| PEUH, interj. [S'emploie pour marquer l'appréciation négative, le désaccord dédaigneux ou l'indifférence du locuteur à propos de qqc. ou de qqn] «À mon ange Ophélie, à la reine des belles». Reine des belles! Peuh! vulgaire compliment! (Dumas père, Hamlet, 1848, II, 3, p.194).Il reconnut le prince d'Errol (...) −Ah!... Eh bien, ça va-t-il mieux, votre poitrine? −Peuh! −Bah! vous avez bonne mine (...). Et le Caire, est-ce drôle? −Peuh, pas trop! (Feuillet, Camors, 1867, pp.31-32).Voilà une jolie femme, dit M. Bergeret, (...) −Peuh! dit M. Mazure, c'est une poupée (A. France, Bergeret, 1901, p.116).Attention à l'abus que font certains journaux de ces titres exorbitants composés en énormes majuscules, à propos desquels un humoriste a pu dire un jour: Peuh! beaucoup de capitales, mais bien peu d'intérêt! (Coston, A.B.C. journ., 1952, p.174).− Empl. subst. masc. Bonne-Âme avec des hochements de tête (...) des peuh bonnassement désespérants, jetait sa soeur dans un travail irrité, un effort grincheux (E. de Goncourt, Faustin, 1882, p.133). Prononc. et Orth.: [pø]. Homon. peu, formes du verbe pouvoir. Étymol. et Hist. 1831 (Hugo, Notre-Dame de Paris, livre dixième, chapitre 5, éd. M. F. Guyard, p.504). Onomatopée. |