| PASSACAILLE, subst. fém. A. − DANSE. [Aux xviieet xviiies.] Danse de cour, proche de la chaconne, caractérisée par un mouvement à trois temps, avec gestes et mouvements lentement cadencés et par la répétition fréquente d'un thème. La passacaille fut (...) une danse particulière faisant les délices de la cour de Louix XIV (Desrat1895). B. − MUSIQUE 1. Air sur lequel on exécutait cette danse. V. louis-quatorzien ex. 2. Pièce (pour orgue ou clavecin) le plus souvent à trois temps, construite, comme la chaconne, sur un thème court répété autant de fois qu'il faut pour servir de prétexte à une série de variations (d'apr. Candé 1961). On trouve dans la Passacaille pour orgue de J. S. Bach un curieux emploi de la pédale ornée simple, double et quadruple (Gedalge, Fugue, 1938, p.190).La passacaille, malgré ses innovations instrumentales, n'est pas encore détachée complètement de la tradition, tradition qui se cristallise pour Webern dans les noms de Brahms, Wagner et Malher (Samuel, Art mus. contemp., 1962, p.224). Prononc. et Orth.: [pasakaj], [-ɑj]. Martinet-Walter 1973 [-aj], [-ɑj] (11/6). Ac. 1694: passe-caille; dep. 1718: passacaille. Étymol. et Hist.1. 1632 [éd.] mus. passa-caillés (La Geneste, Les Visions [trad. de l'ouvrage esp. de Quevedo], p.37); 1640 [éd.] pasecalle (La Comédie des Chansons, IV, 3, p.116); 1691 passacaille (Ozanam); 2. 1691 danse (MmeD'Aulnoy, Mémoires de la cour d'Espagne, II, 191 d'apr. Boulan, p.84: il dança une passacailla). Empr. à l'esp. pasacalle, mus. (xvies. ds Cor.-Pasc.), comp. de l'élém. verbal pasa- (de pasar, v. passer) et de calle «rue» (du lat. callis «sentier»). Bbg. Quem. DDL t.21. _Sain. Arg. 1972 [1907], p.57. |