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* Dans l'article "PIGNON2,, subst. masc."
PIGNON2, subst. masc.
A. − BÂTIMENT
1. ,,Mur dont la partie supérieure prend la forme d'un triangle dont les côtés sont dirigés suivant les pentes d'un comble à deux égouts`` (Chabat 1881). Façade, maison, mur, toit à pignon(s); pignon aigu, haut, pointu; fronton de pignon. Du côté de la rue, comme sur la rivière, la maison avait pour coiffure un toit semblable à deux cartes mises l'une contre l'autre, et présentait ainsi pignon sur rue et pignon sur l'eau (Balzac,Martyr calv., 1841, p.56).Un bâtiment simple se compose de deux murs goutterots et de deux pignons. Suivant que le bâtiment est tourné, il présente sur sa façade, soit un des pignons, soit un des murs goutterots (Viollet1875).Autrefois le pignon de toutes les maisons faisait face à la rue. Les pauvres gens n'avaient leur pignon que dans les ruelles ou les cours. Avoir pignon sur rue était donc le fait d'un propriétaire aisé (France1907).
Rem. 1. ,,On dit plus précisément pignon droit`` (Lar. Lang. fr.). 2. De nos jours le pignon ne faisant généralement plus face à la rue, on appelle aussi pignon la ,,face latérale de bâtiment n'ayant aucune ouverture importante et dont la partie supérieure épouse la forme du comble à une ou plusieurs pentes`` (Barb.-Cad. 1971).
Mur* (de) pignon.
Spécialement
Pignon à redans, à redents. ,,Pignon dont les rampants sont disposés en degrés d'escaliers`` (Chabat 1881). L'administration des postes et télécommunications (...) s'attache à respecter le style et le matériau de la région: toits à longues pentes et balcons en Alsace, pignons à redents en Flandre (Admin. P. et T., 1964, p.39).
2. Expr. [En parlant d'une pers.] Avoir pignon sur rue
a) Vx. Posséder une maison donnant sur la rue et, en particulier, dont la façade à pignon donne sur la rue. Supra ex. de France 1907.
b) P. anal. ou au fig.
Posséder des biens immeubles importants; être fortuné. C'est une bonne caution, il a pignon sur rue (Ac.).Les jurés, choisis, triés, tous gens de bien, propriétaires, ayant, dit-on, pignon sur rue (Courier,Pamphlets pol., Procès, 1821, p.93):
. ... il est bien agréable d'entendre dire de soi: c'est un homme qui a pignon sur rue (...). Je me fais aisément l'idée du bonheur et de l'importance d'un propriétaire qui passe son tems à visiter sa maison de la cave au grenier; à recevoir les hommages de son portier, les réclamations de ses locataires; à donner et à recevoir des congés; à signer des baux, des états de lieux et des quittances. Jouy,Hermite, t.2, 1812, p.133.
Être honorablement connu dans un domaine d'activité. Pour traiter complètement de «l'enseignement de la musique en France» (...) l'on pourra tout au plus, en quelques pages, évoquer (...) les écoles et organismes privés, en se bornant d'ailleurs à ceux et celles qui ont, à Paris, pignon sur rue (Enseign. mus., 1, 1950, p.4).
En partic. [En parlant d'un commerçant] Posséder un magasin bien situé et réputé. Acquérir pignon sur rue. MmeLigneul aimait la vieille ville de granit jauni où elle se disait avec orgueil que la famille de sa mère, marchande et passablement pirate, avait eu pignon sur rue (Drieu La Roch.,Rêv. bourg., 1937, p.188).
B. − HÉRALD. Meuble ayant l'aspect d'un pignon à redans. On nomme le nombre de montants ou degrés du pignon en blasonnant (Grandm.1852).
REM.
Pignonné, -ée, adj.,hérald. Pièces, partitions pignonnées. Pièces, partitions ,,dont les lignes de bordure sont découpées en forme de pignons triangulaires`` (Past. Hérald. 1979).
Prononc. et Orth.: [piɳ ɔ ̃]. Homon. et homogr. pignon1, 3. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1174-76 pinnon «sommet (d'une montagne)» (Guernes de Pont-Ste-Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, 686). B. 1. a) av. 1211 pignon archit. «partie supérieure d'un mur» (Cart. de Philippe-Auguste, Ms. Rome Vatican Ottoboni 2796, fo94 rods Gdf. Compl.); b) 1691 pignon à redents, pignon entrapeté (A. Ch. d'Aviler, Cours d'archit., 2epart., p.752); 2. 1584 expr. avoir pignon sur rue (O. de Tournebu, Les Contens, acte IV, scène I ds Anc. Théâtre Fr., t.7, p.185: mon nouveau debiteur est homme riche et qui a pignon sus rue); 3. 1681 hérald. (F. Menestrier, Abrégé méthodique des principes heraldiques d'apr. FEW, t.8, p.538b). D'un lat. pop. *pinnio, -onis «pignon», dér. du lat. class. pinna «merlon, panneau plein entre deux créneaux» (FEW t.8, pp.538-539). Bbg. Archit. 1972, p.72.