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PANTELANT, -ANTE, part. prés. et adj.
I. − Part. prés. de panteler*.
II. − Adjectif
A. − [En parlant d'un être animé]
1. [En parlant d'une pers. ou d'un animal] Qui a une respiration haletante, courte et saccadée. Je suis tout pantelant aujourd'hui et j'ai plus de peine à respirer qu'à l'ordinaire (Mérimée, Lettres Mmede Beaulaincourt, 1867, p.74):
1. ... au bout de quelques minutes, le bon et brave chien déboucha impétueusement par une brèche de la haie, hurlant, sanglotant, poussant des cris presque humains. Quoique essouflé et pantelant, il sautait au nez du cheval, tâchait d'escalader la selle pour parvenir jusqu'à son maître... Gautier, Fracasse, 1863, p.455.
2. Au fig. [En parlant d'une pers. ou d'un groupe de pers.]
a) Qui est comme à bout de souffle; exténué, épuisé. Corambé, s'il se fût mêlé de politique, n'eût pas laissé dévorer la Pologne pantelante par la Russie sanguinaire (Sand, Hist. vie, t.4, 1855, p.141).La fin de la pitié est toujours une explosion qui rejette les deux êtres pantelants et meurtris, chacun de son côté, là où il n'aurait jamais dû cesser d'être (Montherl., Démon bien, 1937, p.1344).
b) Qui est en proie à une émotion vive (qui «coupe le souffle»); suffoqué, profondément bouleversé. Pantelant de rage. [Il] demeurait de longs moments pantelant d'une curiosité angoissée et sans espoir (Drieu La Roch., Rêv. bourg., 1937, p.109).Il avait gardé la copie d'une lettre qu'il a écrite quand le drame était à son sommet, quand ils furent l'un devant l'autre tout tremblants, tout pantelants de désir (Guéhenno, Jean-Jacques, 1950, p.184).
P. méton. [Appliqué à un sentiment, à une création hum.] Qui provoque une émotion vive, bouleverse profondément. La suggestion est si forte, une fois de plus, si spontanée, si victorieuse, que le cadre, tout démesuré qu'il soit, éclate, et que le drame pantelant s'échappe, se déroule, ainsi qu'un dragon, sur les spectateurs épouvantés (Bloy, Femme pauvre, 1897, p.147).Un regard aussi indestructible qu'un émail cuit, mais dans la composition duquel entrait, avec un désir pantelant de vous voir (...) la volonté de ne pas laisser voir ce désir (Proust, Sodome, 1922, p.1023).
c) En partic. Qui est bouleversé par un vif étonnement; stupéfait, abasourdi, pantois. Deauville-Trouville [à l'apparition de Madeleine de Garny] en reste pantelant (La Varende, Saint-Simon, 1955, p.265):
2. Il ne faudra pas moins que l'éternité pour admirer la beauté absolue, indicible des choses que nous ne faisons pas nous-mêmes, et vous savez que nous ne faisons jamais notre destin. Voilà bien des années que je suis le spectateur pantelant de ma propre vie, comme je serais le spectateur d'une tragédie surnaturelle. Bloy, Journal, 1903, p.169.
[P. méton., appliqué à une faculté hum.] De l'autre côté du péril, la raison stupéfaite, pantelante, incrédule, un peu déconcertée, tourne la tête pour contempler une dernière fois l'invraisemblable (Maeterl., Intellig. fleurs, 1907, p.244).
B. − [En parlant du corps, d'une partie du corps d'un homme ou d'un animal qui vient d'être tué] Qui palpite, frémit convulsivement. D'autres [hommes] qui égorgaient des veaux et des moutons, et qui dépeçaient leurs membres encore pantelants (Lamart., Confid., 1849, p.77).Les serpents dont il [le renard] fait une grande consommation (...) par régime sans doute, pour se rafraîchir avec cette chair froide et comme exsangue après tant de chair chaude toute saignante et pantelante (Pesquidoux, Chez nous, 1923, p.139):
3. Je ne récrirai pas ma vie Elle est devant moi sur la table Elle est comme un coeur de chair arraché pantelant lamentable... Aragon, Rom. inach., 1956, p.93.
Prononc. et Orth.: [pɑ ̃t(ə)lɑ ̃], fém. [-ɑ ̃:t]. Att. ds Ac. dep. 1694. Fréq. abs. littér.: 110.