| PHYSIONOMIQUE, adj. A. − Relatif à la physionomie, à l'expression, aux traits du visage. Comment se fait-il que la barbe, ce bouquet de poils, cette broussaille qui ne devrait rien avoir de physionomique, rende une figure triste (...) ? (Goncourt,Journal, 1893, p.373).Les bons comédiens savent qu'elle [la mimique] résulte de l'attitude générale de leur corps, qu'on ne la modèle pas exclusivement à l'aide des muscles faciaux et que toute expression physionomique doit venir «de l'intérieur» (Arts et litt., 1935, p.44-3). − Dans le domaine des arts plast., graph., picturaux.Qui est apte à rendre une physionomie, une ressemblance. Le dessin physionomique appartient généralement aux passionnés, comme M. Ingres; le dessin de création est le privilège du génie (Baudel., Salon, 1846, p.120).Sa condition première [du style de l'école hollandaise] est d'être familier, naturel et physionomique; il résulte d'un ensemble de qualités morales: la naïveté, la volonté patiente, la droiture (Fromentin, Maîtres autrefois, 1876, p.168).Ces bustes sont des types physionomiques d'une identité très approximative. Le chef-d'oeuvre de Bourdelle, l'oeuvre maîtresse de sa vie est le monument Alvéar élevé à Buenos-Ayres (Arts et litt., 1936, p.18-2). B. − P. anal. Qui caractérise un lieu, un objet quant à sa nature et son apparence physique. Il convient de définir, comme Marinelli, les types ou les faits significatifs et physionomiques de construction, et d'en fixer les limites (Brunhes, Géogr. hum., 1942, p.82).Ce marché, comme toutes les rues de Ronda, est pavé de galets appuyés sur la tranche et qui forment parfois des dessins géométriques. Je donne ce détail parce qu'il a son importance physionomique (T'Serstevens,Itinér. esp., 1963, p.135). REM. 1. Physiognomique, adj.,vieilli, synon. (supra A).En voyant cet estimable Normand, vêtu de noir comme un coléoptère, monté sur ses deux jambes comme sur deux épingles, et le plus honnête homme du monde, on cherche, sans la trouver, la raison de ces contre-sens physiognomiques (Balzac,Modeste Mignon, 1844, p.6). 2. Physionomiquement, adv.D'un point de vue physionomique. Cet échantillon typique qui date d'avant 1914 exprimait déjà physionomiquement cette région industrielle, active et riche, qui joue un rôle capital dans l'économie de l'Allemagne (Brunhes, Géogr. hum., 1942, p.223). Prononc.: [fizjɔnɔmik]. Étymol. et Hist. 1. Ca 1434-38 fisonomiques subst. plur. «calculs astrologiques appliqués à une personne» (Jacques D'Esch, Chron. de Metz, éd. G. Wolfram, p.358), attest. isolée; 2. 1549 adj. «qui a rapport à l'expression du visage» (Registre du bureau de ville ds Félibien, Hist. de la ville de Paris, t.III, p.372 ds B. soc. hist. de Paris, t.III, p.122: le visaige approchoit fort des linéamens physionomiques du Roy triomphateur); 3. 1846 «se dit de ce qui marque le caractère, la personnalité» (Baudel., loc. cit.: il y a plusieurs dessins, comme plusieurs couleurs: - exacts ou bêtes, physionomiques imaginés). Dér. de physionomie*; suff. -ique*. Bbg. Gohin 1903, p.278. |