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PARLEMENTER, verbe intrans.
A. − Entrer en pourparlers avec l'ennemi par l'intermédiaire de parlementaires, au cours d'opérations militaires, en vue d'une convention quelconque. Lorsqu'il harangua le premier bataillon qu'il rencontra, avec lequel il fallut parlementer, une voix s'écria: «Vive notre petit caporal! Nous ne le combattrons jamais!» (Las Cases,Mémor. Ste-Hélène,t.1, 1823, p.109).
♦ Proverbe. Ville (fille) qui parlemente est à demi rendue. ,,Quand on prête l'oreille à des propositions, c'est signe qu'on n'est pas éloigné d'y accéder`` (Littré).
B. − P. ext. Discuter avec quelqu'un pour chercher un accommodement. Lorsque ton maître (...) daignera parlementer personnellement avec moi, l'on trouvera, j'en suis sûr, le moyen de s'arranger (Lautréam.,Chants Maldoror,1869, p.348).À travers sa porte, elle engueulait tous ceux qui s'approchaient de sa turne. «C'est pas de ma faute si vous vieillissez, grand'mère, tentait de parlementer la bru. Vous avez vos douleurs comme toutes les personnes âgées...» (Céline, Voyage,1932, p.315):
. ... un étudiant prend bien plus de soin de son chapeau que de son habit. L'énormité du gain rend le tailleur essentiellement créditeur, tandis que la modicité de la somme fait du chapelier un des êtres les plus intraitables parmi ceux avec lesquels il est forcé de parlementer. Balzac,Goriot,1835, p.173.
C. − Fam. Discuter, parler longuement (le plus souvent sur des détails et sans parvenir à une décision ou à un accord). La bonne du conseiller municipal parlementa longtemps avant de les introduire, et ils entendaient la voix tremblante du pauvre homme, qui criait du premier étage: −N'ouvrez pas, Catherine! les rues sont infestées de brigands (Zola,Fortune Rougon,1871, p.222).
REM.
Parlementage, subst. masc.Action de parlementer. Après quelques parlementages, j'ai fini par la faire asseoir dans le grand fauteuil des clients... Je lui recommande de patienter, que le maître va pas tarder à venir (Céline,Mort à crédit,1936, p.484).
Prononc. et Orth.: [paʀləmɑ ̃te], (il) parlemente [-mɑ ̃:t]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Début xives. «s'entretenir, conférer, discuter ensemble» (Appolonius, 129, 1 ds T.-L.); 1330 (Hugues Capet, 222, ibid.); spéc. ca 1382 «engager des pourparlers avec un ennemi en vue d'un armistice, d'une reddition» (Jean Cuvelier, Du Guesclin, éd. E. Charrière, 18614); 1658 «rechercher un accommodement avec un adversaire quelconque» (La Fontaine, Songe de Vaux, Amours de Mars et de Vénus ds OEuvres, éd. P. Clarac, t.2, p.116: A peine Mars se présenta Que la belle parlementa). Dér. de parlement* I; dés. -er. Fréq. abs. littér.: 96.