| PARCELLE, subst. fém. A. − 1. Petite partie (surtout de matière). Synon. fragment.Parcelles d'or ou de platine, de métal, de radium, de gypse, de bois; parcelles alimentaires. Une petite parcelle de thym, de basilic, de romarin, de marjolaine, une petite pincée de muscade râpée et de poivre de Cayenne (Gdes heures cuis. fr.,Carême, 1833, p.130).Le système de Berzelius reposait sur cette idée que la moindre parcelle d'un corps simple est douée d'une polarité électrique (Hist. gén. sc., t.3, vol. 1, 1961, p.308): 1. Dîner chez Villot (...) la table est couverte de gimblettes, de sucreries; au milieu un étalage de fleurs, mais nulle part la plus petite parcelle de ce qu'attend un estomac affamé quand il approche de la table.
Delacroix, Journal, 1852, p.456. 2. Au fig. Parcelle de + subst. abstr.Synon. atome, brin, grain, ombre, once, soupçon.Une parcelle de bonheur, de gloire, d'indépendance, de liberté, d'immortalité, de vérité; une parcelle de l'autorité de qqn, de la souveraineté, de la responsabilité de qqn; une parcelle de conscience, de passé. Faire que l'instant libère la parcelle d'éternité dont il est chargé (Philos., Relig., 1957, p.40-9): 2. ... rendre à l'arme atomique sa valeur d'épouvantail et cependant la contrôler étroitement, jouer des risques d'escalade aux divers niveaux tout en s'en prémunissant, stabiliser ce qui peut être dangereux tout en conservant une parcelle de risque.
Beaufre, Dissuasion et strat., 1964, p.80. − [En parlant d'une chose considérée comme abstr.] Il détesta (...) toutes les fêtes où elle allait, les bals, la musique, les théâtres, car tout cela la prenait par parcelles, absorbait ses jours et ses soirs (Maupass., Notre coeur, 1890, p.425).Cette imperceptible parcelle encore saisissable en ma mémoire de l'enfant que j'ai été (Maurois, Climats, 1928, p.17). B. − Pièce de terre d'un seul tenant formant un tout au regard de la propriété, de l'exploitation ou de la culture; ,,la parcelle est dite cadastrale lorsqu'elle est considérée sous l'angle juridique de la propriété, elle est qualifiée de culturale lorsqu'elle est envisagée sous l'angle de la culture qui la caractérise; elle est appelée parcelle d'exploitation, lorsqu'elle dépend d'un même exploitant`` (Thinès-Lemp. 1975). Parcelle de terre, de terrain, de sol; parcelle de blé, de vigne; parcelles foncières; parcelles géométriques, irrégulières, laniérées, allongées, dispersées; dimensions, plan d'une parcelle; regroupement de parcelles. On adoptera le tracé de plantation qui convient le mieux à la disposition de la parcelle (Levadoux, Vigne, 1961, p.103): 3. Le nom de parcelle [it. ds le texte], si simple en apparence, prête cependant à équivoque. «Pièce de terre consacrée à une seule culture et dépendant d'une seule exploitation» semblerait la définition la plus simple. Mais souvent une même parcelle fiscale se partage en pratique en deux ou plusieurs cultures simultanées, et inversement, deux parcelles contiguës peuvent en apparence n'en former qu'une si, appartenant au même exploitant, elles portent mêmes moissons.
Meynier, Paysages agraires, 1958, p.9. − Spécialement ♦ AGRON. ,,Dans un essai agronomique, portion de terrain de forme et de dimensions définies sur laquelle on applique un traitement ou un ensemble de traitements correspondant chacun à un niveau d'un certain facteur. La parcelle élémentaire est l'unité expérimentale la plus petite. Elle correspond à un seul niveau de chacun des facteurs étudiés`` (Daget-Godron 1974). Traduire en unités fourragères (...) la production des parcelles à fumure complète et des parcelles témoins sans azote (Qq. aspects équip. agric., 1951, p.16). ♦ SYLVIC. ,,Portion de forêt sensiblement homogène quant aux éléments de la production ligneuse`` (Forest. 1946). Conversion en futaie régulière de chêne d'un taillis sous futaie à réserve chêne. Il est bon de rappeler tout d'abord qu'une futaie régulière est constituée de brins issu de semences ayant tous le même âge dans une parcelle donnée (Cochet, Bois, 1963, p.84). ♦ Parcelle de campement. ,,Surface déterminée, à l'intérieur d'un terrain de campement, organisée pour le campement d'un individu, d'une famille ou d'un groupe constitué`` (Métro 1975). Prononc. et Orth.: [paʀsεl]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. [2emoitié xiies. parcelle (sans cont., Statuts de Henri II, an VIII, Rer. brit. script. ds Gdf. Compl.)] 1. xiiies. «petite partie d'un tout; compte détaillé» (Traité d'écon. rurale composé en Angleterre au XIIIes., chap. 35, éd. L. Lacour ds Bibl. de l'Éc. des Chartes 1856, 4esérie, t.2, p.376: es lez quellez rolles ilz escriverent lez parcelles de lour receits, et de lour despensz); 2. 1563 «portion de terrain de même culture» (B. Palissy, Recepte, p.104 ds IGLF: certains champs plantez par egales parcelles de diverses espèces d'arbres fructiers); 3. 1946 sylvic. (Forest.). D'un lat. pop. *partĭcĕlla, réfection du lat. class. partĭcŭla «petite partie, particule», dimin. de pars, partis «part, partie», v. ces mots. Fréq. abs. littér.: 525. Fréq. rel. littér.: xixe.: a) 448, b) 396; xxes.: a) 1003, b) 1033. Bbg. Archit. 1972, p.20. _Möhren (F.) L'Apport des textes techn. à la lexicol. Congrès Internat. de Ling. et Philol. Rom. 14. 1974. Naples. Napoli; Amsterdam, 1977, t.4, 143. |