| PELISSE, subst. fém. A. − HIST. DU COST. Vêtement de dessus, masculin ou féminin, long ou court, avec ou sans manches, garni, doublé ou fait de fourrure. [Les] chevaux [des Russes] (...) effrayés à la vue des Polonais couverts de pelisses d'ours, le poil en dehors, refusaient d'avancer contre ce qui leur semblait une armée de bêtes féroces (Mérimée, Faux Démétrius, 1853, p.112).Nous emportons un immense convoi de pèlerins asiatiques. Gens de l'Asie Mineure, Tcherkesses, Boukhariens, gens à pelisses ou kaftan de fourrure (Fromentin, Voy. Égypte, 1869, p.118): 1. La pelisse en peau de mouton, avec la laine en dedans, est [aux environs du xes.] le vêtement typique des montagnards de Bulgarie; étroite, descendant à mi-jambes et ornée de brandebourgs sur l'ouverture de devant, c'était à la fois un costume populaire et un vêtement de cour, porté aussi par le roi.
F. Boucher, Hist. du cost., Paris, Flammarion, 1965, p.153. − En partic. ♦ À la fin du xviiies., manteau de femme, tenant de la cape et du mantelet, ample et ouaté, bordé de fourrure et avec deux fentes pour passer les bras, parfois muni d'un coqueluchon, qui sera porté au début du xixes. et à l'époque romantique pour les sorties du soir (d'apr. F. Boucher, loc. cit.). Des passants enveloppés dans leurs manteaux, une ou deux femmes en pelisse et un cabriolet roulant lentement et en silence sur la neige (Barb. d'Aurev., Memor. 1, 1836, p.92).La jeune femme était enveloppée d'une grande pelisse qui lui laissait les bras libres, et dont le capuchon, rejeté en arrière, découvrait sa belle tête pâle de courroux, et sa luxuriante chevelure blonde (Ponson du Terr., Rocambole, t.3, 1859, p.191).V. mante1ex. ♦ À la fin du xixeet au déb. du xxes., grand pardessus d'homme fourré, porté surtout avec une tenue de soirée. Simon posa sur un grand coffre Renaissance son manteau gris, aux revers chiffonnés, parmi les beaux manteaux de serge noire et les pelisses à cols de loutre ornés de rubans de la légion d'honneur ou de rosettes à socle (Druon, Gdes fam., t.1, 1948, p.33). − Au xixes. et jusqu'en 1930 env., manteau d'enfant long, ouatiné et muni d'une pèlerine. Les élèves avaient leur escalier qui prenait dans un immense vestibule rond, avec un poêle chauffé à blanc qui ronflait au milieu. On pendait les manteaux, les pelisses tout autour, aux murs (Triolet, Prem. accroc, 1945, p.285). SYNT. Pelisse chaude, bordée d'hermine, doublée de fourrure; pelisse de (en) cachemire, drap, satin, soie, velours; pelisse de fourrure, de castor, de mérinos, de renard; pelisse à capuchon, à col de fourrure d'astrakan; pelisse d'hiver, du soir, de voiture. − COST. MILIT. ♦ Sous le IerEmpire, veste large, d'origine hongroise, s'arrêtant à la taille, garnie de brandebourgs et portée en grande tenue, jetée sur l'épaule et fixée au cou par une tresse. Un chevau-léger polonais... je le vois encore avec ses basanes et son charivari bleu, outre une pelisse de hussard et une toque de cosaque (Adam, Enf. Aust., 1902, p.93).V. galamment ex. 1: 2. ... l'exemple des peintres fut si prestigieux que beaucoup de sculpteurs ne purent demeurer insensibles au spectacle de la réalité, oublier que ces dolmans, ces pelisses, ces sabretaches étaient les accessoires de la gloire française.
Hautecoeur, Art sous Révol. et Emp., 1954, p.63. ♦ Veste plus longue, de même couleur que la tunique, bordée d'astrakan noir, portée par les officiers de toutes armes jusqu'en 1914 (d'apr. Lar. encyclop.). B. − Usuel. Manteau, souvent imperméable, doublé de fourrure naturelle ou synthétique, porté surtout par les femmes. Pelisse imitation daim, imperméable. Quand mode et confort s'accordent, ils donnent cette superbe pelisse 83 % polyester, 17 % coton, chaudement fourrée imitation mouton 100 % acrylique (Textiles de la Blanche Porte, automne-hiver 1982-83).Pelisse (...) en fine toile enduite (...). Corps doublé flancs de marmotte et col châle doublé marmotte pleine peau (Catal. La Redoute, automne-hiver, 1982-83, p.198). Prononc. et Orth.: [pəlis]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. Ca 1150 pelice (Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 4093). Du b. lat. pellicia «vêtement fait de peaux» (Isidore, Orig. sive Etym. Originum libri, éd. W. M. Lindsay, XIX, XXIV, 1) subst. issu du lat. tardif pellicius, pelliceus «fait de peaux (dér. de pellis, v. peau)» en sous-entendant un terme comme tunica ou vestis (cf. pellicia vestis usuel dep. Tertullien, v. Blaise Lat. chrét.). Fréq. abs. littér.: 196. |