| * Dans l'article "PHOSPHORE,, subst. masc." PHOSPHORE, subst. masc. CHIMIE A. − Vx. Phosphore de + nom propre.Produit artificiel phosphorescent. Phosphore de Baudoin. ,,Azotate de chaux calciné`` (Littré). La découverte du phosphore de Baudoin, qui eut lieu à peu près vers le même temps que celle du vrai phosphore (Lar. 19e). Phosphore de Bologne. ,,Galette de poudre de sulfate de baryte`` (Littré). On emmagasinera la lumière, car il y a des corps qui ont cette propriété, comme le sucre, la chair de certains mollusques et le phosphore de Bologne (Flaub.,Bouvard,t.2, 1880, p.191).Phosphore de Homberg. 'Chlorure de calcium fondu au feu' (Littré). Phosphore de Kunkel. 'S'est dit longtemps du phosphore [infra B] parce qu'un chimiste nommé Kunkel parvint à extraire cette substance de l'urine en 1674' (Littré). 61 grains (...) de phosphore de Kunkel (Lavoisier, Chim.,t.1, 1789, p.58). B. − Métalloïde solide, de numéro atomique 15, de poids atomique 30,97, brûlant avec une flamme éblouissante et un grand dégagement de chaleur et existant sous différentes formes allotropiques (symb. P). Phosphore (blanc). Phosphore de densité 1,82, de couleur ambrée, translucide, d'odeur alliacée, facilement inflammable, luminescent et très toxique. Phosphore (rouge). Phosphore de densité 2,18, d'une couleur variant du rose au violet, inodore, ne brûlant qu'au-dessus de 260o, non luminescent et non toxique. Sel de phosphore; teneur en phosphore; combustion, oxydation du phosphore; allumettes, bombe au phosphore; briller, luire comme le phosphore. Le phosphore pur (...) est solide, mais mou (...); à la température ordinaire, il (...) se résout peu à peu en une liqueur qui est l'acide phosphoreux (Kapeler, Caventou,Manuel pharm. et drog.,t.2, 1821, p.544).Nos actes s'attachent à nous comme sa lueur au phosphore. Ils nous consument, il est vrai, mais ils nous font notre splendeur (Gide,Nourr. terr.,1897, p.157).V. aluminium ex. 4: . ... l'allumette chimique (...) ne prit (...) sa plus grande diffusion qu'à partir de 1844, quand le chimiste suédois G. E. Pasch eut réussi à remplacer, dans la composition inflammable, le phosphore blanc vénéneux par l'inoffensif phosphore rouge. Ainsi naquirent, grandirent et se répandirent, nos familières allumettes suédoises.
P. Rousseau, Hist. techn. et invent.,1967, p.226. ♦ Phosphore(-)32. Isotope radioactif du phosphore. Hevesy et O. Chiewitz amorcèrent l'emploi des radio-isotopes artificiels en biologie en étudiant l'assimilation du phosphore-32 par les plantes (Hist. gén. sc.,t.3, vol. 2, 1964, p.400).Le phosphore 32 (...) est émetteur de rayons β et γ (...). Sa fixation par l'organisme (...) permet, en particulier, la localisation de certaines tumeurs malignes (Laitier1969). − Loc. adj., littér. De phosphore. Qui brille comme le phosphore. Ruissellement, traînée, yeux de phosphore. De grands éclairs bleuâtres, incessants, semblaient courir au ras du sol, en larges sillons de phosphore (Zola,Terre,1887, p.113).Ô nuit ô splendide nuit où rampent Les célestes bêtes de phosphore (Apoll., Coul. temps,1918, iii, 3, p.955).Des hommes en bleu (...) épinglaient Aux becs de gaz des boutonnières de phosphore (Aragon,Rom. inach., 1956, p.36). C. − P. anal., gén. vieilli, littér. 1. P. anal. (avec la lumière du phosphore enflammé). Lumière intense et brève. Soudainement il fut éclairé par un phosphore accompagné d'une détonation semblable à celle d'une arme à feu (Borel,Champavert,1833, p.94).Un phosphore si rapide traverse, allume nos regards; de telles irradiations s'en échappent par étincelles (Sainte-Beuve, Volupté,t.1, 1834, p.62). 2. P. anal. (avec la luminescence du phosphore blanc). Lumière diffuse. Au milieu des ténèbres, les flots brillaient d'une infinité de phosphores (Sand,Melchior, 1853, p.267).Ô lune, (...) Ton rêve lumineux répand sur les gazons (...) Le phosphore argenté de tes chastes poisons (Muselli,Travaux et jeux,1914, p.49). D. − Au fig., littér. Ce qui éclaire, excite l'esprit. Rachilde ne fait pas de pornographie. Ses livres manquent de phosphore. Elle ne fait pas titiller (Renard,Journal,1890, p.59).Il n'a qu'un phosphore, la vérité (Giraudoux,Électre,1937, ii, 8, p.199).Les mots nouveaux, les mots magiques, recéleurs du phosphore des désirs (Éluard,Donner,1939, p.75). Prononc. et Orth: [fɔsfɔ:ʀ]. Att. ds Ac. dep.1740. Étymol. et Hist. 1677 (Journal des savants, 2 août, p.107). Adaptation du gr. φ
ω
σ
φ
ο
́
ρ
ο
ς «qui apporte ou donne la lumière», att. chez Platon en parlant des yeux, formé de φ
ω
σ-, de φ
ω
ς «lumière» et de -φ
ο
ρ
ο
ς, de φ
ε
́
ρ
ω «porter»; cf. le lat. sc. mod. phosphorus 1675 (Bauduin, Aurum ... Hermeticum Phosphorus Hermeticus). Fréq. abs. littér.: 147. DÉR. 1. Phosphorisme, subst. masc.Intoxication par le phosphore blanc. Le chapitre du phosphorisme professionnel est appelé à disparaître du cadre de la nosographie (Macaigne,Précis hyg., 1911, p.321).[Le foie] est cependant dans l'obésité pure moins gros et moins envahi par la graisse que dans (...) le phosphorisme (Le Gendreds Nouv. Traité Méd.fasc. 71924, p.302).Le phosphorisme aigu, dû à l'ingestion de phosphore, se manifeste par des troubles digestifs (...) puis une insuffisance hépatique aboutissant à la mort plus ou moins rapide selon la quantité absorbée (Garnier-Del.1958).[Le] phosphorisme (...) chronique se caractérise par des accidents aux gencives et au niveau des dents (Verch.-Bud.1981).− [fɔsfɔ
ʀism̭]. − 1reattest. 1858 (Littré-Robin); de phosphore, suff. -isme*; cf. au xviiies. phosphorisme «phosphorescence» 1783 (Bertholon, De l'Electricité des végétaux, p.342 ds Quem. DDL t.12) encore att. ds Lar. 20e. 2. Phosphorite, subst. fém.,géol. Apatite compacte, à structure radiée, souvent très fossilifère, utilisée comme engrais. Gisements de phosphorite (...) du Quercy (Lapparent,Abr. géol.,1886, p.352).Phénomène diluvien (...) dissolvant la gangue calcaire et laissant les phosphorites au milieu d'un limon (Haton de La Goupillière,Exploitation mines,1905, p.442).− [fɔsfɔ
ʀit]. − 1reattest. 1817 (Sc. nat. t.8, s.v. chaux); de phosphore, suff. -ite*; cf. l'angl. phosphorite «id.» 1796 ds NED. BBG. −Gohin 1903, p.359. |