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PAUSE, subst. fém.
A. −
1. Suspension, interruption momentanée d'une activité ou d'un processus. Faire une pause; une pause de quelques minutes. Dans ce chaos de bruit, de mouvements, À travers le roulis, les coups, les sifflements, Au milieu d'une pause et d'un affreux silence (Lamart., Jocelyn, 1836, p.654).N'imitez pas (...) mes longues pauses dans notre correspondance (Flaub., Corresp., 1844, p.155).V. éventail ex. 1:
1. ... accélération du pouls qui devient irrégulier, pause respiratoire de plus en plus marquée jusqu'à la syncope terminale. Le malade meurt sans avoir repris connaissance... Quillet Méd.1965, p.338.
2. En partic.
a) Temps de silence marqué par un locuteur dans l'interlocution ou le discours. Dire, reprendre, continuer, ajouter après une pause; pause expressive, significative. Maintenant, jeune homme?... Il se fit une pause éloquente pendant laquelle ces deux hommes se regardèrent. −Nous ne nous sommes jamais vus, reprit Cointet (Balzac,Illus. perdues, 1843, p.585).La solennité de ses pauses, où le regard appuie la parole dite (Goncourt, Journal, 1871, p.836):
2. Une pause de quelques secondes prépara l'effet qui allait suivre. −Ta mise est un peu négligée. Sans doute n'est-ce pas ta faute (...). Joseph devint aussi rouge que si on l'eût souffleté. Green, Moïra, 1950, p.66.
[Empl. dans les indications scéniques au théâtre] Longue pause. −Mouvement de paupières. Monsieur Badilon, plus bas: M'entendez-vous? (Claudel, Otage, 1911, iii, 4, p.290).
b) Temps de repos interrompant une activité. Prendre quelques minutes de pause; faire la pause. Le roulement de tambour annonçait la brève pause qui coupe les classes (Lacretelle, Silbermann, 1922, p.27).Ce travail (...) fatigue vite. Les faucheurs font des pauses régulières (Pesquidoux, Chez nous, 1923, p.76):
3. ... l'entracte −la pause −est nécessaire dans une oeuvre très longue, sans quoi l'attention du spectateur s'émousse, car, sans détente, il est impossible de supporter la même tension durant plusieurs heures. Lifar, Traité chorégr., 1952, p.76.
P. ext., fam. ou vieilli. Station, séjour prolongé en un lieu. Sous le prétexte de s'adonner à l'agriculture, le vieux seigneur y avait fait [à Villepreux] des pauses plus longues (Sand, Compagn. Tour de Fr., 1840, p.202).
SPORTS. Temps de repos entre deux mi-temps, deux rounds. Durée du jeu: deux fois trente minutes avec pause de dix minutes pour les seniors et juniors masculins (Jeux et sports, 1967, p.1391).
ART MILIT. Temps de repos interrompant un exercice, une marche. Il (...) sifflait une pause de deux heures, et ses poilus se baladaient librement, bien couverts par un réseau de sentinelles avancées (Vercel, Cap. Conan, 1934, p.89).
Loc., arg. des soldats. Ce (n')est pas la pause. ,,Ça barde`` (Esn. Poilu 1919, p.394). P. ext. Ce (n')est pas de la pause. Ce n'est pas de tout repos. Ces jours-là, c'était pas de la pause, on remontait, descendait la côte des quantités de fois avec des bardas énormes (Céline, Mort à crédit, 1936, p.289).
c) Dans les domaines milit., socio-pol.Phase de ralentissement dans la mise en oeuvre d'une stratégie militaire, politique. Synon. trève.Marquer une pause. M. Léon Blum parle de la «pause» envisagée par le gouvernement (La Croix, 23 févr. 1937, p.7).Fin 1942 l'usure des deux adversaires (...) était telle qu'elle entraîna pendant près d'un an une pause relative dans les opérations (Le Masson, Mar., 1951, p.11).
B. − Spécialement
1. MUS. Silence correspondant à la durée d'une mesure; p.méton., le signe notant ce silence. Par une dérogation exceptionnelle aux habitudes de Beethoven, la pause terminale de l'adagio [de la neuvième symphonie] ne porte pas de point d'orgue (Chantavoine, Symph. Beethoven, 1932, p.263).Une pause d'une mesure et l'on revient au ton de ré (Ghéon, Prom. Mozart, 1932, p.382).
2. PHONÉT. Suspension de très courte durée de la phonation, accompagnée d'une modification de la courbe mélodique, intervenant en différents points de l'énoncé et susceptible de valeur distinctive, démarcative ou expressive. Les pauses durent en moyenne 100 ms [microsecondes] de plus pour les hommes mais les dispersions pour les deux sexes sont les mêmes (environ 19 %) (...). La durée moyenne des pauses correspondant aux fins de phrases (marquées par un point) est presque deux fois plus importante que celles des pauses en général (1,1 s [seconde] pour les deux sexes) (Rech. sur la prosodie du fr., Grenoble, Publ. de l'Université des lang. et lettres, 1979, p.206).
Pause métrique. Suspension de la phonation marquant la fin du vers. Le vers est délimité par l'achèvement d'une figure métrique, qui se manifeste par une pause métrique; parfois il est également marqué par la rime (Ducrot-Tod., 1972, p.241).
REM. 1.
