| PHYSIQUE1, subst. fém. A. − HIST. [Dans l'Antiquité gr. et chez les scolastiques] ,,Étude philosophique de la nature`` (Morf. Philos. 1980). [Chez Descartes] ,,Étude qui se veut positive embrassant toutes les sciences de la nature et partie du système de la philosophie`` (Morf. Philos. 1980). [La grande différence] entre la physique d'Épicure ou de Descartes, par exemple, et les connaissances tirées du développement de la physique contemporaine (Lévi-Strauss, Anthropol. struct., 1958, p.144). B. − Science qui a pour objet l'étude de la matière et de ses propriétés fondamentales. Expériences de physique; cours, livre, professeur de physique; École Supérieure de physique et chimie industrielle de la Ville de Paris; École Supérieure de physique. Il nous paraît nécessaire d'avoir quelque connaissance en astronomie, en physique, en chimie, en histoire naturelle et en botanique (Laclos, Éduc. femmes, 1803, p.481).Le petit Pierre attribuait à un corps certaine propriété qui appartient à un autre corps. Il y a en physique et en chimie des lois aussi mal fondées et qui sont respectées (A. France, Pt Pierre, 1918, p.34): 1. ... la physique ne nous donne pas seulement l'occasion de résoudre des problèmes; elle nous aide à en trouver les moyens, et cela de deux manières. Elle nous fait pressentir la solution; elle nous suggère des raisonnements.
Poincaré, Valeur sc., 1905, p.152. 1. [Considérée dans ses divers courants et méthodes] Physique classique, moderne; physique théorique; physique quantique, relativiste. ♦ Physique expérimentale. Partie de la physique fondée sur l'expérience. L'histoire des grands progrès récents de la physique expérimentale paraît assez surprenante (Leprince-Ringuet, Atomes et hommes, 1957, p.39). ♦ Physique mathématique. Partie de la physique dans laquelle les lois sont traduites par des équations, notamment par des équations différentielles ou intégrales. Les recherches de physique mathématique ont amené des auteurs à supposer les particules des corps sensibles séparées par des intervalles relatifs plus considérables que ceux qui sont jetés entre les sphères du système céleste (Renouvier, Essais crit. gén., 3eessai, 1864, p.41). 2. [Considérée dans ses diverses spécialités] Physique corpusculaire, instrumentale, macroscopique, microscopique, stellaire; physique des basses températures, des hautes énergies, des plasmas. ♦ Physique atomique. Branche de la physique qui étudie la structure et le comportement des atomes, isolés ou en groupe. La théorie des quanta dont le rôle dans le développement de la physique atomique a été décisif (L. de Broglie, Théorie quanta, 1959, p.77). ♦ Physique moléculaire. Branche de la physique qui étudie les corps dans leur constitution moléculaire, et les molécules dans leurs actions réciproques. Les progrès de la physique moléculaire permettent d'espérer que l'on obtiendra un jour la clef des variations qualitatives des odeurs (Piéron, Sensation, 1945, p.193). ♦ Physique nucléaire. Branche de la physique qui étudie les transformations subies par le noyau de l'atome. La théorie de la relativité mène à la physique nucléaire, celle-ci aux usines d'Alamos et à la bombe atomique (Gds cour. pensée math., 1948, p.507). ♦ Physique du globe. Étude de l'ensemble des phénomènes physiques dont le globe terrestre est le siège. Synon. géophysique.«Les marées terrestres et la variation des latitudes», par J. Coulomb, directeur de l'Institut de physique du globe (Le Figaro, 19-20 janv. 1952, p.2, col. 2): 2. Des traités développés, écrits par des spécialistes, pour des spécialistes, existent ou sont en cours de publication (en allemand) pour la physique du globe, la climatologie, la géographie botanique, etc.
Civilis. écr., 1939, p.26-10. ♦ Physique amusante (vieilli). Ensemble d'expériences de physique généralement simples destinées le plus souvent à distraire les enfants. L'Académie de médecine et l'Académie des sciences pouffaient de rire en rangeant les faits magnétiques (...) dans les jongleries, la prestidigitation et ce qu'on nomme la physique amusante (Balzac, U. Mirouët, 1841, p.71).Les appareils de physique amusante aux expositions de 1855 et de 1867 (D'Allemagne, Hist. jouets, 1902, p.296). 3. P. méton. Ouvrage qui traite de cette science. La physique de Nollet. La Physique de Biot (Ac.1935). Prononc. et Orth.: [fizik]. Att. ds Ac. 1694. Étymol. et Hist. V. physique2. DÉR. Physicisme, subst. masc.,philos. Doctrine dans laquelle on tente d'expliquer tous les phénomènes par les lois de la physique; en partic., doctrine de l'École d'Ionie. Que la doctrine secrète des pythagoriciens se réduisît à croire à une sorte de physicisme, par lequel l'âme, sans conséquence avec la moralité de la vie, aurait passé de corps en corps, voilà qui est radicalement absurde (P. Leroux, Humanité, 1840, p.406).Tendance générale d'accorder tout: physicisme, vitalisme, solidisme, humorisme, matérialisme, etc. (Cl. Bernard,Notes,1860,p.113).[La philosophie chrétienne] va réintroduire progressivement un peu de ce physicisme, dont les moralistes tendaient à se désintéresser (Gilson, Espr. philos. médiév., 1932, p.12).− [fizisism̭]. − 1resattest. a) 1808 «doctrine philosophique de Saint-Simon qui tente d'expliquer tous les phénomènes par les lois de la physique» (H. de Saint-Simon, Introd. aux travaux sc. du XIXes. ds OEuvres choisies, 1859, t.I, p.195 ds Fonds Barbier), b) 1901 «doctrine des «physiciens» de l'École d'Ionie» (Ch. Renouvier, Hist. et solution des problèmes métaphys., Paris, p.25, note 1); de physique1, suff. -isme*. |