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FLEGMATIQUE, PHLEGMATIQUE, adj.
A.− MÉD. Qui abonde en flegme, en lymphe. Tempérament flegmatique. Synon. lymphatique.Ses quatre tempéraments [de l'homme], le bilieux, le sanguin, le flegmatique et le mélancolique (Bern. de St-P., Harm. nat.,1814, p. 60).Le malade, épuisé par une longue maladie et leuco-phlegmatique, présente une face et des extrémités froides et violettes (Laennec, Auscult.,t. 2, 1819, p. 229).
B.− Courant
1. [En parlant d'une pers.] Calme et imperturbable, qui garde son sang-froid. Calme, flegmatique, l'œil pur, la paupière immobile, c'était le type achevé de ces Anglais à sang-froid qui se rencontrent assez fréquemment dans le Royaume-Uni (Verne, Tour monde,1873, p. 6).Effort obstiné d'une race phlegmatique et patiente (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr.,1908, p. 73):
Grayson était grand, sec, très flegmatique. Sa voix coulait toujours sur le même ton, et il n'hésitait jamais à exprimer nettement sa pensée, disant les plus dures vérités sans hausser la voix. Peisson, Parti Liverpool,1932, p. 76.
2. Emploi subst. C'est un flegmatique (Ac.1798, 1835).
♦ Spéc., CARACTÉROL. [Dans la classification de Heymans − Le Senne] Du type de caractère dont la formule est neas (non-émotif, actif, secondaire). Cf. Mounier, Traité caract., 1946, p. 27.L'émotif, qui éprouve sur soi la séduction d'une âme vibrante, accuse le flegmatique d'indifférence et de médiocrité, sans s'être demandé s'il n'est pas capable de connaître une ferveur à très grandes ondes sous l'eau calme de sa surface (Mounier, Traité caract.,1946,p. 732).
3. [En parlant du caractère, de l'attitude] Qui dénote ce tempérament. Allure, ton flegmatique. La façon d'être flegmatique et tranquille des Hollandais (Stendhal, Rouge et Noir,1830, p. 397).
REM. 1.
Flegmatiquement, adv.D'une manière flegmatique. Il se releva en jurant tandis que Mésange revenait flegmatiquement à sa place (Queneau, Pierrot,1942, p. 173).
2.
Flegmatisme, subst. masc.Tendance à adopter l'attitude, le comportement dominant qui caractérise le flegmatique. « Flegmatisme » signifiera, selon les cas, indifférence médiocre ou maîtrise supérieure de soi (Mounier, Traité caract.,1946,p. 69).
Prononc. et Orth. : [flεgmatik]. Ds Ac. 1694 et de nouv. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. Ca 1210 méd. fleumatique (Guiot de Provins, Bible, éd. J. Orr, 2572); 2. 1674 fig. « qui est d'un caractère calme » (Boileau, Art Poétique, p. 2 d'apr. DG). Empr. au b. lat. phlegmaticus, gr. φ λ ε γ μ α τ ι κ ο ́ ς. Fréq. abs. littér. : 159. Bbg. Arveiller (R.). Fr. mod. 1974, t. 42, p. 279.-Quem. DDL t. 9 (s.v. flegmatiquement).