuie la frise d'un attique percé de doubles lucarnes (Theuriet, Mais. deux barbeaux, 1879, p.4). B. − P. anal. 1. FERRONNERIE a) Montant ajouré placé de distance en distance dans une grille, une rampe, un balcon. Un petit mur où, de distance en distance, s'élèvent des pilastres réunis par des grilles, plus pour l'ornement que pour la défense (Balzac, Curé vill., 1839, p.51).L'arlequin, projeté dans l'espace ainsi qu'une pierre par un treuil, arriva sur les balustres de fer (...) il tomba, comme une balle morte, entre deux pilastres (Cladel, Ompdrailles, 1879, p.229). b) Premier barreau du bas d'une rampe d'escalier. Les pilastres [de rampes d'escalier] peuvent être (...) en fonte ornée (Robinot, Vérif., métré et prat. trav. bât., t. 3, 1928, p.49). 2. DÉCOR. Élément de décoration d'un intérieur ou d'un meuble, généralement de bois, en forme de pilastre. Le deuxième élément décoratif (...) est le pilastre. Le pilastre est la décoration commode du montant. (...) il est couronné de chapiteaux variés: selon le cas, il s'élargit, s'allonge, ou se superpose à volonté. Il souligne aussi la division du meuble en panneaux tout comme en architecture il souligne les parties d'une façade (Viaux, Meuble Fr., 1962, p.48). 3. MENUIS. Montant étroit d'un lambris de hauteur. La fixation des lambris se fait à l'aide de vis (...) que l'on s'efforce de dissimuler sous la plinthe, la cimaise ou la corniche ou encore derrière un pilastre (E. Ausseur, Manuel pratique du menuisier, Paris, Dunod, 1970, p.107). Prononc. et Orth.: [pilastʀ
̭]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1545 archit. (Van Aelst, Regl. de l'archit. [trad. de l'ital.], fo10 vods Gdf. Compl.); 2. 1694 ferronnerie (Corneille); 3. 1752 menuis. (Trév.). Empr. à l'ital. pilastro, att. comme terme d'archit. dep. 1264 (d'apr. Alessio, s.v. parastatēs; déjà lat. médiév. domaine ital. pilaster en 1159, ibid.), prob. issu, avec haplologie et contamination para-étymol. du lat. pila «pilier», du lat. d'époque impériale parastatēs «pilastre», empr. au gr. π
α
ρ
α
σ
τ
α
́
τ
η
ς «id.» (cf. lat. médiév. domaine ital. palastra «pilastre» att. en 1363 et issu du croisement de parastatēs avec le lat. palus «poteau»; v. DEI, Devoto et Alessio, loc. cit.); ou bien dér. du lat. pila «pilier» à l'aide du suff. -astro qui exprime l'idée qu'une chose possède les caractéristiques d'une autre de manière incomplète (Bl.-W.1-5; FEW t.8, p.477b et 478b). Fréq. abs. littér.: 142. Bbg. Archit. 1972, p.87. _Born. 1967, p.28. _Hope 1971, p.216. _Wind 1928, p.122, 195. |