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* Dans l'article "RÉCLAME2,, subst. fém."
RÉCLAME2, subst. fém.
I.
A. − IMPRIMERIE
1. Dans un manuscrit ancien ou une édition ancienne, mot que l'on mettait au-dessous de la dernière ligne d'une page pour indiquer qu'il était le premier de la page suivante. Il faut savoir ce que c'est que les signatures et réclames d'un livre; comment on doit les placer et en quel caractère il faut les faire (Momoro, Impr., 1793, p. 11).On a usé de réclames dans les manuscrits et les premiers siècles de l'imprimerie (Brun1968).
2. P. anal. ,,Marque au crayon sur une copie, indiquant l'endroit où il faut reprendre la composition ou la lecture de l'épreuve`` (Comte-Pern. 1963).
B. −
1. MUS., RELIG. Partie du répons que l'on reprend après un verset. La fin des versets s'agence (...) avec la reprise ou réclame d'une manière toujours simple et naturelle (Pothier, Mélod. grégor., 1890, p. 288).
[Dans la psalmodie] Synon de reprise. Dans la synagogue moderne, quand on exécute le Hallel (...) l'assemblée répond (...) au chantre en répétant à chaque verset du psaume (...) la réclame du premier verset (Gastoué, Orig. chant romain, 1907, p. 17).
2. THÉÂTRE. Dernier(s) mot(s) d'un couplet, d'une tirade indiquant au partenaire que c'est à lui de donner la réplique. (Dict. xixeet xxes.).
II. − Synon. usuel publicité.
A. − Vieilli. Texte inséré dans un journal, une publication pour présenter, recommander et faire l'éloge d'un produit, d'un livre, d'un artiste, etc. Le cabotin diplomate avait même soin de faire toujours glisser dans les réclames une phrase poétique sur la fascination de sa personne et la sensibilité de son âme (Flaub., MmeBovary, t. 2, 1857, p. 66):
1. ... ce cruel insuccès en dépit de réclames qui ont dû coûter au poète d'énormes sommes d'argent et d'amour-propre, a dû apprendre à M. Richepin qu'il ne suffit pas de rimer suffisamment pour être un poète, même suffisant... Verlaine, Œuvres compl., t. 5, Hommes d'auj. (Jean Richepin), 1885-93, p. 326.
B. − Procédé publicitaire visant à lancer un produit, un spectacle, un artiste, etc. Synon. pop. battage.Réclame pour qqc., pour qqn; faire de la réclame pour qqc., pour qqn. Quelle « réclame » déjà que cette seule couverture: Prix Goncourt! Roman (Thibaudet, Réflex. litt., 1936, p. 242).
P. méton., au sing. ou au plur. Support matériel de cette publicité (affiche, enseigne, prospectus etc.). Réclame au néon; réclame lumineuse. Londres était devenu une masse incandescente, saccagée de plaisirs, où des autobus, vêtus de réclames, passaient avec des bruits de tiroirs (Morand, Tendres stocks, 1921, p. 85):
2. Ces jours-ci, un vaudevilliste s'est fait confiseur. C'est Siraudin qui a basé son succès sur toutes sortes de réclames à la sensualité des vieux bourgeois, faisant répandre le bruit que les actrices du Palais-Royal servaient à son comptoir, imaginant pour le Jour de l'An, pour les cadeaux aux petites dames, des bonbons à photographie et des sacs dans un mètre de dentelle. Goncourt, Journal, 1860, p. 843.
En appos. avec valeur d'adj. Qui attire ou cherche à attirer l'attention à la manière d'une réclame. Synon. accrocheur.Il eut la surprise toute neuve des faits qu'annonçaient les journaux. Faits terriblement dramatiques, à en croire les papiers. Des en-têtes réclames, imprimés en caractères gras (Vogüé, Morts, 1899, p. 279).
Péj., en appos. avec valeur d'adj. ou dans la loc. adj. de réclame. Le scandaleux étalage d'une psychologie de réclame et de corruption (Bourget, Disciple, 1889, p. 48).L'esthétique de bocal de pharmacie, l'aspect spectral et réclame à la fois de MlleGuilbert et de ses longs gants noirs! (Lorrain, Phocas, 1901, p. 29).
Loc. En réclame, de réclame. À prix réduit pour attirer la clientèle. Synon. en promotion.Mettre un produit en réclame. Elle en prit un [parapluie] de huit francs cinquante, article de réclame d'un grand magasin (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Parapluie, 1884, p. 445).
