| PHÉNICIEN, -IENNE, subst. et adj. A. − HIST. DE L'ANTIQ., subst. et adj. (Celui, celle) qui est habitant ou natif de la Phénicie. Les récits des Phéniciens sur la mort d'Adonis, sa descente aux enfers et sa résurrection, sont également des emprunts faits à l'Égypte (Ménard, Rêv. païen, 1876, p.74).Les marins phéniciens ne limitent pas leurs voyages aux colonnes d'Hercule. Ces hardis navigateurs se risquent aussi dans l'Atlantique (M. Benoist, Pettier, Transp.mar., 1961, p.9): 1. En haut de la colline où Didon installa jadis les Phéniciens de Tyr, le fils de la Judée put rêver à son aise sur la grandeur et l'esprit d'entreprise de ses ancêtres sémites.
Tharaud, An prochain, 1924, p.191. − LING., subst. masc. Langue sémitique ancienne du groupe cananéen parlée par les Phéniciens. Cet Autarite avait l'avantage de parler phénicien, et de se faire ainsi entendre du plus grand nombre, car la longueur de la guerre faisait peu à peu du phénicien la langue commune (Michelet, Hist. romaine, t.1, 1831, p.209).Les plus graves de nos orientalistes ne procèdent pas autrement lorsqu'ils s'efforcent de déchiffrer une langue mal connue, comme le phénicien archaïque des textes, écrits en alphabétique cunéiforme (Marrou, Connaiss. hist., 1954, p.95). ♦ Empl. adj. Qui concerne cette langue. Caractère phénicien; écriture, inscription phénicienne. Mouron ne détournait plus son beau regard humide de l'alphabet phénicien qu'il venait de découvrir (A. France, Vie fleur, 1922, p.463).Les Grecs, à leur tour, apprirent à écrire des Phéniciens et leur empruntèrent, entre autres, les signes représentant des consonnes phéniciennes que le grec ne possédait pas (Lowie, Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p.215). B. − Adj. Qui appartient à la Phénicie, à ses habitants, qui est originaire de Phénicie. Temple, vaisseau phénicien; architecture phénicienne; flotte, colonie, ville phénicienne. Tout ce qui n'est pas art phénicien, depuis longtemps m'est indifférent, et plus j'éprouve dans mon travail de difficultés, plus je m'y attache (Flaub., Corresp., 1860, p.371): 2. Les empires phéniciens, athéniens, carthaginois de l'Antiquité, celui de Venise au Moyen Âge, celui de l'Iman de Mascate dans la première moitié du
xixesiècle représentent ce type archaïque de domination maritime.
Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum., 1921, p.269. Prononc. et Orth.: [fenisjε
̃], fém. [-jεn]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1690 Phoenicien «habitant de Phénicie» (Fur., s.v. Phoenix); 1826 «langue de la famille sémitique» (Balbi, Atlas ethnographique, t.1, p.105). Dér. à l'aide du suff. -ien* de Phénicie nom d'une contrée d'Asie Mineure, dans l'Antiquité (lat. Phoenicia, Phoenice, gr. Φ
ο
ι
ν
ι
́
κ
η ); cf. lat. Phoenices «habitants de la Phénicie», gr. Φ
ο
ι
ν
ι
κ
ο
́
ς «Phénicien». Fréq. abs. littér.: 115. Bbg. Quem. DDL t.3. |