| PASSE-PIED, PASSEPIED, subst. masc. A. − DANSE 1. Danse française ancienne à trois temps, d'origine bretonne, vive, gaie et qui s'apparente au menuet; pièce instrumentale dans le rythme de cette danse, parfois insérée dans la suite classique, entre la sarabande et la gigue (d'apr. Candé 1961 et Pinch. Mus. 1973): . L'emboîté (ou passe-pied). C'est une marche légère et agile caractérisée par le passage des pieds l'un devant l'autre, talon contre pointe, soit pour avancer, soit pour reculer. Ce pas a donné son nom à une danse ancienne, le passe-pied, qui l'utilise dans ses enchaînements.
Bourgat, Techn. danse, 1959, p.100. 2. ,,Saut sur la pointe ou la demi-pointe`` (Reyna 1967). Passe-pied sur la pointe ou demi pointe gauche (1 temps) (...) ce mouvement peut se répéter plusieurs fois avec la même jambe, ou bien s'exécuter d'un côté et de l'autre (Meunier, Danse class., 1931, p.209).Le départ [du taureau] ne fut pas cette projection brutale de masse et de force aveugle, mais sur un petit passe-pied, le volètement d'une sorte de colère patiente et avisée (Giono, Batailles ds mont., 1937, p.195). − P. anal. et p.plaisant. Nous inventâmes (...) des pas pour se tirer d'affaire dans les circonstances difficiles de la vie (...). Il y avait le passepied des condoléances, et celui des congratulations. Il y avait le rigodon du fol espoir et le menuet dit: des légitimes aspirations (Gide, Nouv. Nourr., 1935, p.257). B. − Passage étroit, petit sentier, entre deux planches dans un jardin, le long du tracé d'un futur chemin, etc. Une (...) banquette de 0 m, 50 qui sert à la circulation des agents et à laquelle ils donnent le nom de passe-pied [est établie le long des lignes à une voie] (Bricka, Cours ch. de fer, t.1, 1894, p.59). Prononc. et Orth.: [pɑspje], [pa-]. Ac. 1694: passe pied; dep. 1718: passe-pied, plur. des passe-pieds. Étymol. et Hist.1. 1532 passepyés «danse à trois temps au mouvement fort rapide» (J. de Matignon, Corresp., p.p. L. H. Labande, Monaco, Paris, 1914, p.32); 1558 passepied (Bonaventure des Périers, Nouvelles récréations, V, éd. K. Kasprzyk, p.34); 2. 1691 «air sur lequel on danse cette danse» (Ozanam, p.666); 3. 1894 «petite allée, passage» (Bricka, loc. cit.). Comp. de l'élém. passe-* et de pied*. |