| PASSE-LACET, subst. masc. A. − Grosse aiguille à chas allongé et à pointe mousse avec laquelle on fait passer un lacet, un ruban, un élastique dans un oeillet ou une coulisse. Quand (...) Brotteaux lui eut donné de la ficelle et un passe-lacet, il se révéla très apte à douer de mouvement ces petits êtres qu'il n'avait su former (A. France, Dieux ont soif, 1912, p.180). B. − Arg, vieilli. ,,Gendarme`` (Esn. 1966). Rigole avec les passe-lacets (Hogier-Grison, Monde où l'on vole, 1887, p.302). − Expr. pop. Raide comme un passe-lacet ♦ Qui est guindé, qui a un maintien compassé (infra étymol. 2). ♦ [Avec un jeu de mot sur raide] Qui est totalement démuni d'argent, qui est fauché. Raides comme passe-lacets, avec au moins deux mois de carrée impayés, ils étaient (...) en train de faire les beaux (Simonin, Touchez pas au grisbi, 1953, p.47). Prononc. et Orth.: [pɑslasε], [pa-]. Att. ds Ac. dep. 1878, plur. des passe-lacets. Étymol. et Hist.1. 1827 cout. (MmeCelnart, Man. des dames ou l'Art de la toilette, 315-6 ds Quem. DDL t.16); 2. 1880 «gendarme [p.allus. au lacet, à la cordelette dont on liait les poignets d'un individu appréhendé]» (Grison d'apr. Larch. Suppl. p.175) d'où 1928 raide comme un passe lacet [c'est-à-dire comme un gendarme en service] (Lacassagne, Arg. «milieu», p.171). Comp. de l'élém. passe-* et de lacet*. Bbg. Quem. DDL t.12. |