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PATTE1, subst. fém.
A. − [Chez l'animal] Chacun des membres ou appendices pairs et articulés qui prennent appui sur le sol et soutiennent le corps assurant à la fois les fonctions de locomotion et pour certains de préhension. Quelques instants après, Madame Vauquer descendit au moment où son chat venait de renverser d'un coup de patte l'assiette qui couvrait un bol de lait et le lapait en toute hâte (Balzac,Goriot, 1835, p.51).Trois dindes superbes (...) dormaient sur le dos, la gorge recousue, dans l'éventail noir de leur queue élargie. À côté, sur des assiettes, étaient posés des abatis, le foie, le gésier, le cou, les pattes, les ailerons (Zola,Ventre Paris, 1873, p.789):
1. À peine la fourmi exténuée avait-elle atteint le bord de l'abîme qu'elle glissait de nouveau. Et soudain, elle se sentit prise par une patte. Elle se débattait, mais le monstre l'entraînait lentement sous la terre. Mauriac,Myst. Frontenac, 1933, p.139.
SYNT. Forte, grande, grosse, longue, petite patte; patte allongée, antérieure, articulée, cassée, courte, gauche, grêle, intermédiaire, mince, onglée, palmée, postérieure, raidie; [chez les non vertébrés] pattes ambulatoires, natatoires, mâchoires, fausses pattes; patte de derrière, de devant; patte d'une araignée; pattes d'un chat, d'un chien, d'un lion; pattes de crabe, de crevette, d'écrevisse, de grenouille; patte d'insecte; patte de canard, d'oiseau; coup de patte; paire de pattes; casser la patte; donner, tendre la patte; marcher sur la patte d'un chat, d'un chien.
Bas les pattes! [Défense faite à un chien dressé sur ses pattes de derrière de poser les pattes de devant sur qqn ou qqc.] P. anal., v. infra B 1.
Nos compagnons à quatre pattes. [Périphrase désignant des animaux domestiques familiers comme chiens, chats] Il y avait du monde, sur les bancs, des gens qui soupaient et déballaient des provisions et du pain, des flâneurs qui regardaient les navires, des gamins qui se poursuivaient, des vieilles femmes qui promenaient en laisse leur compagnon à quatre pattes (Van der Meersch,Empreinte dieu, 1936, p.245).
Mouton à cinq pattes. V. mouton D 3.
[En parlant d'un chat] (Faire) patte de velours. Rentrer ses griffes (au fig., v. infra B 1). Admis à ses repas sans qu'il me réprimande, Je prends de bons morceaux, et puis je les demande En faisant patte de velours (Florian,Fables, 1792, p.77).
[En parlant d'un chien] Lever la patte. Uriner. Je passe ma tête entre les barreaux, je terrorise le mauvais passant, et le chat qui attend la nuit pour herser les bégonias, le chien qui lève la patte contre le géranium-lierre (Colette,Mais. Cl., 1922, p.219).
Loc. fig.
Ne pas casser trois pattes à un canard. V. canard B 1 b.
Couper des pattes de mouche en rondelles. V. chercher* un poil sur un oeuf.Oui, vous, tous autant que vous êtes, même les astronomes. Toi, tu coupes des pattes de mouche en rondelles microscopiques et tu dis: la science pure (Duhamel,Maîtres, 1937, p.49).
B. − [Le mot patte appliqué à l'homme]
1. [Substitut fam. de main ou de doigts de la main] Des pattes d'araignée (v. araignée B 3); de grosses pattes; des pattes sales. L'attachement du pauvre Gottlieb m'a vivement attendrie, et je l'en ai remercié en serrant sa grande patte noire qui sent le cuir et la poix d'une lieue (Sand,Ctessede Rudolstadt, t.1, 1844, p.257).Tant qu'il y aura de l'encre, il y aura de la noirceur; tant que la patte de l'homme tiendra la plume de l'oie, les sottises frivoles engendreront les sottises atroces (Hugo,Quatre-vingt-treize, 1874, p.226):
2. Elle s'énervait; et, un jour qu'il était tranquillement assis, à distance respectable des dangereuses petites pattes, une impatience la prit: d'un mouvement si prompt qu'elle n'eut pas le temps de réfléchir, elle lui colla sa menotte sur les lèvres. Rolland,J.-Chr., Matin, 1904, p.195.
