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PAUMER, verbe trans.
Arg. et pop.
A. −
1. Vx. Donner un, des coup(s); frapper. Paumer la gueule. Pour t'apprendre à qui tu parles, je te veux paumer la gueule! (E. Pérochon, Milon, 1936ds P. Rézeau, Notes sur le lexique d'E. Pérochon ds R. Ling. rom. t.42 1978, p.113).
Recevoir (un coup). Il y a aussi un papa Maubrun en acier chromé dans la Salle des Gardes (...). Vous verrez le trou dans son armure. Il a dû paumer un drôle de coup (M. de Saint-Pierre, Les Aristocrates, 1954ds Rob.).
2. Attraper, prendre sur le fait, arrêter. La garde est arrivée, on nous a paumé[s] tous les deux (Vidocq, Mém., t.3, 1828-29, p.110).Dis donc, vieux, moi, ton salut, je m'en fous, mais il y a le commandant, là derrière, qui vient d'en paumer trois et de prendre leurs noms!... (Vercel, Cap.Conan, 1934, p.45).
Paumer marron. V. marron3.
B. − Perdre (quelque chose). Paumer son temps. Le radin paume tout, en voulant trop palper (Marcus, Quinze fables, 1947, p.10).C'était un Espagnol, amoché des gambilles Paumant son raisiné (Stollé, Douze récits hist., 1947, p.7).Je pouvais bien me permettre encore de paumer une brique dans ce parcours idiot (Simonin, Touchez pas au grisbi, 1953, p.77).
Se faire paumer:
. Pour séduire les filles, pour épater les bleus, on parlait fort, on crânait, et lorsqu'on croisait les hommes d'un régiment relevé qui descendait au repos, on les regardait de haut, un peu gouailleurs. −C'est bon qu'à se faire paumer les tranchées que les autres prennent... −Aie pas peur, tu ne la gagneras pas, la croix de bois! Dorgelès, Croix de bois, 1919, p.182.
En partic. Perdre au jeu. J'ai floué au brême, et j'ai paumé du pognon. [=] J'ai joué aux cartes, et j'ai perdu de l'argent (Dict. compl. arg., 1844, p.41).−Rodolphe m'assure que vous jouez Peau-de-Pou dans la troisième, dit le Tonton. −Exact. −Folie! s'exclame le Tonton. Folie! deux thunes de paumées! sans phrases! −Deux, vous voulez dire vingt (Queneau, Loin Rueil, 1944, p.67).
Empl. pronom. Se perdre, se fourvoyer. Le chauffeur (...) démarra. César se retourna (...) il eut le temps de bigler [par la vitre arrière] une silhouette élégante qui se paumait dans l'obscurité (Le Breton, Rififi, 1953, p.84).
Prononc. et Orth.: [pome], (il) paume [po:m]. Att. ds Ac. 1762-1878. Étymol. et Hist.1. Ca 1290 «toucher de la main le livre saint en guise de jurement» (Britton, Lois d'Angl., éd. F. M. Nichols, 1, p.347); 2. 1394 part. passé paumé «se dit du bois d'un cerf en forme d'une paume de main» (Hardouin, Trésor de vénerie, 1693); 3. 1489 «perdre» (Villon, Ballades en jargon, éd. A. Lanly, IX, 16 et 24); 4. 1649 pomer la gueule (à qqn) «donner un coup, frapper» (Troisième partie de l'agréable conférence de deux paisans, 4 ds Quem. DDL t.19); 1664 paumer la gueule (Th. Corneille, Baron d'Albikrac, I, 3 ds Littré); 5. 1815 part. passé paumée marron «prise sur le fait» (ds Esn.); 6. 1883 se paumer «s'égarer» (Larchey, Dict. hist. arg., 2eSuppl., p.116); 7. 1899 part. passé subst. une paumée «une fille perdue» (ds Esn.); 1947 un bled paumé «isolé, perdu» (Stollé, op. cit., p.3). Dér. de paume*; dés. -er. Fréq. abs. littér.: 20. Bbg. Chautard Vie étrange Arg. 1931, p.528. _Quem. DDL t.7, 19. _Sain. Arg. 1972 [1907] p.129.