| PIGOUILLE, subst. fém. Région. (Marais poitevin). Perche servant à faire avancer les bateaux à fond plat. L'homme (...) faisait avancer la batelée à la pigouille. Placé à l'arrière, il ne voyait rien devant lui, la cargaison de fourrage étant trop haute. Il se dirigeait donc en suivant le bord de la rivière qu'il connaissait heureusement par coeur (M. Mathé, Les Sentiers d'eau, Souvenirs du marais poitevin, Paris, Seghers, 1978, p.149).Prononc.: [piguj]. Étymol. et Hist. 1839-40 (Mém. de la Sté de Stat. du département des Deux-Sèvres, t.4, p.142). Mot dial. et région. (Vendée, Saintonge, cf. FEW t.8, p.458b), déverbal de pigouiller, répandu dans les dial. de l'Ouest aux sens de «piétiner dans un terrain boueux, patauger, barboter; agiter, troubler l'eau», qui serait, selon FEW t.8, p.472, note 35 un élargissement du verbe piquer* au moyen d'un élém. -ouiller issu du rapprochement avec des verbes de sens voisin comme fouiller, souiller, brouiller, etc., et avec le subst. gouille, «mare», largement répandu. DÉR. Pigouiller, verbe intrans.Faire avancer un bateau au moyen de la pigouille (d'apr. R. Ling. rom. t.42 1978, p.180). − [piguje], (il) pigouille [-uj]. − 1reattest. 1864 (Beauchet); de pigouille, dés. -er. |