Expr. souvent fig.
(À) bas les pattes! [Pour signifier la défense de toucher ou l'interdiction de gestes déplacés] Mais à toute caresse, comme à toute menace, je crierai: à bas les pattes! (Verlaine,Corresp., t.1, 1874, p.148).
Coup de patte. Trait de critique vive et malveillante que l'on décoche à quelqu'un incidemment. Je vous adresse ci-jointe la réponse que j'ai faite à la Note du [Comte de Roumantzof] (...). Vous y verrez comment, à travers la phrase la plus polie, je lui ai cependant donné mon coup de patte. Je veux bien qu'il me croie prudent, mais pas imbécile (J. de Maistre,Corresp., 1808, p.76).
Graisser la patte à qqn. V. graisser I A 1 a.
Mettre la patte sur. Se saisir de quelqu'un ou de quelque chose pour se l'approprier de manière exclusive; découvrir ce qu'on cherchait. Du côté de Naples on assure que les choses s'arrangent, malgré l'envie qu'ont les Anglais de mettre la patte sur la Sicile (Mérimée,Lettres Ctessede Montijo, 1856, p.57).Eux, qu'ils y viennent, qu'ils mettent la patte dessus! Des fois! J'aimerais mieux donner des huîtres au chat de ma concierge (Benjamin,Gaspard, 1915, p.50).
Montrer patte blanche. V. blanc I B 1 c.
(Avoir de) la patte. Habileté, virtuosité, style caractéristique d'un artiste, perceptible dans ses oeuvres. Pas si rouillé que cela, notre virtuose. De la patte, du mordant, un archet bien collé à la corde et qui pesait avec une égalité, une constance fort remarquables (Arnoux,Rêv. policier amat., 1945, p.192).
(Faire) patte de velours. ,,Se donner une apparence douce et inoffensive, alors qu'on est en mesure de blesser`` (Rey-Chantr. Expr. 1979). La législation anglaise est un tigre apprivoisé. Elle fait patte de velours, mais elle a toujours ses griffes (Hugo,Homme qui rit, t.2, 1869, p.195).
Tirer qqn des pattes d'une personne. Soustraire quelqu'un à la domination, à l'influence d'une personne. Ah ! quelle bonne oeuvre vous accompliriez, ma chère enfant, si vous m'aidiez à le tirer [mon fils] des pattes de cette Lucy Mary (...) car c'est Lucy Mary maintenant, vous savez! (Feuillet,Paris., 1881, pp.72-73).
Tomber entre, sous, dans les pattes de qqn. Être sous la dépendance, à la merci de quelqu'un. Mes amis, tenez-lui compte des circonstances atténuantes, dit Blondet, il est tombé dans les pattes d'un homme habile en sortant des griffes de la misère (Balzac,Mais. Nucingen, 1838, p.595).
2. [Substitut pop. et fam. de pied] :
3. [Jean au marquis:] voilà le page de M. le curé (...). Il a aux pattes des escarpins de chêne un peu plus solides que les vôtres, et il va marcher aussi vite vers Cuzion qu'un trait de scie dans une planche de sapin. Sand,Péché de M. Antoine, t.2, 1845, p.93.
À pattes. À pied. −Et puis, ajoutait un autre [spectateur du Palais-Royal], comme c'est gai de venir ici du haut de Belleville. Plus de sapins à cause d'Exposition. J'ai usé mes plantes. −Tu ne sais donc plus aller à pattes? −Non, j'ai la flemme (Zola,Théâtreds Le Gaulois, 8 mai 1878, t.2, p.700).
Être sur ses pattes. Être sur ses pieds, tenir debout, être en vie. Lisa leva brusquement la tête. −Tiens! vous êtes sur vos pattes... Eh bien? quoi donc? vous avez failli claquer? (Zola,Pot-Bouille, 1882, p.384).