C. − Au fig. Ce qui est propre à attirer l'attention sur (quelqu'un/quelque chose); ce qui le fait valoir, lui facilite le succès. Réclame savamment entretenue; réclame électorale; cultiver, faire jouer la réclame; soigner sa réclame. Je n'accepte pas tous vos éloges, mais vous avez raison, je me crois au moins un brave homme, et c'est la seule « réclame » que je voudrais répandre (Zola, Corresp., t. 2, 1883, p. 594).« À quoi servent les études que je fais ici? » Il n'avait jamais su trouver qu'une réponse, positive et misérable: « À procurer de l'argent à mon patron. Si j'ai des prix, je lui sers de réclame » (Bourget, Crit. et doctr., t. 1, 1912, p. 17).
Loc. verb. Faire de la réclame (à/pour). Faire valoir, attirer l'attention sur. Faire sa propre réclame. En faisant une réclame malsaine aux fous qui lacèrent les tableaux, aux voleurs de châsses et aux iconoclastes, les journaux provoquent de véritables épidémies de vandalisme (Réau, Archives, bibl., musées, 1909, p. 28).
REM. 1.
Réclamiste, subst. et adj.,rare. (Personne) qui use beaucoup de réclame, de publicité. Ingéniosité de réclamiste (Lar. 20e).
2.
-réclame, élém. de compos.a) [Le 1erélém. désigne le support de la réclame] α)
Affiche-réclame, subst. fém.,vieilli. V. affiche ex. 20.
β)
Pancarte-réclame, subst. fém.Depuis trois ans, ça n'avait guère changé, bien que le long de la route les pancartes-réclames se fussent multipliées, et aussi des grandes affiches peintes au dos des maisons (Aragon, Beaux quart., 1936, p. 161).
γ)
Panneau-réclame, subst. masc.Taxe sur la publicité faite à l'aide soit de panneaux-réclames, soit d'affiches, soit d'enseignes lumineuses (Bacquias, Cons. gén. et cons. arrondiss., 1934, p. 25).
b) [Le 1erélém. désigne l'objet de la réclame]
Article-réclame, subst. masc.Article qui fait l'objet d'une vente au rabais. La boucherie a toujours utilisé l'article-réclame pour attirer le client, mais aussi pour essayer d'écouler l'ensemble de l'anatomie animale (Chaud.1970, s.v. réclame).
c)
Vente-réclame .V. vente.
Prononc. et Orth. V. réclame1. Étymol. et Hist. 1. 1625 (Stoer, Le Grand dict. fr.-lat.: Reclame, rapport, terme d'imprimerie); 2. 1765 (Encyclop. t. 13: Reclame [...] c'est la derniere partie d'un répons, laquelle se repéte apres le verset [...]); 3. 1782 théâtre « mots qui terminent une réplique et indiquent à l'interlocuteur que c'est à lui de parler » (Laclos, Liaisons dangereuses, lettre 59, Œuvres compl., éd. L. Versini, p. 118); 4. a) 1834 (Landais: Réclame [...] En t. de journaliste, annonce en quelques lignes d'un ouvrage de littérature); b) 1837 « annonce publique » (Balzac, Employés, p. 160); c) 1839 « annonce destinée à vanter les mérites de quelque chose, publicité » (Id., Fille Ève, p. 119). Représente la var. fém. de l'a. fr. reclain « rappel » (v. réclame1); cf. aussi l'ital. richiamo, terme de typogr. att. dep. 1474 (Tomm.-Bell.), déverbal de richiamare « rappeler » et que Barb. Misc. X, n o27 suppose être le modèle du terme français. Fréq. abs. littér.: 441. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 368, b) 825; xxes.: a) 932, b) 557.
DÉR.
Réclamier, subst. masc.,vx. Spécialiste de la rédaction, de la composition des réclames dans un journal. Et il [Victor Gaillard, directeur du Tapage] emporta le manuscrit, sans écouter les remerciements du poète, qui frémissait de joie à la pensée que son œuvre avait inspiré le caprice au plus fameux barnum de la presse, au premier réclamier de France et d'Europe (Coppée, Toute une jeun., 1890, p. 183). [ʀeklamje], [-ɑ-]. 1reattest. 1881 (A. Daudet, N. Roumestan, p. 323); de réclame2, suff. -ier*.
BBG.Darm. 1877, p. 52. − Gall. 1955, p. XV, 69, 417, 420, 424. − Quem. DDL t. 5, 17, 21.