Pausaire, subst. masc.,antiq. romaine. Prêtre d'Isis qui, au cours de processions, déposait la statue de la déesse dans des chapelles disposées le long des rues (d'apr. Lar. 19e-20e). P. anal. Le pausaire chargé d'ordonner les pauses du pesant appareil [le char du Christ] (Morand,Flagell. Séville, 1951, p.10).
2.
Pausal, -ale, -aux, adj. mus.,ling. Relatif à une pause. L'hébreu, comme l'arabe, accentue plus fortement la fin de phrase. Ce phénomène entraîne un allongement de voyelle dans le vocable qui est suivi d'une ponctuation forte. C'est la forme pausale (Encyclop. univ.t.81970, p.273, col. a).
3.
Pause-, élém. de compos.Élém. entrant dans la constr. de mots comp. fam. dont le 2eélém. suggère l'activité à laquelle on se livre pendant la pause. a)
Pause(-)café,(Pause café, Pause-café) subst.fém.Courte interruption du travail pendant laquelle on prend une tasse de café ou tout autre rafraîchissement. Encore inconnue en 1960 la pause café a été adoptée depuis par 2347 entreprises (Paris-Match, 15 oct. 1966ds Gilb. 1971).
b)
Pause(-)crédit,(Pause crédit, Pause-crédit) subst. fém.L'OCEFI vous propose: la pause crédit. (...) Pourquoi ne pas avoir la possibilité de maîtriser son crédit, de suspendre le paiement d'un certain nombre de mensualités lorsque cela sera nécessaire (Le Point, 12 janv. 1976, p.16).
c)
Pause-déjeuner, subst. fém.En 1972, c'était ici [chez Honeywell Bull] l'heure militaire 7 h 30 - 17 h 30, avec une heure et demie de pause-déjeuner (Le Point, 8 mars 1976, p.64, col. 1).
d)
Pause-détente, subst. fém.Je veux participer à la création, au bord des routes, de nouveaux postes de secours, en plus des 5000 existant déjà, et l'été au développement des stations «pause-détente» (Le Point, 11 avr. 1977, p.24).
e)
Pause-dîner, subst. fém.Les communistes demandent aussitôt une suspension de séance, que Mauroy refuse. Ce n'est qu'en profitant de la pause-dîner, l'heure suivante, qu'ils mettent au point un texte offusqué (Le Point, 3 janv. 1978, p.42, col. 2).
f)
Pause-fromage, subst. fém.Nous vous rappelons qu'à la place des trompe-faims qui font des miettes dans votre tiroir de bureau et vous font par ailleurs grossir, il est conseillé de faire plutôt une pause-fromage avec un morceau d'Emmental (Le Nouvel Observateur, 24 oct. 1981, p.29).
g)
Pause(-)pipi,(Pause pipi, Pause-pipi) subst. fém.(Ds Rob. Suppl. 1970).
h)
Pause-promenade, subst. fém.En voiture, d'ailleurs le chien se conduit bien. À charge pour vous de veiller à son confort. N'oubliez pas la pause-promenade, le biscuit ou les croquettes qui remplacent un repas (Elle, 30 juill. 1979, p.65, col. 1).
i)
Pause(-)repas,(Pause repas, Pause-repas) subst. fém.(Ds Gilb. 1971).
j)
Pause-thé, subst. fém.Il est possible que les syndicats britanniques −les Trade Unions −soient trop lourds dans les circonstances actuelles. Beaucoup d'Anglais râlent contre le pouvoir énorme des «shop stewards», ces délégués syndicaux qui peuvent mettre des usines en grève pour le respect de la «pause-thé» (Elle, 3 juin 1986, p.41, col. 3).
4.
-pause, élém. formantÉlém. tiré du gr. π α υ ̃ σ ι ς «cessation, fin», entrant dans la constr. de plusieurs mots sav. a) Dans le domaine méd.V. ménopause.b) Géophys. V. magnétopause (s.v. magnéto-), stratopause (s.v. strato-), tropopause (s.v. tropo-) et aussi: α)
Mésopause, subst. fém.Limite extérieure de la mésosphère (d'apr. Sc. Techn. spat. 1978).
β)
Plasmapause, subst. fém.,,Limite externe de la plasmasphère, caractérisée par une brusque décroissance de la densité électronique`` (Sc. Techn. spat. 1978).
γ)
Turbopause, subst. fém.,,Limite supérieure des échanges liés à des phénomènes de turbulence, située à environ 100 kilomètres d'altitude`` (Sc. Techn. spat. 1978).
Prononc. et Orth.: [po:z]. Att. ds Ac. dep.1694. Étymol. et Hist.1. 1393 mus. «silence» (Eustache Deschamps, L'Art de dictier ds OEuvres, éd. G. Raynaud, t.7, p.271); 2. 1478-80 «suspension momentanée d'une activité, d'un discours» (G. Coquillart, Le Plaidoié ds OEuvres, éd. M. J. Freeman, p.24). Empr. au lat. pausa «cessation, arrêt, pause, trêve». Grant pause «long moment» en 1372-73 (Froissart, La Prison amoureuse, éd. A. Fourrier, 2845) représente le mot pose* influencé dans sa graph. par le lat. pausa. Il est peu probable que l'ital. pausa soit à l'orig. du sens mus. de pause comme le propose Bl.-W.1-5car il n'est att. dans ce sens que dep. 1558 (d'apr. DEI). Fréq. abs. littér.: 1115. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 832, b) 492; xxes. a) 2438, b) 2301.