Remettre sur pattes. Faire recouvrer la santé. Ce soleil est chaud!... on y cuirait un oeuf!... c'est ça qui vous remet sur pattes! (Gyp,Gde vie, 1891, p.78).
Retomber sur ses pattes. Rétablir habilement une situation critique. (Ds Rey-Chantr. Expr. 1979).
3. [Substitut à la fois de main et de pied] (Se mettre) à quatre pattes. (Se mettre) dans la position d'un animal, pieds et mains au sol. Mais comparez à la petite-maîtresse qui fait des discours à son amour de chien; elle se met à quatre pattes; elle rend au chien un amour de chien (Alain,Propos, 1913, p.157).
4. [Substitut pop. et fam. de jambe] Avoir des inquiétudes dans les pattes, se faire du mal à une patte. Je ne peux plus faire un pas sans risquer d'atroces douleurs, moi qui aimais tant à me servir de mes pattes! (Sand,Corresp., t.6, 1875, p.363).Landry, le pauvre enfant (...) est tout pattes comme une araignée (Fabre,Xavière, 1890, p.16).
Avoir un fil à la patte. V. fil I A 2 c.
Avoir une patte folle. Présenter une infirmité à une jambe qui ne permet pas d'en contrôler le mouvement régulier; boiter. [L'enfant à Constance:] −Toi aussi, t'es infirme (...). C'est une gentillesse qu'il a voulu me dire, cet innocent? Patte folle et patte molle, nous sommes tous deux de la famille Tordue (H. Bazin,Lève-toi, 1952, p.57).
En avoir plein les pattes. ,,Être fatigué pour avoir trop marché`` (Rey-Chantr. Expr. 1979). Synon. en avoir plein les bottes (v. botte2B 1 c).−(...) Voulez-vous dire à vos hommes d'attendre? −Pas trop, j'espère! Les pauvres diables en ont plein les pattes. Vous n'avez pas l'air de vous douter qu'il est bientôt une heure du matin (Romains,Hommes bonne vol., 1938, p.147).
Être bas sur pattes. Avoir les jambes courtes. Un petit homme bas sur pattes, à tête chafouine, s'avança vers le comptoir (Roy,Bonheur occas., 1945, p.53).
Se faire faire aux pattes. Se faire prendre ou arrêter. Faire aux pattes. Faire prisonnier. Protégés sur notre droite et sur notre gauche, précédés d'hommes le mousquet au poing et les grenades à la ceinture, nous montions en ligne sans aucune impression de péril. J'entendais chuchoter: «Ce serait rigolo s'il était fait aux pattes, le type!» Mais le silence régnait sur le bois maléfique (Mauriac,Journal 3, 1940, p.300).
Ne pas être mal en pattes. Être en condition physique satisfaisante. Comme il marche, votre papa, comme il marche! Ah! il n'est pas mal en pattes (Bourget,Drame, 1921, p.197).
Ne pouvoir remuer ni pied ni patte. Être réduit à une complète immobilité. Je suis arrivé avant-hier, et me suis reposé hier toute la journée, je ne pouvais remuer ni pieds ni pattes; ainsi j'ai mis 8 jours, et me suis reposé le 9e(Balzac,Corresp., 1835, p.674).
Tirer, traîner la patte. Marcher avec difficulté du fait de l'âge, d'une infirmité, de la fatigue. Il traînait la patte, à cause d'une espèce de douleur rhumatismale, ou de sciatique, il ne savait au juste, dont il n'avait pas pu se débarrasser depuis le début de l'hiver (Romains,Hommes bonne vol., 1939, p.148).
Tirer dans les pattes de/à qqn. Nuire à quelqu'un en déjouant ses projets. (Dict.xxes.).
Se tirer des pattes. Fuir, se sauver. «Bonsoir, cher et charmant ami. Hé bien, c'est comme ça que vous vous tirez des pattes sans me dire adieu», dit le baron avec un sourire de bonhomie et de suffisance (Proust,Prisonn., 1922, p.279).
