| PATROUILLER1, verbe intrans. [Avec un compl. de lieu] Aller en patrouille, faire une patrouille. Comme il ne fallait pas s'attarder à cause du retour difficile sur les dangereuses routes givrées, je n'eus que le temps de visiter ce point d'appui de la ligne la plus avancée, autour duquel, du crépuscule à l'aube, l'ennemi patrouille (Mauriac,Journal 3, 1940, p.300).Je vais ordonner qu'on patrouille ce soir aux abords de la passe. Quoiqu'il ne soit guère probable que ce bateau revienne toutes les nuits (Gracq,Syrtes, 1951, p.48).Si des troupes anglaises se présentent pour patrouiller aux abords des nôtres ou occuper certaines positions que nous n'occupons pas, cela sera toléré (De Gaulle,Mém. guerre, 1959, p.519).− P. anal. Aller et venir à la recherche ou à la découverte de quelque chose. Il patrouillait jusque dans le fond des campagnes, et comme ce n'était jamais sans ses yeux ni ses oreilles, il faisait son profit de tout ce qu'il voyait et de tout ce qu'il entendait (Pourrat,Gaspard, 1922, p.135).Il semblait qu'il se méfiât de Théotime. Se tenant à l'écart de nos cultures, il ne patrouillait plus que dans la zone libre et sauvage des collines (Bosco,Mas Théot., 1945, p.140). − Empl. trans. Surveiller, protéger un lieu. Patrouiller les zones dangereuses. Plusieurs porte-avions d'escorte incorporés dans les colonnes du convoi, dont l'aviation patrouillait la route suivie par celui-ci et contre-attaquait, le cas échéant, les assaillants (Le Masson,Mar., 1951, p.45). − Empl. adj. du part. prés. Dans les rues, des promenades patrouillantes de gardes nationaux, de douaniers, de forestiers, se fondant chez les marchands de vin (Goncourt,Journal, 1871, p.712). − Arg. et pop. Synon. de faire patrouille. Prononc. et Orth.: [patʀuje], (il) patrouille [patʀuj]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1553 «aller en patrouille» (Le Plessis, Ethiq. d'Arist., Ep. ds Gdf. Compl.). V. patrouiller2*. DÉR. Patrouillard, subst. masc.,vieilli. Soldat en patrouille. Du Trône à la Bastille, ce ne sont qu'alertes (...) pélerinages à la colonne, patrouillards en goguette qui ont perdu le mot d'ordre, chassepots qui partent tout seuls, ribaudes qu'on emmène au comité de la rue Basfroid (A. Daudet,Contes lundi, 1873, p.114).− [patʀuja:ʀ]. − 1reattest. 1790 «soldat de patrouille» (Le Rat du Châtelet, 44); de patrouiller1, suff. -ard*. |