| PATHOLOGIE, subst. fém. MÉDECINE A. − Science qui a pour objet l'étude des maladies. Professeur, cours de pathologie. Il avait relu justement la veille, en feuilletant son ancien manuel de pathologie, les pages sur les abcès rétropharyngiens, qui font saillie dans l'oesophage (Zola, Joie de vivre, 1884, p.918).La pathologie moderne montre qu'il n'y a jamais de trouble rigoureusement électif, mais elle montre aussi que chaque trouble est nuancé selon la région du comportement à laquelle il s'attaque principalement (Merleau-Ponty, Phénoménol. perception, 1945, p.146): 1. Le fonctionnement du coeur est étroitement lié à celui des autres organes, poumons, estomac, muscles, cerveau, etc.: la physiologie nous l'enseigne, et la pathologie le démontre à chaque instant, en nous faisant assister aux désordres cardiaques provoqués par le trouble des autres organes.
Macaigne, Précis hyg., 1911, p.196. ♦ Pathologie générale. ,,Partie de la pathologie qui traite des éléments communs à toutes les maladies (...), considérés en eux-mêmes et non plus dans leurs groupements constituant les différents types morbides`` (Garnier-Del. 1972). ♦ Pathologie expérimentale. Étude des maladies à partir d'affections provoquées artificiellement chez un animal. La pathologie expérimentale a pour objet de connaître la loi de génération de croissance et de cessation des maladies (Cl. Bernard, Princ. méd. exp., 1878, p.85). ♦ Pathologie externe. ,,Partie de la pathologie qui concerne les affections justiciables le plus souvent d'un traitement chirurgical`` (Méd. Biol. t.3 1972). ♦ Pathologie interne. ,,Partie de la pathologie qui concerne les affections justiciables le plus souvent d'un traitement médical`` (Méd. Biol. t.3 1972). ♦ Pathologie comparée. Étude comparative des maladies communes à certaines ethnies ou communes aux hommes et aux animaux. Déjà des arguments empruntés à la pathologie comparée des races ont été invoqués à l'appui de l'hypothèse du peuplement ancien de l'Amérique par des éléments venus d'Océanie (Hist. sc., 1957, p.1394). ♦ Pathologie animale. Étude des maladies propres aux animaux. Cette maladie [le nanisme] est d'ailleurs bien connue en pathologie animale, où elle a été étudiée sur le plan génétique et physiopathologique (Quillet Méd.1965, p.493). − P. anal. ♦ Pathologie végétale. Étude des maladies des végétaux. La pathologie végétale, la défense des cultures, les avertissements agricoles ont connu leur premier développement pour et par la vigne et dans beaucoup d'autres domaines (Levadoux, Vigne, 1961, p.8). ♦ Pathologie forestière. ,,Partie de la botanique qui traite des maladies affectant les arbres et les peuplements forestiers`` (Métro 1975). B. − 1. Science qui étudie l'ensemble des maladies concernant un organe ou un système organique particulier, un élément biologique ou anatomique précis. Pathologie du foie, du système nerveux, du rein; pathologie cardiovasculaire, moléculaire, chromosomique. À la suite de la découverte des rayons X par Roentgen, naît une science nouvelle la radiologie qui va transformer la pathologie respiratoire (Ce que la Fr. a apporté à la méd., 1946, p.90).Virchow s'empara du monde anthropologique allemand beaucoup moins à cause de son autorité d'anthropologue, qui était très minime, et, même, de sa valeur scientifique −notamment en pathologie cellulaire −que par son autorité d'homme politique (Marin, Ét. ethn., 1954, p.29).La pathologie du pancréas sera envisagée à part avec le diabète dans le chapitre des maladies de la nutrition (Quillet Méd.1965, p.469). ♦ Pathologie mentale. Synon. de psychopathologie.Plus sûrement encore, de nombreuses observations de télépathie relèvent de la pathologie mentale seule, et ne sont appuyées sur aucun phénomène paranormal authentique (Amadou, Parapsychol., 1954, p.28). 2. Étude des maladies concernant un groupe, ou un type humain particulier. Pathologie professionnelle, infantile. La pathologie gémellaire parle nettement dans le même sens. Farland et Meas ont recueilli, à cet égard, des faits très significatifs, que cite Lockhart-Mummery dans un ouvrage où il défend brillamment la thèse génétique du cancer (Cuénot, J. Rostand, Introd. génét., 1936, p.119).La lutte contre (...), le développement de la maladie du sommeil dans le bassin du Congo, tels sont les exemples les plus fameux des rapports qui unissent la pathologie dite tropicale et la géographie humaine (Brunhes, Géogr. hum., 1942, p.289). ♦ Pathologie sociale. Étude des maladies engendrées par les phénomènes de tension liés à l'environnement social ou culturel d'un groupe humain. Bien entendu, au début, c'est surtout la pathologie sociale qui a fait appel à Freud, pour une meilleure connaissance des personnalités désadaptées ou des situations de crises (Traité sociol., 1968, p.411). 3. Pathologie du langage. Étude des troubles de l'expression orale, en particulier des aphasies et des troubles de l'acquisition du langage: 2. Il n'est pas douteux, en effet, que la doctrine de Pierre Marie ait fait son chemin et qu'elle ait eu l'heureux effet de dissiper une série de nuées encombrant l'étude de la pathologie du langage, qu'elle ait eu l'immense mérite de centrer l'étude de l'aphasie sur le point de vue psychologique en montrant qu'il s'agissait avant tout d'un trouble intellectuel...