C. − P. anal.
1. (de forme et d'aspect)
Pattes de lapin ou absol. pattes. Favoris courts. V. lapin A p.anal.
Patte de lièvre. Houppette utilisée par les acteurs pour leur maquillage. Le prince, d'ailleurs, écoutait complaisamment le marquis de Chouard, qui, prenant sur la toilette la patte de lièvre, expliquait comment on étalait le blanc gras (Zola,Nana, 1880, p.1208).
Patte de mouche. V. mouche I C 7.
Pantalon à pattes d'éléphant. Pantalon dont le bas des jambes va en s'évasant. Les plus jeunes posent aux gars «affranchis» avec leur pantalon à patte d'éléphant, leur foulard tordu sur leur nuque rasée (Dabit,Hôtel Nord, 1929, p.50).
2. [Le mot patte appliqué à un objet] Du toit de la gare, je regarde le soleil se lever et la «Constellation» s'envoler. C'est un avion géant, très haut sur pattes, plus insecte qu'oiseau (Maurois,Journal, 1946, p.131).La voiture cahote, bondit (...) retombe sur ses pattes et continue (...). Et maintenant c'est la forêt, le chemin qui mène à la cabane, une vraie chasse à courre (Vialar,Clara, 1958, p.214):
4. La Tour Eiffel se dressait, là-bas, sur ses grosses pattes, la tête fine, liée par ses antennes invisibles, crépitante de langage Morse. Arnoux,Paris,1939, p.114.
Patte de chaise. Voir Arnoux, Paris, 1939, p.337.
Verre à patte. Verre à pied. Phémie, qui n'avait jamais été au café, paraissait extasiée et ravie de boire dans des verres à patte (Murger,Scènes vie boh., 1851, p.122).
Expr. fig.
N'aller que d'une patte. Être dans une situation précaire. L'atelier de cartonnage de M. Madinier n'allait plus que d'une patte (...) ce serait pain bénit, s'il [le patron] faisait la culbute (Zola,Assommoir, 1877, p.427).
Rester une patte en l'air. Rester en suspens, ne pas connaître de conclusion. Je vais, j'espère, me remettre à la besogne dès que j'aurai fini mon roman, qui est resté une patte en l'air aux dernières pages (Sand,Corresp., t.6, 1870, p.372).
P. métaph. Marcher sur ses/leurs quatre pattes. Prendre appui sur la réalité. Un homme raisonnable et qui a dépassé la trentaine, (...) en arrive très vite à ne plus pouvoir supporter que les idées qui marchent bonnement sur leurs quatre pattes, qui reposent sur des réalités (Barrès,Déracinés, 1897, p.337).
3. Domaines spéc.
a) BOT., HORTIC. [Pour désigner des plantes en lang. pop.] Patte d'araignée. Nigelle des jardins (d'apr. Privat-Foc. 1870). Patte de lapin. L'orpin velu et le trèfle rouge (d'apr. Privat-Foc. 1870). Patte de lion. L'alchémille (d'apr. Privat-Foc. 1870). Patte de loup. Lycope commun (d'apr. Privat-Foc. 1870).
b) BOUCH. Crochet métallique servant à suspendre la viande (d'apr. Havard 1890).
c) CH. DE FER. ,,Chacune des deux branches extérieures, à la pointe-de-coeur d'un croisement de deux rails`` (Lar. encyclop.). Dans les angles obtus [des rails des voies], les rails extérieurs jouent le même rôle que les pattes de lièvre dans les coeurs (Bricka,Cours ch. de fer, t.1, 1894, p.416).
d) CONSTR. Pièce métallique pointue à une de ses extrémités, plate et percée à l'autre, servant à fixer des boiseries dans la maçonnerie, des glaces, divers meubles dans une cloison (Lar. encyclop.). Patte à crochet, à queue d'aronde; patte à glace. Les paliers reposent en général sur des supports en fonte; ceux-ci sont eux-mêmes destinés à être fixés: soit contre un mur, ils sont alors assujettis par des pattes à scellement; soit contre les piliers de l'atelier (Gorgeu,Machines-outils, 1928, p.11).
e) HABILLEMENT
,,Petite bande d'étoffe attachée à un vêtement et qui porte soit un bouton soit une boutonnière ou encore une boucle ou un ruban`` (Lar. mén. 1926). Les pattes de son bonnet sont dénouées et laissent le dessous de son menton à nu (Flaub.,1reÉduc. sent., 1845, p.31).
