| PHRYGIEN, -ENNE, adj. et subst. A. − HIST. ANC. 1. − (Celui, celle) qui habite la Phrygie, contrée de l'Asie Mineure. Cymodocée est conduite au bain par de jeunes Phrygiennes qui ont perdu la douce liberté (Chateaubr., Martyrs, t.1, 1810, p.152).Le fond de civilisations anciennes qu'ont laissé en Asie Mineure les Thraces, Phrygiens, Hittites, Araméens (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum., 1921, p.208). 2. [En parlant d'une chose] Propre à ce pays, à ses habitants. V. galle2ex. − Spécialement ♦ MUS. Mode phrygien. Un des modes de la musique des anciens Grecs, au caractère fier et impétueux, intermédiaire entre le mode lydien et le mode dorien. Dans le mode phrygien, un petit intervalle, simple ou divisé, devra être encadré entre deux intervalles plus grands (Laloy, Aristoxène, 1904, p.82).V. dorien ex.3. ♦ Empl. subst. masc. sing., LING. Langue indo-européenne parlée dans ce pays. Hérodote rapporte la légende célèbre des deux enfants que le roi d'Égypte, Psammétique, fit élever à l'écart et dont les premiers sons articulés se trouvèrent être, à la surprise générale, du phrygien et non de l'égyptien (Arts et litt., 1935, p.50-8). B. − Bonnet* phrygien. Prononc. et Orth.: [fʀiʒjε
̃], fém. [-εn]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1546 «qui appartient à la Phrygie», spéc. mus. (F. Colonna, Discours du songe de Poliphile, 105 rods Quem. DDL t.15, s.v. lydien: les Nymphes chantoient sans cesse, de ton Phrygien en lydien, sans discorder en aucune maniere); 1553 le grand Roi Phrigien (Ronsard, Harangue du Duc de Guise, éd. P. Laumonier, V, 211, 154); 1555 fém. Berecynthe Phrygienne (Id., Ode a la Roine, éd. P. Laumonier, VII, 34, 2); 1732 langue Phrygienne (Trév.). Dér. de Phrygie nom d'une contrée d'Asie Mineure (lat. Phrygia, gr. Φ
ρ
υ
γ
ι
́
α), suff. -ien*. Fréq. abs. littér.: 79. |