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PANSE, subst. fém.
A. −
1. ZOOL. La plus vaste des quatre poches gastriques des mammifères ruminants où s'accumule la nourriture, avant la rumination (d'apr. Agric. 1977). Synon. rumen.Ses chameaux pourront à l'aise remplir leur panse et boire, plusieurs jours durant, une ombre bienfaisante (Psichari,Voy. centur.,1914, p.190).Membrane de la panse du mouton (Gdes heures cuis. fr.,Éluard-Valette, 1964, p.233).V. chemin II B 3 ex. de Vidron.
2.
a) Fam. Ventre (d'une personne), en partic., gros ventre. Synon. bedaine (v. ce mot I A).C'était une mer montante de bière, les tonnes de la veuve Désir éventrées, la bière arrondissant les panses, coulant de partout, du nez, des yeux et d'ailleurs (Zola,Germinal,1885,p.1271).Papadakis tomba sur le derrière, se tenant la panse des deux mains, s'imaginant avoir le ventre crevé (Cendrars,Bourlinguer,1948, p.174).
Loc. fam.
Se remplir, s'emplir la panse. Bien manger, manger beaucoup. Ôte l'amour à l'homme, que lui reste-t-il? L'égoïsme, l'avarice, l'ivrognerie, l'ennui et les plus misérables instincts (...); il ne songera qu'à se remplir la panse! (Erckm.-Chatr.,Ami Fritz,1864, p.147).
Au fig. S'emplir la panse. S'enrichir (Ac. 1935).
Avoir la panse pleine (gonflée, rebondie, ronde, ventrue). Avoir bien mangé, bien bu. L'Ami Fritz est un Alsacien (...) amoureux de bien-être, de bonne chère, et dont la panse toujours pleine et tendue fait sauter les boutons d'argent de son vaste gilet (A. Daudet,Crit. dram.,1897, p.76).Imaginez le vieux Silène Ivre-mort, naturellement, Cuvant son vin, à panse pleine (Ponchon,Muse cabaret,1920, p.231).
Vieilli. Avoir les yeux plus grands que la panse (Ac. 1798-1878). Avoir moins d'appétit qu'on ne le croyait (d'apr. Ac. 1798-1878). Synon. vx de avoir les yeux plus grands que le ventre*.
Manger à s'en faire crever la panse. ,,Manger avec excès`` (Rey-Chantr. Expr. 1979).
b) Loc. pop. Crever la panse à qqn. ,,Le tuer, l'éventrer`` (Rey-Chantr. Expr. 1979). Se faire crever la panse. ,,Se faire éventrer`` (Rey-Chantr. Expr. 1979). Ouvrir la panse à qqn. Le tuer. Allons l'addition, et magne-toi, grossis-le encore un peu ton magot avant que le petit père ne vienne t'ouvrir la panse... (Vailland,Drôle de jeu,1945, p.43).
B. − P. anal.
1.
a) Partie renflée d'un objet, en particulier d'un récipient. Panse d'un alambic, d'un flacon, d'un vase; théière à panse ronde. On exécute tout d'abord la panse et le bec (...). On utilise un mortier de quartz et d'argile réfractaire qui est étendu et pilonné sur gabarit en tôle épousant le galbe de la panse (Barnerias,Aciéries,1934, p.168):
. ... Alexandre Lefranc a publié dans son recueil de modèles d'orfèvrerie, avant 1810, une cafetière à la Dubelloi, ancêtre du moderne «filtre à café» avec sa panse ventrue et son haut col cylindrique. Grandjean,Orfèvr. XIXes.,1962, p.54.
b) Partie d'une cloche où frappe le battant. J'ai mis la main sur la reine des petites cloches... Elle porte sur la panse un Christ en croix, entre la Vierge et saint Jean (A. France,Lys rouge,1894, p.135).
Spécialement
ARCHIT. ,,Partie inférieure renflée d'un balustre`` (Noël 1968).
CALLIGRAPHIE. Partie arrondie et centrale de certaines lettres, prolongée par la haste ou la queue. On figura donc le B sous deux aspects: un b minuscule à panse carrée, dit b quadratum (...) ou b quarre, b carré, qui fut à l'origine du bécarre actuel et qui désignait le si naturel, et un b minuscule, à panse arrondie, le b rotundum, qui exprimait le si bémol et qui est devenu le bémol (Brenet,Dict. prat. et hist. mus.,1926, p.27).
La, une panse d'a. V. l'art. de la lettre a I.Au fig. Voici quinze jours que je n'ai pas écrit une panse d'a (Balzac,Lettres Étr.,t.3, 1845, p.168).Tu penses bien que je n'ai pu écrire une panse d'a, depuis ces douze jours (Sand,Corresp.,t.5, 1870, p.372).
2. P. méton.
a) MAR. ,,Ancien petit voilier à coque ventrue`` (Gruss 1952). Cette nuit, plusieurs navires partiront (...). Entre autres, la panse Vograst de Rotterdam (Hugo,Homme qui rit,t.3, 1869, p.72).
b) VITIC. Cépage blanc, produisant surtout des raisins de table, à grains volumineux. Panse commune, panse musquée (Fén. 1970).
Prononc. et Orth.: [pɑ ̃:s]. Homon. pense(nt) (v. penser). Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1155 «ventre» d'un homme (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 13089); ca 1212 emplir la pance (Raoul de Houdenc, Eles, 217 ds T.-L.); ca 1223 (Gautier de Coinci, Miracles, éd. V. F. Koenig, 1 Mir 11, 1606-1608: Ja n'ont il dieu fors que leur pances; C'est grans damages, c'est grans dielz Quant de leur pances font leurs diex); Rich. 1680 note ,,pour dire le ventre d'une personne, est burlesque``; b) 1188 d'un animal (Aimon de Varennes, Florimont, éd. A. Hilka, 2162); 1680 une panse de beuf (Rich.); 2. p. anal. a) 1379 «partie renflée d'un vase» (Inventaire du mobilier de Charles V, éd. J. Labarte, 1879, § 350, p.66); 1751 «partie renflée d'un fût de balustre» la panse ou renflement (Encyclop. t.2, p.50a, s.v. balustre); b) av. 1648 ne faire jamais une pance d'A «(en parlant d'un auteur) ne rien composer, ne rien rédiger» (Voiture, Lettre 183 ds OEuvres, éd. Paris, Clousier, 1734, p.359); 1680 «corps de la lettre A» (Rich.). Du lat. pantex, -icis, le plus souvent empl. au plur. «intestins, ventre, abdomen», mot pop. concurrent de venter, v. ventre (Ern.-Meillet). Fréq. abs. littér.: 234. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 204, b) 1000; xxes.: a) 197, b) 170. Bbg. Chautard Vie étrange Argot. 1931, p.598.