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PARALYSER, verbe trans.
A. − PATHOL. Frapper de paralysie. Cette accélération est due à un phénomène réflexe qui paralyse le nerf pneumogastrique, le régulateur et le freinateur du coeur (Garcin, Guide vétér., 1944, p.188).Rapidement, apparaît un envahissement local, gênant la respiration et la déglutition, paralysant les cordes vocales (Quillet Méd.1965, p.475):
1. Hélène était une jeune femme de 28 ans qui, au retour d'un bal où elle éprouva une violente contrariété, fut paralysée des quatre membres. Elle le resta cinq ans. Delay, Ét. psychol. méd., 1953, p.225.
Empl. pronom. L'organe se fatigue, se contracte et se paralyse (Garcin, Guide vétér., 1944, p.56).
ZOOL. Immobiliser une proie par l'effet d'un venin. Citons par exemple l'instinct des hyménoptères prédateurs, qui paralysent leur proie avant de pondre sur elle et de l'enclore dans un terrier (J. Rostand, La Vie et ses probl., 1939, p.94).Si certains [gastéropodes tropicaux] sont, en effet, nécrophages (...), la plupart sont prédateurs et tuent ou paralysent leurs proies en leur injectant, avec un dard qui n'est autre qu'une dent de la radula (J.-M. Pérès, Vie océan, 1966, p.109).
BIOL. Figer, bloquer l'action d'un micro-organisme, l'élaboration d'une substance. Le froid ne tue pas les germes, mais il les paralyse simplement (R. Lalanne, Alim. hum., 1942, p.92).Certaines substances paralysent la fabrication d'une hormone (Hist. gén. sc., t.3, vol. 2, 1964, p.649).
B. − P. ext. Immobiliser, frapper d'inertie momentanée une personne, une partie de son corps.
1. [Le suj. désigne une pers.] Nous étions neuf, c'était assez pour paralyser le pion, c'était trop pour ne pas éveiller l'attention dans les escaliers (Du Camp, Mém. suic., 1853, p.60).On peut étrangler «en paralysant l'aile d'un seul côté», l'aile n'étant autre que le bras de l'adversaire (Comment parlent les sportifsds Vie Lang.1954, p.372).
2. [Le suj. désigne une émotion, une atteinte physique] Sa bouche s'était ouverte toute grande, et il n'en sortit aucun son: l'effrayant tumulte qui montait en elle, lui paralysait la langue (Zola, Dr Pascal, 1893, p.214).Nous nous lançons dans un cross-country dont je ne suis vainqueur que parce que la vieillesse et la peur le paralysent (T'Serstevens, Itinér. esp., 1933, p.185):
2. Mon père entendait ce qui se passait et se sentant rouler au milieu des corps sans pouvoir jeter un cri, paralysé par la douleur et par le froid, il ne pouvait qu'entr'ouvrir les yeux un moment et perdait connaissance. Vigny, Mém. inéd., 1863, p.46.
Empl. pronom. Il avait essayé de boire. Son geste déraillait, cherchait la carafe ailleurs que sur la chaise, et bientôt ses jambes, ses bras se paralysant il ne bougea plus (Cocteau, Enfants, 1929, p.180).
C. − P. anal.
1. Immobiliser un objet. Un dispositif de pène dormant paralyse le loquet et il est commandé par la clé (Fillon, Serrurier, 1942, p.22).
2. Arrêter l'activité, le fonctionnement d'une ville, d'un réseau de communication, d'un système étatique ou économique. Depuis 1931, la France est paralysée par une crise économique d'une gravité sans précédent (Cacérès, Hist. éduc. pop., 1964, p.87):
3. ... les clauses de l'armistice concernant le blocus et le matériel de chemin de fer sont inhumaines, parce qu'elles paralysent le ravitaillement de la population et causeront la mort de femmes et d'enfants. Foch, Mém., t.2, 1929, p.300.
D. − Au fig.
1. Réduire à l'impuissance, rendre incapable d'agir, d'exercer un jugement, d'extérioriser un sentiment. Il fut ordinairement remplacé par M. Baron, jeune, assez bon enfant, mais dont toutes les qualités étaient paralysés par la négligence (Michelet, Mémor., 1822, p.211).Sa bonne volonté paralysait son jugement (Hamp, Marée, 1908, p.44):
4. ... le génie humain s'accommode aux faits les plus disparates. Ce qui l'accable et qui le paralyse, ce sont les événements anormaux ou du moins inattendus. Brunhes, Géogr. hum., 1942, p.301.
Empl. pronom. En amour, la grande affaire est d'avoir le plus d'émotion possible, et la vraie duperie, c'est de se paralyser le coeur à force de lucidité (Bourget, Crime am., 1886, p.50).
2. Entraver l'essor, empêcher le fonctionnement d'un système intellectuel, moral. Paralyser le progrès. Il paralysait ainsi la recherche au lieu de la promouvoir, parce qu'il formulait de prétendues lois de fonctionnement d'institutions déterminées (Perroux, Écon. XXes., 1964, p.15).Devant le jeu des hypothèses, la combinaison des arguments favorables et des arguments défavorables, il se crée une espèce d'aboulie administrative qui paralyse la capacité de choisir (Belorgey, Gouvern. et admin. Fr., 1967, p.150).
Prononc. et Orth.: [paʀalize], (il) paralyse [paʀali:z]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist.1. 1575 part. passé «atteint de paralysie» (Paré, OEuvres, éd. J. F. Malgaigne, t.I, 448); 1765 inf. «frapper de paralysie» (Encyclop., s.v. paralysie); 2. 1789 part. passé «frappé d'inertie, réduit à l'impuissance» (Doc. hist. révol., contrib. dir., textes, p.69 ds Brunot t.10, 1, p.85). Dér. de paralysie*; suff. -iser*. Fréq. abs. littér.: 454. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 343, b) 460; xxes.: a) 657, b) 995.
DÉR. 1.
Paralysation, subst. fém.,zool. Action de paralyser une proie par l'action d'un venin. La méthode de paralysation est adaptée à la structure nerveuse de la victime, comme si l'insecte «connaissait» l'anatomie (J. Rostand, La Vie et ses probl., 1939, p.94). [paʀalizasjɔ ̃]. 1reattest. 1939 id.; de paralyser, suff. -(a)tion*.
2.
Paralyseur, adj. masc.,zool. [En parlant de certains hyménoptères] Qui paralyse sa proie par l'action d'un venin. On sait que les diverses espèces d'hyménoptères paralyseurs déposent leurs oeufs dans des araignées, des scarabées, des chenilles qui continueront à vivre immobiles pendant un certain nombre de jours (Bergson, Évol. créatr., 1907, p.173).Le sphex paralyseur doit «sympathiser» avec sa victime avant de l'attaquer (J. Vuillemin, Essai signif. mort, 1949, p.26). [paʀalizoe:ʀ]. 1resattest. 1892 adj. «qui paralyse» (Guérin); de paralyser, suff. -eur2*.