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PATRONAT, subst. masc.
A. − ANTIQ. ROMAINE. [Corresp. à patron1A] Titre de patron, qualité de patron; ensemble des rapports et des droits qui lient le patron à ses clients, aux esclaves affranchis. Exercer le patronat; droit de patronat. La clientèle, le patronat sont une forme de l'esclavage (Renan,Drames philos., Prêtre Némi, 1885, I, 6, p.545).
B. −
1. Vx. Pouvoir du patron à l'égard de ses ouvriers, de ses employés. (Dict.xixeet xxes.).
2. [Corresp. à patron1C 3] Ensemble des chefs d'entreprises, organisés et structurés. Anton. salariat.Patronat de la métallurgie; grand, petit patronat; patronat industriel. Laisser au patronat (...) la direction des ateliers, des manufactures et des usines, et tenir ce même patronat hors du droit politique, hors de la cité, c'est une impossibilité (Jaurès,Ét. soc.,1901,p.XXVI).Oserions-nous soutenir que la démocratie occidentale a sauvegardé la dignité de l'homme, dont elle se fait aujourd'hui le champion? Prolétariat: millions d'esclaves dont la maçonnerie, et le grand patronat, et chacun de nous, bourgeois, avions crevé les yeux et qui tournaient pour nous la meule, dans les sombres villes (Mauriac,Cah. noir, 1943, p.364).
♦ Conseil national du patronat français (C.N.P.F.). Groupement de fédérations, confédérations, d'unions de chambres syndicales patronales, qui joue le rôle de porte parole du patronat. Président du C.N.P.F. (patron des patrons). Le Conseil national du patronat français tient aujourd'hui son assemblée générale semestrielle (Le Monde, 19 janv. 1952, p.10, col. 3).La direction [de Renault] (...) en est encore à payer de très chères cotisations au C.N.P.F., (...). N'est-il pas possible de constituer un groupement professionnel des entreprises nationalisées, n'ayant rien à voir avec le C.N.P.F. et participant à part entière à toutes les négociations au niveau national (Cl. Poperen, Renault regards de l'intérieur, Paris, 1983, p.207).
Prononc. et Orth.: [patʀ ɔna]. Att. ds Ac dep. 1878. Étymol et Hist. I. a) 1578 «protection» (Jean Lourdereau, Hist. de l'orig. de toutes les relig., trad. de P. Morigi, livre I, chap.22, p.121), puis 1832 (Raymond); b) 1832 (ibid.: Patronat. Droit d'un patron sur ses esclaves; rapport où il est avec ses affranchis). II. 1871 «ensemble des patrons par rapport aux ouvriers» (Ch. Beslay, Adresse aux travailleurs, 6 févr., in Souvenirs, 338 ds Dub. Pol., p.369a, 3682), v. aussi Lar. 19equi cite Proudhon au sens de «autorité du patron à l'égard des employés, des ouvriers». I empr. au b. lat. patronatus «condition de patron, patronage, droits de l'ancien maître sur l'affranchi» (déb. ves.), dér. de patronus, v. patron1. II dér. de patron «celui qui commande à des employés», v. patron1; suff. -at*. Fréq. abs. littér.: 18. Bbg. Kolboom (I.). Patron et patronat... MOTS. 1984, no9, pp.89-112.