| PAR3(DE), loc. prép. A. − [Dans la loc. ] de par le monde. Quelque part dans le monde, à l'état de dispersion dans le monde. Il est de par le monde infiniment de ces points spirituels qui ne sont pas encore révélés (Barrès, Colline insp., 1913, p.72).Se pouvait-il qu'il y eût de par le vaste monde une bergère assez cruelle pour refuser l'amour d'un berger si vaillant? (Guèvremont, Survenant, 1945, p.133). B. − Par la volonté de. De par le roi. Pendant plusieurs années, il fut défendu, de par la critique, à tous poètes, prosateurs, orateurs et artistes, de garder aucun attachement humain, quelque nom qu'il pût prendre, désir, regret, espérance, héroïsme (Quinet, All. et Ital., 1836, p.120). − [Dans des formules d'invocation] Mère Ubu: Nous disions, Monsieur Ubu, que vous étiez un gros bonhomme! Père Ubu: Très gros, en effet, ceci est juste. Mère Ubu: Taisez-vous, de par Dieu! (Jarry, Ubu, 1895, v, 1, p.84). − Du fait de, à cause de. La propriété existe de par la société (Constant, Princ. pol., 1815, p.113).Mais, de par cela même, j'entends m'arroger le privilège de considérer mon neveu Omer Héricourt tel que dépendant de mon autorité (Adam, Enf. Aust., 1902, p.175): . ... l'homme a, sur la femme, en la matière, une incontestable supériorité. De par sa conformation il peut opposer la plus complète des fins de non-recevoir.
Benoit, Atlant., 1919, p.190. Prononc. et Orth.: [(də)pa:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1160-74 (Wace, Rou, éd. A.J. Holden, III, 738: Entretant manda ses baruns [...] E le cunte Raul sun frere Que il aveit de par sa mere). Altération, d'apr. par1*, de la loc. de part [aucun] (comp. de la prép. de* et de part1*) proprement «de la part de»: ca 1100 Roland, éd. J. Bédier, 2847: Sein Gabriel, ki de part Deu le guarde. |