| PHALLIQUE, adj. A. − [Corresp. à phallus I A] 1. Relatif au phallus en tant qu'objet de culte et/ou symbole de puissance génésique. Culte, danse, symbole phallique. On y ajouta la danse de l'épée. Une fois encore, on retrouve associé l'emblème phallique de la lame au rituel de la mort. Il est clair, du reste, que la mythologie solaire est constamment empreinte d'un caractère sexuel très net (Cuisinier, Danse sacrée, 1951, p.92). 2. Littéraire a) Dont la forme évoque un pénis en érection. Forme phallique. De l'humus noir et vénéneux, gonflé de toutes les fécondités de la corruption, crevé ça et là (...) d'énormes champignons phalliques (Bernanos, Nuit, 1928, p.18).Sur le bord du chemin, s'érigent de place en place les hautes bornes phalliques plantées par les anciens rois de Castille (T'Serstevens, Itinér. esp., 1963, p.321). b) Synon. de génital.Il ne retrouvait même plus le plaisir phallique qu'il y a, paraît-il, à caresser, certaines nuits, son révolver (Abellio, Pacifiques, 1946, p.35). B. − PSYCHANAL. [Corresp. à phallus I B] Relatif au phallus. La conjonction du désir en tant que le signifiant phallique en est la marque, avec la menace ou la nostalgie du manque à avoir (J. Lacan, Écrits, Paris, éd. du Seuil, 1966, p.694).L'opposition n'est pas masculin/féminin, mais phallique/châtré, eu égard à «l'unisexe» (Chazaud1973). ♦ Femme, mère phallique. Imago de femme doté d'un phallus (interne ou externe) dans le déni de castration. Le petit garçon s'imaginera d'abord une mère phallique, si profonde est son horreur devant un être vivant qui ne possède pas un organe, à son avis, essentiel (Choisy, Psychanal., 1950, p.59). Rem. ,,L'expression femme phallique est souvent employée dans un langage approximatif pour qualifier une femme qui a des traits de caractère prétendument masculins, femme autoritaire par exemple, ceci sans que l'on sache quels sont exactement les fantasmes sous-jacents`` (Lapl.-Pont. 1967, p.310). ♦ Phase, stade phallique. ,,Stade d'organisation infantile de la libido venant après les stades oral et anal et caractérisé par une unification des pulsions partielles sous le primat des organes génitaux`` (Lapl.-Pont. 1967, p.458). Le stade phallique correspond au moment culminant et au déclin du complexe d'OEdipe; le complexe de castration y est prévalent (Lapl.-Pont.1967,p.458). REM. 1. Phalliquement, adv.,hapax. Un corps et des ailes de vautour, des pattes d'ibis et il est phalliquement humain (Du Camp, Nil, 1854, p.221). 2. Phallistique, adj.,hapax. Cornes phallistiques (Queneau, Si tu t'imagines, Petite suite, 1952, p.332). Prononc. et Orth.: [falik]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1721 subst. fém. plur. «fêtes en l'honneur de Bacchus» (Trév. t.4, col. 2190); 2. a) 1819 (Boiste: emblème phallique); b) 1922 psychanal. (S. Jankélévitch, trad. Freud, La Psychopathologie de la vie quotidienne, p.227, Payot ds Quem. DDL t.29: la nature phallique de cette action symbolique); 1926 mère phallique (R. Laforgue, À propos du surmoi, Communication, 30 nov., in R. fr. de psychanal., 1reannée, no1, 79 sqq (1927) ibid.); 1946 phase phallique (Mounier, Traité caract., p.144); 1950 stade phallique (Choisy, op. cit., p.45). Empr. au b. lat. phallicus «phallique», et celui-ci au gr. φ
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ς «qui concerne le phallus» (et subst. neutre φ
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κ
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ν «chant phallique»), dér. de φ
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λ
ο
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ς «phallus». Fréq. abs. littér.: 10. |