| PAUVRET, -ETTE, adj. et subst. I. − Adjectif A. − [Corresp. à pauvre I A] Un peu pauvre. Comme je vous l'ai dit, j'étais notaire à Rouen, et un peu gêné, non pas pauvre, mais pauvret, mais soucieux, forcé à une économie de tous les instants, obligé de limiter tous mes goûts (Maupass., Contes et nouv., t.1, Divorce, 1888, p.1095).Moi, je pense à la vieille, une vieille femme, pauvrette et ancienne comme la mère de Villon, chez qui j'avais trouvé un refuge (Tharaud, Relève, 1919, p.60). B. − Au fig. [Corresp. à pauvre II B] De peu de qualité, très modeste. Je débouchai le fond [du kaléidoscope], dénombrai les morceaux de verre, et sortis du fourreau de carton trois miroirs; puis les remis; mais, avec eux, plus que trois ou quatre verroteries. L'accord était pauvret; les changements ne causaient plus de surprise (Gide, Si le grain, 1924, p.352).Simon jugea ses roses un peu pauvrettes, et excessif l'accueil qui leur était fait (Druon, Gdes fam., t.2, 1948, p.150). II. − Subst. [Terme de commisération ou de tendresse empl. à l'égard d'un enfant ou d'un adulte] Pauvre petit, pauvre petite; pauvre fille, pauvre garçon. Carreau est l'acteur qui fait le second amant, un pauvret sans voix et gentil (Taine, Notes Paris, 1867, p.2).La belle s'étant retirée un instant dans sa cabine, pour écrire à son amoureux, (...) Edwards accourut la rejoindre, surprit la lettre révélatrice, empoigna la pauvrette qui se sauvait, sous une avalanche de torgnoles, et la jeta tout bonnement à l'eau, où elle se noya (L. Daudet, Brév. journ., 1936, p.28). Prononc. et Orth.: [povʀ
ε], [-εt]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist.1. Adj. 1267 (Vie de St Thibaut, éd. R. Th. Hill, Poem II, 87); 2. subst. 1461-69 (Farce de Maistre Pathelin, éd. R. T. Holbrook, 1378). Dér. de pauvre*; suff. -et*. Fréq. abs. littér.: 73. Bbg. Hasselrot 1957, p.174. |