| PERPÉTRER, verbe trans. Accomplir, exécuter (un acte malfaisant, délictueux, criminel). Les détails du crime dont je vais vous parler n'ont pas été connus au delà du département où il fut perpétré (Balzac, Muse départ., 1844, p.136).N'est-il pas avéré que plusieurs jurés de ce tribunal se sont laissés corrompre par l'or des accusés, et que le président Montané a perpétré un faux pour sauver la tête de la fille Corday? (A. France, Dieux ont soif, 1912, p.116).− Empl. pronom. passif. Des murs sourds et aveugles, parfaitement inattentifs et indifférents à ce qui pouvait bien se perpétrer à leur base (Gide, Ainsi soit-il, 1951, p.1201). − P. ext., p.plaisant., littér. Faire, accomplir. Le baron serait en droit de trouver fort mauvais que je choisisse sa maison pour y perpétrer mes imprudences (Augier, Beau mariage, 1859, p.147).Pouvez-vous m'apporter un petit arsenal à perpétrer des chefs-d'oeuvre, porte-plume, plumes (Verlaine, Corresp., t.2, 1886, p.56).Il y a longtemps que mon père n'a pas perpétré quelque belle extravagance (Duhamel, Maîtres, 1937, p.122). Prononc. et Orth.: [pε
ʀpetʀe], (il) perpètre [-pεtʀ
̭]. Ac. 1694, 1718: perpetrer; dep. 1740: -pé-. Étymol. et Hist. 1232 parpreté «exécuter un acte criminel, un forfait» (Clerm., B.N. 4663, fo101 vods Gdf. Compl.); 1356 fais perpetrés (Mémoire ds Livre Roisin, éd. Brun-Lavainne, p.163). Empr. au lat. perpetrare «achever, exécuter, accomplir, consommer». Fréq. abs. littér.: 38. |