| PHOSPHORER, verbe A. − Empl. trans., rare. Mélanger, imprégner quelque chose de phosphore. Anton. déphosphorer.Les inventeurs ont été conduits à phosphorer l'alliage de cuivre et d'étain (H. de Parville,Journal Officiel,8 sept. 1871,p.3307, 1recol. ds Littré). B. − Empl. intrans. 1. Littér. Briller d'une lumière fulgurante, éclatante, semblable à celle du phosphore. Les yeux en pépins de pommes, petits, noirs, serrés près du nez, phosphoraient (Huysmans,Là-bas,t.2, 1891, p.161).Les gouttes de feu des lampyres qui déjà phosphoraient dans l'herbe (Genevoix,Rroû,1931, p.90). 2. Fam. Travailler intellectuellement d'une manière intense. Il travaille, il travaille. Mieux! il phosphore, il rupine à bloc (Queneau,Loin Rueil, 1944, p.45). Prononc.: [fɔsfɔ
ʀe], (il) phosphore [fɔsfɔ:ʀ]. Étymol. et Hist.1. 1789 part. passé adj. phosphoré «qui contient du phosphore» (Lavoisier, Traité élém. de chim., t.1, p.119); 1792 phosphorer «mettre du phosphore dans ou sur quelque chose» (ds Ann. chim., t.13, p.114); 2. 1891 fig. phosphorer «briller avec éclat» (Huysmans, loc. cit.); 1899 (D'Esparbès, Demi-soldes, p.133: Les gestes [que sa maîtresse venait d'avoir] et les mots aimés phosphorèrent dans son cerveau); 3. 1944 «fournir un travail intellectuel intense» (Queneau, loc. cit.). Dér. de phosphore*; dés. -er. L'angl. to phosphorate est att. au sens 1, comme part. passé adj. dès 1789 ds NED, et au sens de «rendre phosphorescent» dep. 1827, ibid. |