| PICOTIN, subst. masc. Ration de nourriture (généralement de l'avoine) donnée à un animal de trait. Picotin d'avoine. Moi je courais au grenier chercher le foin et l'avoine, et je donnais leur picotin aux chevaux (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t.1, 1870, p.25).♦ P. anal., fam. Moyen de subsistance (nourriture ou argent). Croyez-vous qu'il fasse bon vivre, à Paris, avec le mince picotin que vous daignez m'octroyer? (Fabre, Roi Ramire, 1884, p.7).Quand y avait plus un picotin pour régler Antoine le samedi, on retrouvait quand même au dernier moment au fond d'un tiroir un petit sou pour finir la somme (Céline, Mort à crédit, 1936, p.198). − Au fig., vieilli. Ration, part de quelque chose. Un Berlinois (...) qui viendra prendre ici son picotin de gloire (Balzac, OEuvres div., t.3, 1836, p.131). Prononc. et Orth.: [pikɔtε
̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. xiiies. «mesure de capacité» (Règlement sur la «Madeleine» de Saint Omer, ds B. de la Société des antiquaires de la Morinie, 1884, t.7, p.353); 1373 (Miracles de N.-D., éd. G. Paris et U. Robert, XXXI, 2654: un piquotin Non pas d'avoine, mais de vin); 1671 (Pomey: Je donneray à nos chevaux double picotin). Orig. obsc.; peut-être dér. de picoter* «becqueter» (même si ce verbe est att. postérieurement), cf. lat. médiév. picotus «mesure pour les liquides» (xiiies., Nierm.), dans le domaine fr.-prov. picote «id.» (1385 ds Gdf.) et forme latinisée picotus (M. Bruchet, Le Château de Ripaille, p.336), v. FEW t.8, p.463. Fréq. abs. littér.: 10. Bbg. Gebhardt (K.). Les Francoprovençalismes de la lang. fr. R. Ling. rom. 1974, t.38, p.188. |