Ce que la Fr. a apporté à la méd., 1946, p.254. 4. P. anal. J'ai fait un traité de pathologie de l'ame, où sont classées toutes ses affections morbifiques, leurs symptômes, leurs principes et leurs remèdes (Jouy, Hermite, t.2, 1812, p.369).J'aurais affirmé qu'une telle erreur des sens est impossible si l'on pouvait établir rien de certain dans le domaine obscur de la pathologie passionnelle (A. France, Crainquebille, Pierre gravée, 1904, p.219).Je veux dire que j'ai une répugnance difficile à surmonter pour la physiologie et la pathologie d'un certain mysticisme, surtout quand −comme c'est le cas chez Zinzendorf −la personne du Christ y est mêlée (Du Bos, Journal, 1923, p.362). REM. 1. -pathologie, élém. de compos. servant à construire des subst. sav. désignant une spécialisation de l'étude des maladies.a) 2. Neuro-pathologie, subst. fém.Science qui étudie les maladies du système nerveux et des nerfs. Charcot a complété les travaux de Duchenne de Boulogne, son «maître en neuro-pathologie», il les a amplifiés en s'attachant aux atteintes médullaires chroniques (Bariéty, Coury, Hist. méd., 1963, p.674). b) Physio-pathologie, subst. fém.Ensemble des observations physiologiques et pathologiques concernant un groupe de maladies, ou les maladies particulières à un système organique. Physio-pathologie des toxi-infections. L'étude de la physio-pathologie endocrinienne du pancréas ne s'est pas limitée au diabète (Bariéty, Coury, Hist. méd., 1963, p.764). c) Psychopathologie, subst. fém.Science qui étudie les maladies mentales et les troubles psychiques. La pathologie, et même une certaine «psychopathologie de la vie quotidienne» connaissent ces actions en marge du contrôle même lointain de la volonté (Ricoeur, Philos. volonté, 1949, p.39). d) Socio-pathologie, subst. fém.Science qui étudie les maladies généralement d'ordre psychologique créées par un environnement social ou culturel particulier. Il n'est pas impossible, dans certains cas, de parler d'une socio-pathologie des classes et fractions de classes, dans laquelle pourraient intervenir des concepts nouveaux tels que ceux de vitalité, de choc (stress), de schizoïdie collective (Traité sociol., 1968, p.385). Pathologue, subst. masc.Synon. usuel de pathologiste (infra dér.).Soit que certains pathologues aient raison de prétendre que les malades atteints de lèpre tuberculeuse deviennent aisément satyriases... (Richepin, Flamboche, 1895, p.236). Prononc. et Orth.: [patɔlɔ
ʒi]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1550 (H. Fierabras, Méthode Chirurgicale, chap.1 ds Delb. Notes mss). Empr. au gr.
π
α
θ
ο
λ
ο
γ
ι
́
α «étude des passions» (Liddell-Scott). V. FEW t.8, p.14. Fréq. abs. littér.: 193. DÉR. Pathologiste, subst. et adj.(Celui, celle) qui est spécialiste de pathologie. Les pathologistes seraient conduits à étudier les lésions du milieu intérieur aussi bien que celles des organes. Ils auraient à tenir compte de l'influence des états mentaux sur l'évolution des maladies des tissus (Carrel, L'Homme, 1935, p.341).− [patɔlɔ
ʒist]. Att. ds Ac. dep. 1878. − 1reattest. 1765 (Encyclop. t.12, p.171); de pathologie, suff. -iste*. |