| PIERREUX, -EUSE, adj. et subst. fém. I. − Adjectif A. − [Corresp. à pierre A] 1. Qui contient des pierres; couvert, rempli de pierres. Champ, terrain pierreux; colline, montagne pierreuse. Je regardai passer les carrioles peintes sur le chemin pierreux bordé de cactus et de figuiers de Barbarie (A. France, Bonnard,1881, p.309).Le soleil d'août (...) dessèche les vallées pierreuses de la Durance (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr.,1908, p.43). 2. De la nature de la pierre. Concrétion, matière, substance pierreuse. Les dépôts pierreux, localisés surtout au collet des dents (...) déchaussent et ébranlent les dents (Macaigne, Précis hyg.,1911, p.201).Le béton doit être considéré comme constitué par une pâte durcie de ciment à laquelle on a incorporé le plus grand volume possible d'éléments pierreux. Les éléments pierreux s'incorporent à la pâte et, après durcissement de celle-ci, ils ne font plus qu'un avec elle (Cléret de Langavant, Ciments et bétons,1953, p.159). B. − [Corresp. à pierre D] Qui contient des concrétions granuleuses, dures. Poire pierreuse. [Les] maculatures d'un fruit pierreux (E. de Goncourt, Élisa,1877, p.153). II. − Subst. fém., arg. et pop., vieilli. Prostituée de bas étage. Synon. gadoue (vieilli).Ils parlaient des pierreuses, les filles à deux sous, sur les pierres de taille à deux cents pas de la porte de notre chétive maison (Stendhal, H. Brulard,t.2, 1836, p.406).Hâve, de dix ans plus vieille, les paupières gonflées et sanglantes (...), le désordre effaré d'une pierreuse qui sort d'une chasse de police, c'est Fanny (A. Daudet, Sapho,1884, p.281).V. gadoue ex. de Goncourt. Prononc. et Orth.: [pjε
ʀø], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Fin xiies. pierouse «qui contient des pierres» (Sermons St Bernard, éd. W. Foerster, p.147); 2. 1537 [éd.] pierreux «qui est de la nature de la pierre» (Act. des apost., vol. II, fo136a ds Gdf. Compl.); 3. 1807 subst. fém., arg. police pierreuse «prostituée, opérant parmi les matériaux des bâtiments en construction, notamment du Louvre en 1802» ds Esn.; 1808 (Hautel). Réfection d'apr. pierre* de l'a. fr. pereus «qui contient des pierres» ca 1175 (Thomas de Kent, Roman de toute chevalerie, éd. Br. Foster, 5189), du lat. petrosus «pierreux» (cf. l'esp. pedroso «id.» 983 ds Cor.-Pasc., l'ital. petroso «id.» xives. ds DEI), dér. de petra, v. pierre. Cf. l'a. fr. pieroiseuse «de pierre» 1316 (Invent. de meubles de la mairie de Dijon, Arch. Côte-d'Or ds Gdf.). Fréq. abs. littér.: 243. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 333, b) 468; xxes.: a) 466, b) 216. |