Rabat de cuir servant à fermer un portefeuille. (Dict.xixeet xxes.). Patte de poche.
Patte d'épaule. Synon. épaulette.Il donnait dans son magasin des trousses, des cravates, des pattes d'épaule, des écussons, des lacets, des flanelles, des couvre-nuques, des crochets pour les cuirs (Benjamin,Gaspard, 1915, p.18).
f) INDUSTR. DU SUCRE. Base d'un pain de sucre. Le sucre commence à s'égoutter et au bout de 12 à 15 heures la base du pain ou patte est devenue blanche et sèche (Rouberty,Sucr., 1922, p.93).
g) MAR. Patte de l'ancre. ,,Partie des ancres en forme de griffes qui est destinée à accrocher dans le fond`` (Le Clère 1960).
h) MENUIS. ,,Partie mobile d'un sergent`` (Jossier 1881).
i) MUSIQUE
,,Petit instrument formé de cinq tire-lignes qui sert à tracer d'un seul coup les cinq lignes de la portée musicale`` (Rougnon 1935).
,,Ouverture inférieure des instruments à vent tels que flûte, hautbois, etc.`` (Rougnon 1935).
j) SYLVIC. ,,Renflement, contrefort au pied d'un arbre au niveau du sol. Arbre marqué à la, en patte`` (Plais. 1969).
4. Arg. (automob. et aviat.)
Une deux pattes. ,,Une deux chevaux (auto)`` (Car. Argot 1977).
Marcher sur trois pattes. ,,Avoir un moteur qui fonctionne mal (trois cylindres sur quatre)`` (Car. Argot 1977). Le débranchement accidentel d'un fil de bougie doit en être la cause, le moteur marche sur «3 pattes», le fil restant à proximité de la bougie (Chapelain,Techn. automob., 1956, p.339).
REM.
Casse-pattes, subst. masc.V. casse-.
Prononc. et Orth.: [pat]. Homon. pat, patte2. Ac. 1694-1762: patte; 1798: pate; 1835, 1878: patte ou pate; 1935: patte. Étymol. et Hist.1. a) α) 1174-77 «membre ou appendice des animaux qui supporte le corps, sert à la marche» (Renart, éd. M. Roques, VII a, 6056: pate); β) 1654 faire patte de velours [en parlant du chat] «rentrer ses griffes en jouant ou en caressant» (N. Perrot D'Ablancourt, Lucien ds Rich. 1680); 1718 [en parlant d'une pers.] (Le Roux); b) α) 1458 «main de l'homme» (Arnoul Greban, Passion, éd. O. Jodogne, 451); β) ca 1515 tomber sous la patte de qqn (P. Gringore, La Vie monseigneur saint Louis ds OEuvres complètes, éd. A. de Montaiglon et J. de Rothschild, t.2, p.234); γ) 1690 mettre la patte sur «se saisir de (quelqu'un ou quelque chose)» (Fur.); 1874 «trouver ce qu'on cherchait» (Lar. 19e); δ) 1762 pattes d'araignée «mains aux doigts longs» (Ac., s.v. araignée); c) 1461 «membre antérieur (de l'homme)» (Villon, Testament, éd. J. Rychner et A. Henry, 768, v. le commentaire de l'éd.); d) «jambe ou pied de l'homme» α) 1611 marcher à quatre pattes (Cotgr.); β) 1618 patte (Cabinet satyrique, éd. F. Fleuret et L. Perceau, t.1, p.503); γ) 1643 sans remuer ni pied ni patte (Scarron, Recueil de quelques vers burlesques, 24 ds Richardson); δ) 1858 à pattes «à pied» (Larch., p.644); ε) 1885 en avoir plein les pattes (Courteline, Gaîtés esc., Nouv. Malade, Paris, 1928, p.157); e) patte de + nom d'un animal α) 1611 patte de chat «lierre terrestre» (Cotgr.); β) 1611 patte de loup bot. «aconit» (ibid.); 1796 bot. «lycopus» (d'apr. Rolland Flore t.11, p.83); γ) 1798 pattes de mouche «écriture fine, mal formée, difficile à déchiffrer» (Ac.); δ) 1816 patte d'araignée «nigelle» (Encyclop.méthod. Bot. d'apr. FEW t.25, p.80b); ε)1880 patte de lièvre «houppette allongée, dont les acteurs se servent pour se maquiller» (Zola, Nana, p.1208); 1894 ch. de fer (Bricka, Cours ch. de fer, t.1, p.416); n/) 1883 pattes de lapin «favoris courts» (d'apr. Larch. Suppl. 1889, p.197); 2. a) [1297 patte «pied d'un verre» (d'apr. FEW t.8, p.31a)] 1319 «id.» (doc. ap.J.-M. Richard, Une Petite-nièce de saint Louis, Mahaut, p.244, note 1); b) 1490 «pièce métallique qui sert à fixer des boiseries dans la maçonnerie, etc.» (A.N., K 272 ds Gdf. Compl.); 1505 (ap. A. Deville, Comptes de dépenses de la construction du château de Gaillon, p.141); c) 1636 «ouverture inférieure d'un instrument de musique» (M. Mersenne, Harmonie universelle, Traité des instruments de percussion, 7 ds IGLF: la patte de la cloche); d) 1659 «instrument servant à régler le papier à musique» (Duez, Dittionario italiano e francese d'apr. FEW t.8, p.31a); e) α) 1680 «petite bande d'étoffe disposée sur un vêtement, soit comme garniture, soit comme fermeture» (Rich.); β) 1835 patte (d'épaule) «attribut de l'uniforme des officiers» (Ac.); γ) 1842 «languette de cuir servant à fermer un portefeuille» (Ac. Compl.); f) 1703 hortic. «racine charnue de certaines plantes» (Dict. gén. des termes propres à l'agriculture d'apr. FEW t.8, p.30a); 1868 «pied d'un arbre» (Littré); g) 1723 «crochet métallique servant à suspendre la viande, à enlever des futailles, etc.» (Savary d'apr. FEW t.8, p.31a). D'un rad. onomatopéique patt-, imitant le bruit que font deux objets qui se heurtent, et qui est bien répandu dans les lang. romanes (roum., ital., cat., esp., port., v. FEW t.8, p.46b). L'a. fr. utilisait plus fréq. poe, pote «patte», issu d'un préceltique *pauta (cf. empoté). Fréq. abs. littér.: 2859. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 2242, b) 4763; xxes.: a) 5845, b) 4177.
DÉR.
Pattelette, subst. fém.Rabat qui ferme un havresac et en recouvre la face extérieure. Quel pays! J'ai jamais vu du tabac si bon et si fin. J'en avais toujours au moins deux livres, dans une boîte de fer-blanc, sous la pattelette de mon sac (Moselly,Terres lorr., 1907, p.102). [patlεt]. Rob.: patelette: ,,on écrit aussi pattelette``; Lar. Lang. fr.: pattelette. 1resattest.a) 1344-45 «morceau de métal servant à fixer, à attacher» (doc. ds Gdf.), b) 1765 «partie du havresac ou de la cartouchière qui se rabat sur l'ouverture et recouvre la face extérieure» (Encyclop.); de patte1, suff. -elette, v. -et, -ette.
BBG.Hasselrot 1957, p.195 (s.v. pattelette). _Meier (H.). Neue lateinisch-romanische Etymologien. Bonn, 1980, pp.208-212. _Pauli 1921, p.49. _Quem. DDL t.10, 12, 20, 21, 23 (s.v. pattes d'éléph'), 27.