| PARFUMEUR, -EUSE, subst. A. − [Autrefois] Domestique dans une grande maison préposé aux soins de toilette. Or, voici quel sera le droit du roi qui vous gouvernera: Il prendra vos enfants pour conduire ses chariots (...). Il fera de vos filles ses parfumeuses, ses cuisinières (A. France, Opinions J. Coignard, 1893, p.118). B. − Personne qui crée, fabrique ou vend des articles de parfumerie. Naples envoie à New-York ses chanteurs et ses parfumeurs, Paris ses modes et ses baladins (Chateaubr., Mém., t.1, 1848, p.354).Ces crèmes fabriquées à la grosse que certains grands parfumeurs ou droguistes commencent à répandre (Romains, Hommes bonne vol., 1932, p.121): . Quelle jolie fille, tout occupée, dès avant que s'éveillent les sens, de l'adoration de soi-même n'est prête à nommer pudeur la révolte de sa délicatesse contre les humiliantes nécessités auxquelles se trouve, en dépit des efforts concertés du parfumeur et du couturier, assujettie son idole?
Bernanos, Mouchette, 1937, p.1303. − En appos. avec valeur adj. Coiffeur, marchand parfumeur. La main du chimiste parfumeur, l'odorat de la femme n'auront jamais, celle-là trop de silence, celui-ci trop de connaissance de soi pour capter, doser, fixer à son point de perfection (...) ce compagnon immatériel: un parfum (Colette, Pays. et portr., 1954, p.121). Prononc. et Orth.: [paʀfymoe:ʀ], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1694; ds 1935 au masc. Étymol. et Hist. 1528 (Comptes royaux ds Gay); 1532 (doc. ds L. de Laborde, Les Comptes des bâtiments du Roi, t.2, p.256). Dér. de parfumer*; suff. -eur2*. Fréq. abs. littér.: 319. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1285, b) 222; xxes.: a) 106, b) 76. Bbg. Benveniste (É.). Mécanismes de transpos. In: [Mél. Frei (H.)]. Cah. F. Sauss. 1969, no25, p.49. |